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Je suis Samir El Wafi !
Publié dans Business News le 24 - 02 - 2015

Nous avons des chaînes télévisées qui font tout pour nous séduire. Des émissions pour nous charmer. Des animateurs qui ne travaillent que pour nous attirer. Que demande le peuple ? Oui, que demande le peuple, « ce peuple de téléspectateurs » qui regarde, consomme et dénigre ? Focus sur l'hypocrisie du téléspectateur ingrat.
Samir El Wafi, souffre-douleur de facebookers difficiles, est l'illustration même de nos paradoxes. Animant une émission controversée, il est, toutes les semaines ou presque, regardé, en masse, et critiqué, en masse. Celui qui fait les plus forts taux d'audience en Tunisie est celui qui, des journalistes, est le plus dénigré. A celui-ci on rappellera, à chaque émission et longtemps après en attendant la suivante, qu'il n'est pas journaliste, qu'il n'a pas le niveau pédagogique requis, qu'il rabaisse le niveau des Tunisiens et qu'il est ce que l'audiovisuel présente de plus vil.
La dernière émission de Samir El Wafi, avec pour invité un neveu de l'ancienne première dame, reflète bien l'image de notre hypocrisie grandiloquente et creuse à la fois. Un taux d'audience record, un buzz gagnant, un teasing efficace et pourtant notre animateur maudit n'en finira pas de s'attirer les foudres de détracteurs déchaînés. Samir El Wafi a bien cerné le « client » tunisien, a bien trouvé son point faible et en a fait son point fort. Le choix de ses invités l'atteste.
A voir de près les taux d'audience, Samir El Wafi n'est pas le seul à avoir compris le paradoxe tunisien et à l'avoir exploité. D'autres émissions à tendance polémiste surfent sur la même vague qui fait que nous regardions ce que nous disons détester, que nous soyons fidèles aux contenus que nous disons honnir. Plus les téléspectateurs dénigrent, plus ils regardent, plus c'est décrit comme bas plus ça tire vers le haut en termes de statistiques. Nous faisons le bonheur de ces malheureux animateurs qu'on fustige au quotidien.
Avec des concepts volés, des émissions créées en mode copier-coller et du plagiat affiché, nos stars de l'écran ont trouvé la formule gagnante. Nous faisons dans la contrebande en tout, y compris sous les feux des projecteurs. On reprend les mêmes recettes, on les adapte à notre sauce et nous voilà servis, gavés de cette farce que ceux qui ont vu naître refusent désormais de se farcir.
Sous d'autres cieux, devant d'autres caméras et derrière d'autres écrans, "y a que la vérité qui compte" a été arrêtée, depuis 2006. Faute d'audience, l'émission trash, comme beaucoup d autres, n'attirant pas assez de téléspectateurs, a disparu des grilles. En revanche, ici, le trash attire. Plus ça râle, plus ça suit assidument le sensationnel. Plus ça suit, plus le sensationnel se normalise. Instinct voyeuriste du plus étrange des peuples. Bataille et Fontaine auraient, ici, fait fortune!
Toutes les semaines, on nous offre, aux mêmes jours et à la même heure, du déballage, plein l'écran. On nous sert pédophilie, meurtres, viols, prostitution, inceste… On nous bouscule, on nous choque, on nous brusque. Mais on nous avise, on nous prévient et on ne nous surprend pas. Appâté par des teasings comme lui disant « par ici l'audimat ! », le téléspectateur fonce, tête baissée, et regarde timidement mais religieusement ce que la télé peut offrir de plus banal. Le malheur des uns fait ainsi le bonheur des autres.
En somme, nous faisons des monstres de la télé et nous les voyons comme des monstres, nous faisons leur succès, la pérennité de leur business model, la survie de leurs chaînes et nous les percevons comme les pires produits télévisuels. Nous fustigeons les faiseurs de programmes en les accusant de nuire au goût général, de rabaisser le niveau et d'aller trop loin dans la bassesse et nous continuons presque de manière honteuse à les regarder assidument.
Quant à ceux qui réclament de la culture en prime time, ils zapperont devant la première émission dans le genre et trouveront rabat-joie la programmation télévisée desdites chaînes. Se jeter sur Samir El Wafi, sur Naoufel Ouertani sur les Alaa et Abderrazak Chebbi, les enchaîner dans la médiocrité et se déchaîner sur eux ensuite ; voilà le loisir préféré des téléspectateurs ingrats!


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