Dans une interview diffusée en duplex sur les deux chaînes Al Wataniya 1 et Al Wataniya 2, ce soir du jeudi 18 décembre 2014, Béji Caïd Essebsi, candidat au second tour à l'élection présidentielle, a eu à répondre aux questions posées par Boubaker Ben Akacha et touchant à son programme pour les différents volets concernant la vie nationale au cours des cinq prochaines années au cas où il serait élu. A la première question, sur sa réponse aux attaques lancées par son adversaire, il a donné le ton dans le sens où il préfère ne pas y prêter attention et qu'il faut finir cette campagne électorale dans un esprit positif. D'ailleurs, un constat s'impose : tout le long de l'entretien, BCE n'a pas fait allusion à son adversaire, ni en mal, ni en bien. Contrairement au président sortant et candidat, aussi, à la présidentielle, qui avait critiqué sévèrement, la veille, son rival et en lui a lancé des fléchettes dans chacune de ses réponses. BCE a, pratiquement, répété les mêmes visions concernant plusieurs aspects, dont notamment les questions cruciales pour l'avenir de la Tunisie, à savoir la lutte contre le terrorisme, la diplomatie et les relations avec les pays frères et amis, la sécurité et la défense nationale, l'éducation et l'enseignement. Prié de répondre s'il peut s'engager à être le garant du respect de la Constitution, M. Caïd Essebsi a tenu à assurer qu'il veillera scrupuleusement au respect de la Constitution, texte et esprit. Quant aux libertés, il a tenu à rappeler qu'il s'agit, là, de l'un des principaux acquis de la révolution qu'il faut préserver jalousement. Béji Caïd Essebsi a eu à traiter de la question du pouvoir d'achat des citoyens et de la caisse de compensation. Il a estimé, à ce propos, qu'il faut absolument améliorer les capacités matérielles des citoyens et qu'il est possible de relever le SMIG et d'augmenter les salaires dans le secteur public et celui privé, et ce en concertation avec les deux principaux partenaires, en l'occurrence l'UGTT et l'UTICA. Il est allé jusqu'à avancer qu'il est possible, s'il y a une amélioration sensible des conditions économiques, de faire passer le SMIG à 500 dinars au bout des trois prochaines années. « Toujours est-il qu'on ne peut espérer des résultats tangibles que sur l'ensemble des cinq prochaines années, mais qu'il faut fournir des indices encourageants et rassurants dès la première année », a-t-il dit en substance, car selon lui, le retour de confiance et le regain de crédibilité seront les atouts pour inciter les investisseurs nationaux et étrangers à retourner aux affaires dans le pays. Concernant la caisse de compensation, il a avoué qu'il s'agit d'un volet délicat, mais qu'il est possible de trouver, progressivement, les solutions nécessaires avec l'amélioration de la situation économique et financière dans le pays. Pour le moment de la fin, BCE a souhaité un finish de la campagne électorale dans le calme et la dignité loin des accusations et des mises en doute quant à l'issue du scrutin, car un tel comportement dénote, selon lui, d'une remise en cause des institutions dont notamment l'Instance supérieure des élections. A noter, enfin, que Béji Caïd Essebsi a été tellement bref et concis, qu'il n'a pas consommé le temps de 52 minutes qui lui était imparti. Avec la rallonge du « mot de la fin », il n'a utilisé que 35 minutes, soit moins 17 minutes du temps initialement prévu. Sarra HLAOUI
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