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Sortie de crise : Des réformes douloureuses et nécessaires
Publié dans Business News le 12 - 03 - 2015

«La Tunisie est maintenant à mi-chemin et n'a pas d'autre choix que d'aller de l'avant sur la voie du processus de transition économique qui nécessite la mise en place, avec le soutien de nos partenaires étrangers, de réformes structurelles inévitables malgré leur impact qui peut être parfois douloureux» : C'est ce qu'avait affirmé le président de la République Béji Caïd Essebsi en marge de la Conférence sur l'investissement et l'entrepreneuriat tenue il y a une semaine.
En effet, les dernières études réalisées par l'IACE, BM, FMI, OCDE, BAD, montrent que les choix de la Tunisie pour redresser la barre sont limités et que pour y parvenir elle doit engager des réformes en profondeur à tous les niveaux : le passage à un palier de croissance supérieur nécessitant inexorablement la mise en œuvre de réformes structurelles qui favorisent l'émergence d'une croissance inclusive et la préservation de la stabilité macroéconomique.

C'est dans ce cadres que l'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE) a organisé la première édition du Tunis Economic Forum, jeudi 12 mars 2015, à la Maison de l'entreprise, sur le thème "La Mise en Place des Réformes : Urgences et Méthodes".
Tous s'accordent sur le type de réformes à engager et l'urgence de leurs mises en œuvre. Intervenant à cette occasion, le chef du gouvernement, Habib Essid, a souligné l'importance de ce sujet, qui coïncide avec le démarrage d'une nouvelle ère politique qui fournit à l'Etat et ses institutions la stabilité nécessaire pour la mise en place d'un programme de développement qui répondra aux attentes des Tunisiens. Ainsi pour lui, il est important que le gouvernement et les institutions nationales se mettent d'accord sur les réformes à entreprendre pour permettre à l'économie de dépasser les difficultés et de relever les défis, soulignant que la Tunisie d'aujourd'hui ne peut plus se satisfaire des choix économiques et sociaux faits dans le passé et qui ont abouti notamment à une disparité entre les régions, une distribution inégale des richesses et des opportunités de développement.
M. Essid a souligné que les gouvernements qui se sont succédé depuis la révolution ont entamé plusieurs chantiers de réformes avec une aide technique internationale et que son gouvernement s'est engagé à les poursuivre. Ces réformes touchent notamment, la mise en place d'un cadre juridique et institutionnel pour le partenariat privé public (PPP), la réforme du secteur bancaire et financier, la réforme fiscale et douanière, la réforme des finances publiques, les réformes visant à simplifier les procédures administratives, notamment dans le domaine de l'économie et de l'investissement, en se basant sur la technique de la guillotine réglementaire.

Le chef du gouvernement a noté que d'autres réformes profondes vont suivre notamment dans les domaines prioritaires de l'investissement, l'éducation, l'enseignement supérieur, la santé, la couverture sociale, la subvention, la retraite, etc. Il a, également, mis en relief le fait que ces réformes ne pourront se faire qu'avec la volonté du gouvernement et les moyens de l'Etat mais surtout avec la participation de toutes les forces vives du pays et de la société civile.

Pour sa part, le président de l'IACE, Ahmed Bouzguenda, a indiqué qu'un élément important manque dans le débat sur les réformes, l'économie politique et gouvernance des réformes : il s'agit de l'approche et de la méthode de conduite et de la mise en œuvre de ces réformes. Ainsi, il a noté que l'institution a essayé via son Livre Blanc de proposer une méthodologie qui prend ses racines dans les bonnes pratiques qui ont réussi dans d'autres pays et enrichi par les recommandations des institutions internationales.
Il est clair que le renforcement des capacités politiques et institutionnelles est le pilier d'une démarche méthodique, a-t-il précisé, ajoutant que trois éléments importants constituent les facteurs de réussite de ces réformes : la mise place du dialogue public privé, la mise en place d'organes de qualification et d'exécution des réformes et la gestion de la communication.

Autre point, M. Bouzguenda a tenu à souligner qu'en économie, le dialogue ne signifie pas consensus comme c'est le cas en politique, craignant que la recherche d'un consensus autour des réformes économiques aboutit à des réformes minimes ou superficielles alors que le pays veut démontrer sa capacité et sa volonté à réaliser les réformes qui s'imposent tout en acceptant les risques politiques.

Par ailleurs, via le Livre Blanc, l'IACE propose la mise en place d'un Conseil national de la compétitivité, qui est un organe de réflexion instauré par plusieurs pays sur la question des réformes. En outre, il pense que les réformes doivent se faire par des organes d'exécution créés à cet effet et doté des prérogatives et des ressources nécessaires, soutenant que l'administration publique doit être allégée de certaines tâches afin de se focaliser sur les politiques sectorielles et liées au bon fonctionnement de l'économie.
Concernant les chantiers de réformes, l'IACE propose de commencer par une première vague liée au secteur bancaire et financier ainsi qu'à la fonction publique : des réformes nécessaires pour l'économie et qui permettra de doter le gouvernement et les institutions d'organes capables de gérer et mettre en œuvre la deuxième vague de réformes liée au PPP, au Code de l'investissement, à la fiscalité, à l'éducation,… . Ceci dit les pouvoirs publics seront confrontés au défi du financement de ces réformes et à l'amalgame entre financement du déficit budgétaire versus la mise en place des réformes, mais force est de constater que depuis l'année 2006, 3.200 millions de dinars ont été octroyés par les institutions internationales pour financer ces chantiers.
Ahmed Bouzguenda conclu en soulignant que le secteur privé attend un signal fort de la part du gouvernement pour le rassurer quant à l'avenir de leurs investissements futurs.

Le ministre des Finances, Slim Chaker, a, pour sa part, mis en relief le fait que la mise en œuvre de ces réformes demandera une vingtaine d'années. Ainsi, pour lui pour faire plus, faire mieux et faire plus vite, il faut passer d'un modèle économique basé sur une main d'œuvre bon marché à un modèle économique basé sur la technologie, qui permettra d'atteindre un nouveau palier de croissance pour éradiquer la précarité.
M. Chaker a précisé que le gouvernement est en train de préparer un plan d'action pour les 5 prochaines années qui sera prêt au second semestre de l'année. Il sera précédé par une note générale publiée avant juin et qui déterminera les priorités. Il a évoqué certaines aberrations tunisiennes : en effet, entre 2010 et 2015, l'effectif dans le secteur public est passé de 510.000 personnes à 630.000 personnes (en hausse de 25%) alors que la masse salariale a augmenté de 65% passant de 7 milliards de dinars en 2010 à 11 milliards de dinars en 2015, le tout sans aucune contre partie, hausse du rendement ou de la productivité.
Pour lui, chaque Tunisien est responsable de son pays et certains mouvements enregistrés dans les régions ou les parties nuisent à l'image de la Tunisie et impactent le soutien de la communauté internationale et les partenaires techniques ainsi que la décision des investisseurs.
«La situation est propice aux réformes car si on ne les fait pas nous allons nous enfoncer davantage ()…Je suis ici pour faire les réformes et je les ferais avec vous UTICA, syndicat, IACE, partis politiques et société civile», a-t-il affirmé en réponse à une interrogation de la salle, ajoutant que les autorisations seront abolies «arrêtons ce cirque» a-t-il déclaré dans ce contexte. Il a noté que 700.000 emplois devront être créés pour résorber chômage, chose qui ne pourra se faire sans l'aide du privé.

La présidente de l'UTICA, Wided Bouchamaoui, a expliqué pour sa part que tout le monde est conscient que la situation économique de la Tunisie est très grave. Pour elle, il faut se remettre au travail et il est vital que le gouvernement fasse les réformes nécessaires avec la participation du secteur privé.
L'universitaire Sofiane Ghali a souligné pour sa part que, pour réussir, ces réformes doivent se faire en début du mandat lors d'une reprise économique, avec une adhésion totale de toutes les parties prenantes. Pour lui, la volonté politique sera déterminante pour la mise en place de ces réformes.

Le chantier des réformes est un sujet épineux auquel devra s'atteler le pouvoir en place au plus vite car l'investissement et la croissance dépendent de leur mise en place. Deux éléments essentiels dans l'équation de la création de l'emploi et de richesse et dans l'atténuation des disparités régionales et de la précarité. D'ailleurs, la communauté internationale a encouragé à la mise en place de ces réformes qui permettront à la Tunisie de prendre son envol vers la démocratie, la dignité et liberté.
D'ailleurs, la Secrétaire au Commerce américain, Penny Pritzker, en Tunisie la semaine dernière, a clairement expliqué que l'aide des Etats unis est conditionnée par la mise en œuvre de réformes dans quatre volets qui permettront d'installer un environnement favorable pour l'investissement : le code de l'investissement, le secteur bancaire, le système de taxation fiscale et douanière et le partenariat public privé. Pour elle, entreprendre ces réformes est important avant de procéder à un accord de libre échange et permettra d'encourager les investisseurs à investir en Tunisie, et à résoudre toutes les problématiques afférentes.


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