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Il n'y a que le Kärcher qui vaille !
Publié dans Business News le 19 - 03 - 2015

Nous sommes tous Charlie, nous sommes tous Bardo ou nous sommes tous Tunisie. Des slogans qu'on sort pour manifester une solidarité, une sympathie à une cause, à un événement. Ça porte un sens, mais l'idée est tronquée. Le phénomène est le même, mais la situation est différente. Le terrorisme frappe partout et il frappe aussi la Tunisie, c'est vrai. Mais entre l'attaque de Charlie et celle du Bardo, il y a des différences énormes.
« Mais suffit-il d'être confronté au même phénomène pour faire cause commune ? Ne court-on pas le risque de brouiller la compréhension de situations (…) ? », écrivait la semaine dernière Pierre Haski dans son édito du Nouvel Obs à propos du terrorisme des islamistes en France et celui des Ouïgours en Chine.
Le terrorisme qui a frappé Paris, et d'autres villes européennes, et celui qui a frappé le Bardo ont beaucoup de points en commun, mais les différences sont énormes au point que la comparaison devient naïve.

En pleine construction démocratique, en pleine expansion des libertés post-révolution, la Tunisie vit une étape très difficile sur les plans économiques et politiques, mais aussi sur les plans religieux et culturels. Un pan de la société veut la « chariâa » et cherche à en finir avec la République. Un autre pan ne jure que par la laïcité et la République, tandis qu'un autre veut retrouver la main de fer de l'Etat d'antan. « Il n'y a pas de libertés avec les ennemis des libertés », disent les uns. « La Tunisie doit accueillir tous ses enfants, y compris les plus radicaux », disent les autres.
Dictature ? Démocratie ? Libertés ? Lois liberticides ? La lutte contre le terrorisme est-elle compatible avec les libertés ? C'est tout un débat national qui doit s'ouvrir et qui ne s'est pas ouvert. Les priorités sont ailleurs. Ces priorités sont parfois économiques ou syndicales et, d'autres fois, religieuses et sociétales. Et au milieu de tout cela, le terrorisme fait tranquillement son nid. Et quand des syndicats de police ou des médias le dénoncent, ils se trouvent lynchés par des hommes politiques et leurs sbires. Révolution, disent-ils !

Entre Charlie et le Bardo, il y a beaucoup de différences au point que la comparaison devient impossible. Au pays de Charlie, tu ne trouverais pas un individu capable de déstabiliser l'appareil de l'Etat, de justifier les attaques contre les postes de police et sièges de souveraineté ou de limoger des cadres sécuritaires, juste après avoir reçu une mercenaire à la solde de puissances étrangères. Entre les actes terroristes en Europe, ceux qu'a connus la Tunisie auparavant (2002 à Djerba et 2006 à Soliman), il y a tout un monde d'idiots et de mercenaires.
Revenons là où tout a commencé. Nous sommes en 2011, quelques jours après la fuite de l'ancien président Zine El Abidine Ben Ali, le Premier ministre Mohamed Ghannouchi signe une amnistie générale permettant de libérer des prisonniers condamnés pour terrorisme et le retour de Tunisiens ayant fui le pays pour les mêmes faits. Quelques semaines plus tard, un certain ministre de l'Intérieur, Farhat Rajhi, annonce le limogeage de dizaines des plus hauts cadres sécuritaires de son département. Sans passer par la case justice, le conseil de discipline n'a même pas vérifié les faits reprochés à ces hauts cadres. Coïncidence, il recevait dans son bureau une certaine Sihem Ben Sedrine qui gagnait sa vie avec des prébendes étrangères et qui s'est érigée en militante des Droits de l'Homme. Cette dame appelait à sa façon à la dissolution de la police politique, chose absurde qu'elle a fini par obtenir. Cette même police politique qui était la force du renseignement en Tunisie. Et quand on lui parlait de terroristes, elle nous répondait « barbes artificielles ». Sihem Ben Sedrine est devenue présidente d'une instance supérieure chargée de la justice transitionnelle.

Au même moment, un certain Abdelkrim Harouni présidait des manifestations dans lesquelles il appelait à la libération des terroristes de Soliman. Ce ne sont pas des terroristes, ce sont des prisonniers de Ben Ali, disait-il. Abdelkrim Harouni est devenu ministre par la suite.
La Libye éclate et la Syrie la suit. A Tunis, on se réjouit. Moncef Marzouki, alors président de la République, s'envole pour la Libye pour encourager les anarchistes (appelés révolutionnaires) après avoir applaudi le lynchage à mort de Mouammar Gueddafi, lui qui se prétend défenseur des Droits de l'Homme.
Le même, au lendemain d'un des multiples actes terroristes au Châambi, demandait aux terroristes de quitter la montagne leur promettant amnistie et pardon.
Le même qui recevait, au palais de la présidence de la République, des salafistes impliqués dans les voyages des terroristes vers la Syrie. Ces mêmes salafistes qui, en dépit de leurs condamnations pour des faits de droit commun en Tunisie et en France, se sont trouvés par la suite dans sa campagne présidentielle.

On attaque l'ambassade US, on la brûle. Les assaillants sont arrêtés. Ils sont connus et leur implication ne fait aucun doute, grâce aux photos nettes fournies par les services tunisiens et américains. Ces mêmes assaillants se trouvent libérés par une justice dont personne ne connait vraiment le fonctionnement. Les ministres de la Justice de l'époque, Noureddine Bhiri et Nadhir Ben Ammou sont devenus députés.
Le chef des assaillants, un terroriste notoire dénommé Abou Iyadh, défie les autorités, annonce une conférence dans une mosquée et leur donne rendez-vous. La police est là, elle encercle la mosquée, mais un ordre lui est venu du ministre de l'Intérieur de quitter les lieux et de laisser le terroriste en chef quitter tranquillement « sa » mosquée. Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Ali Laârayedh, est devenu chef du gouvernement puis député.
« Sa » mosquée. Cette mosquée a prêché durant des mois la haine et le radicalisme. On y a appelé, pendant des mois, les jeunes à partir au djihad en Syrie. Avant d'être la mosquée « de » Abou Iyadh, elle était celle de Noureddine Khademi. Et qui est ce Khademi ? Un radical parmi les radicaux qui est devenu ensuite ministre des Affaires religieuses. Et que devient-il maintenant ? Un professeur universitaire qui préside des jurys octroyant des doctorats à d'autres radicaux. Béchir Ben Hassen en exemple.

Les Tunisiens n'en pouvaient plus de cette déliquescence de leur Etat et de la République. Ils n'en pouvaient plus de ces terroristes arrêtés par la police et libérés par les juges. Ils n'en pouvaient plus de ces députés et ministres qui se prenaient en photo et défendaient des anarchistes et des radicaux. Manifestations, grèves, remaniement, élections, le camp démocrate et républicain gagne la partie. Mais la partie n'est pas vraiment gagnée. Les terroristes sont encore là et leurs protecteurs et défenseurs sont encore au pouvoir.
Il y a quelques semaines, une faille sécuritaire énorme au niveau du Parlement tunisien, là même où ont eu lieu les attaques du mercredi 18 mars, fait qu'un intrus prenne la place d'un député et usurpe son identité. Il était assis aux côtés du chef du parti de ce député absent (pour des raisons médicales, alors que l'après-midi, le bonhomme se présentait en excellente santé). Les forces de l'ordre arrêtent l'usurpateur, mais les deux députés sont encore députés et ils ne sont toujours pas inquiétés. Ils s'appellent Imed Daïmi et Mabrouk Herizi. Coïncidence (pour ceux qui croient aux coïncidences), le même Imed Daïmi accueillant des terroristes venus en Tunisie prendre des photos avec des fillettes, recevait au palais de Carthage d'autres terroristes et était, il y a à peine quelques semaines, aux frontières tuniso-libyennes, par là même où passe l'essentiel des armes venant en Tunisie. Mais puisque Daïmi est député, il jouit d'une belle immunité.
Il y a à peine quelques semaines, une certaine Samia Abbou (qui appartenait au même parti que Daïmi) criait sur les plateaux de télévision que Daech est une fazzaâa (épouvantail) et le terrorisme que nous vivons est suspect. Invention des médias. Cette Samia Abbou est députée et jouit d'une extraordinaire immunité et impunité.

Maintenant après avoir rappelé tout cela, qui ne représente que 1% des absurdités que la Tunisie vit depuis quatre ans, peut-on encore comparer Charlie au Bardo ?
En Tunisie, quand une brigade spéciale attaque un terreau de terroristes armés, tu trouves une avocate qui te demande de respecter leurs droits avant de les arrêter et quand ils font l'apologie du terrorisme, elle te demande de respecter leurs libertés. Au lendemain du 11-Septembre, les Américains ont créé Guantanamo et ont imposé (sur toute la planète) des mesures de sécurité drastiques dans les aéroports qui ont réduit les libertés des voyageurs. Ces mêmes Américains qui violent quotidiennement les libertés individuelles de toute la planète en épiant leurs communications téléphoniques privées, à travers la NSA.
En France, quand un député ou ministre ne respecte pas la loi ou la déontologie, il est tout de suite poursuivi en justice, lynché dans les médias et lâché par ses pairs. En Tunisie, on en tire un acte d'héroïsme. Quand un énergumène défie l'armée et dévoile ses secrets sur les réseaux sociaux en pleine guerre contre le terrorisme, on appelle cela liberté d'expression. Le bonhomme (qui se présente lui-même comme radical) reçoit même la visite de députés en prison. Il est une des causes de nos maux, mais l'absurdité est telle qu'il devienne lui-même une cause à défendre par ces mêmes défenseurs des terroristes.

Où sont aujourd'hui les Imen Trigui, Anouar Ouled Ali, Chérif Jebali, Samir Ben Amor, Houcine Laâbidi, Ridha Jaouadi, Béchir Ben Hassen, Khamis Mejri ou Adel Almi ? Ils exercent en toute liberté et personne ne s'intéresse plus à eux, alors qu'ils ont pris fait et cause, pendant des mois et des mois, pour les radicaux qui nous terrorisent aujourd'hui. Où sont les Habib Ellouze, Sadok Chourou, Ridha Belhadj et Abderraouf Ayadi qui ne respectent ni la République, ni son drapeau et qui ont flirté pendant longtemps avec les terroristes ? Ils exercent en toute liberté et personne ne s'intéresse plus à eux.
Les deux terroristes tués hier dans l'assaut du Bardo ne sont que des marionnettes. Les marionnettistes sont connus et figurent parmi « l'élite ».
Pour en finir avec le terrorisme, il faut aller directement à l'origine du mal : les marionnettistes. Une fois ceux-ci arrêtés, il faut nettoyer au Kärcher le reste des marionnettes. Leurs libertés et leurs droits ? Ils ne valent pas mieux que les nôtres. Nous avons le droit de vivre en toute sécurité et en toute liberté dans notre pays. Notre pays n'est pas le leur. Ils ne respectent pas son drapeau, ils ne veulent pas de son régime républicain, ni de sa démocratie et veulent instaurer une chariâa et une oumma. Qu'ils aillent créer leur pays dans l'au-delà, on se doit de protéger le nôtre. On se doit de les vaincre, on n'a pas d'autre choix. Avec les sauvages, il n'y a pas plusieurs méthodes, il faut la radicalité extrême. Si on ne touche pas à certaines de leurs libertés, eux, ils n'hésiteront pas un instant à toucher toutes les nôtres.


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