Le membre du comité de défense de la cinéaste Ines Ben Othmane, arrêtée le 19 décembre dernier, Lobna Mechichi, invitée de La matinale de Wael Toukabri et Zyed Krichen sur Shems Fm ce mardi 30 décembre 2014, est revenue sur les circonstances d'arrestation de sa cliente, qui risque un an de prison pour «agression verbale d'un agent de l'ordre, dans l'exercice de ses fonctions», selon l'article 125 du Code pénal. Pour elle, il s'agit de représailles subies par la cinéaste à cause de litiges entre son financé, le syndicaliste Walid Zarrouk, et certains agents des forces de l'ordre qui l'ont pris pour cible, a affirmé l'avocate. Me Mechichi a expliqué qu'Ines Ben Othmane a été insultée et diffamée sur Facebook depuis plusieurs mois par une femme, un agent des forces de l'ordre qui travaille au poste de police de la Cité Ennasr. La cinéaste s'est retenue, pendant toute cette période, de porter plainte jusqu'au jour où en faisant des courses à la Cité Ennasr avec une amie, elle a eu ras-le-bol et décidé d'aller porter plainte. Mais, toujours selon l'avocate, les agents sur place l'ont provoquée et insultée et lui ont demandé de porter plainte ailleurs, avant de lui demander de revenir au poste et l'arrêter pour avoir insulté leur collègue. Lobna Mechichi note que le PV de l'arrestation n'est pas cohérent et que l'arrestation de sa cliente est incompréhensible, vu que l'arrestation est une procédure exceptionnelle dans ce genre d'affaire et qui s'applique sur les personnes dangereuses. Elle s'est interrogée, dans ce contexte, sur les raisons qui ont poussé l'adjoint du procureur de la République a émettre un mandat de dépôt contre sa cliente, une mère aimante et douce, qui ne représente ni une menace pour la société ni pour elle-même. Elle a indiqué, qu'il y avait une volonté claire d'écrouer sa cliente. Concernant le témoin cité par le porte-parole du Tribunal de l'Ariana, Belhassen Ben Amor, dans une déclaration aux médias, l'avocate a précisé que son témoignage été concis, dont la moitié suggère qu'elle n'a pas entendu ou n'a pas compris ce dont il s'agissait. A l'issue de sa confrontation avec Ines Ben Othmane, elle s'est mise à pleurer et à demander pardon, toujours selon Me Mchichi. On notera qu'un sit-in de soutien à la cinéaste a été organisé, lundi 29 décembre devant le Théâtre de Tunis en présence de l'UGTT, de militants des droits de l'Homme, de plusieurs juristes, d'acteurs et représentants de partis politiques.