L'ancien secrétaire général démissionnaire du parti Ennahdha, Hamadi Jebali, a accordé une interview à l'agence de presse allemande, publiée aujourd'hui lundi 19 janvier 2015. Dans cet entretien, Jebali critique la participation d'Ennahdha au futur gouvernement de Habib Essid la qualifiant de « erreur envers la démocratie naissante puisqu'elle prive la scène politique nationale d'une opposition puissante ». En effet, Hamadi Jebali explique qu'Ennahdha, en tant que deuxième force politique du pays, aurait tout intérêt à se ranger dans le camp de l'opposition et ce afin d'équilibrer le paysage politique tunisien. Dans le même ordre d'idées, Hamadi Jebali a expliqué que le système local, régional et international était en faveur de la participation d'Ennahdha au pouvoir, d'une manière ou d'une autre, malgré son échec aux élections. Une manière, selon lui, de prouver qu'une coexistence politique était possible, notamment suite aux événements qui ont marqué les politiques de pays comme l'Egypte et la Libye. Quant à l'éventuelle création d'un nouveau parti politique, Hamadi Jebali a affirmé que cette éventualité n'a pas encore été tranchée, ajoutant que ce parti, si toutefois il voyait le jour, ne sera pas défini en fonction d'une appartenance religieuse mais sera centriste, non conventionnel et s'inspirera directement de la Constitution tunisienne. Il a aussi ajouté que des concertations se tiennent actuellement afin de s'assurer que le parti, une fois créé, abritera des forces politiques importantes de la scène nationale. Par ailleurs, Jebali a ajouté qu'il était peu probable que ce parti accueille l'ancien président Moncef Marzouki [NDLR : qui a annoncé la création de sa propre formation politique suite à son échec au scrutin présidentiel]. Au sujet de l'élection présidentielle de 2019, Hamadi Jebali n'a pas exclu une éventuelle candidature affirmant que cette possibilité reste évidemment posée. S.T.