A l'occasion de sa visite en France, qui précède celle aux Etats-Unis d'Amérique, Mehdi Jomâa, chef du gouvernement, a accordé une interview à la radio « Europe 1 », au cours de laquelle il a traité du cadre de ladite visite, de la situation actuelle en Tunisie et des relations avec la France et l'Europe en général. M. Jomâa a tenu, au début de l'entretien, à rappeler qu'il a été approché pour former le prochain gouvernement, mais qu'il a décliné l'offre car il tient à contribuer à l'ancrage des traditions démocratiques et à quitter le pouvoir pour procéder à la passation pacifique des responsabilités. Mehdi Jomâa estime, par ailleurs, que son gouvernement a bien rempli sa mission, en l'occurrence, une lutte relativement efficace contre le terrorisme et la transmission d'indices d'espoir et de confiance. Prié de donner son avis sur les craintes de voir un retour à un régime répressif avec l'avènement de Béji Caïd Essebsi, qui avait servi sous les deux régimes de Bourguiba et de Ben Ali, le chef du gouvernement a été catégorique : « Aucune inquiétude de ce côté-là car les institutions, les mécanismes et les garde-fous mis en place grâce à la Constitution et à la société civile seront les meilleurs garants pour une consécration de la démocratie et du respect des libertés et des droits de l'Homme », a-t-il tenu à préciser. Concernant le volet économique et social, M. Jomâa a reconnu que les réalisations sont maigres de ce côté-ci à cause du climat post-révolution, mais que la réussite de la transition politique d'une manière démocratique et souple va contribuer largement au retour de la confiance et des investisseurs, un facteur clé pour le regain de la dynamique économique et l'absorption du chômage.