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Hitler et Daech, nouveaux héros de la jeunesse tunisienne
Publié dans Business News le 22 - 04 - 2015

La Tunisie est le pays de l'ouverture, de l'éducation et de la démocratie. C'est un pays qui dépasse, sur plusieurs plans, d'autres contrées arabes et africaines. Ça c'est la version officielle. L'envers du décor est pourtant différent de cette image lisse et travaillée.
Si on regarde les choses en face en Tunisie, on se rendra compte qu'il reste encore un long chemin à faire. La tradition des festivités pour le bac sport a été l'occasion de mesurer ce qui nous sépare d'une réelle conscience collective. L'inquiétude est plus grande lorsque les preuves de notre ignorance collective viennent des plus jeunes d'entre nous.
Dans deux lycées différents, on a vu des banderoles dressées à la gloire de Daech d'un coté, et d'Adolf Hitler de l'autre. D'autres lycées ont réalisé des pancartes pour afficher leur optimisme en leur avenir ou à la gloire de l'Armée, mais ne nous cachons pas derrière elles pour occulter la partie révoltante de l'histoire, comme on a l'habitude de le faire en Tunisie. La question qui se pose est de savoir si les élèves qui ont glorifié Daech et Hitler l'ont fait par ignorance ou par conviction. Les élèves qui ont affiché une banderole en disant « nous n'accepterons que la gouvernance d'Allah » savent-ils ce que cela veut réellement dire ? Ceux qui ont dressé le portrait d'Hitler en héros connaissent-ils l'histoire de la seconde guerre mondiale ? Ont-ils lu « Mein Kampf » ?
La réponse est probablement négative. C'est l'ignorance qui pousse ces enfants dans les bras des extrémismes de toutes sortes. Quand on laisse des gamins s'abreuver de Youtube et de Facebook, il n'est plus étonnant de les voir développer des référentiels étrangers à leur cadre de vie. Ils n'ont pas le matériel intellectuel nécessaire pour prendre de la distance par rapport à ces personnages. C'est pour cela que Daech ou Hitler peuvent devenir des héros à leurs yeux.

En même temps, il y a une certaine hypocrisie à se retrouver choqués, aujourd'hui, quand on voit ce type de « manifestation ». Un gamin de 18 ans à Kairouan ou à Jendouba a le choix entre le café, le bar et la mosquée pour son temps libre, rien de plus. Aucun encadrement n'est fourni à ces enfants, plus de maisons de jeunes, plus de cinémas, encore moins de théâtres. Les livres, n'en parlons même pas ! Il ne faut pas s'étonner, après, de les voir sous l'influence de Daech par exemple. Nos jeunes sont livrés à eux-mêmes et l'Etat a démissionné depuis longtemps de cet encadrement autre que celui des établissements éducatifs. Même au sein de ces établissements, il y a beaucoup de choses à redire.

Les jeunes tunisiens sont livrés à eux-mêmes. Certains en profitent et font preuve d'esprit d'initiative et de créativité. D'autres, par contre, sombrent dans la délinquance ou dans l'extrémisme. Malheureusement, les premiers sont beaucoup moins nombreux que les seconds. Pour l'instant, à part quelques frémissements de la société civile, rien n'est fait pour ces jeunes. Si rien n'est fait, ils représentent une vraie bombe à retardement pour la Tunisie de demain.

La première des étapes est d'enlever nos visières et de regarder la réalité en face. Que la Tunisie soit un pays démocratique qui possède l'une des meilleures constitutions du monde ne changera rien au quotidien de ces enfants. Il est temps d'arrêter de se bercer d'illusions et de se complaire dans l'image de nous-mêmes que l'on a dessiné. Il ne faudrait pas concevoir un mensonge et le croire par la suite. Mais tout cela nécessite du courage et c'est une denrée rare en Tunisie.
Il nous faudra du courage pour nous regarder en face, et il en faudra à notre gouvernement pour donner le tempo. C'est un vaste programme vu la situation actuelle. On retourne doucement vers ce qui était de mise à l'époque de Ben Ali. Le « tout va bien dans le meilleur des mondes » reprend peu à peu son espace et dans notre hypocrisie collective, on préfère détourner le regard plutôt que d'admettre que ça ne va pas.

En attendant, nos jeunes continueront de se chercher des repères et des référentiels. Ils les trouveront dans la bande de potes qui boit dans la rue et qui pense à braquer une maison ou une voiture. Ils les trouveront également dans un référentiel religieux boiteux, représenté par Daech et sa communication étudiée pour les jeunes. Pourquoi ne trouvent-ils pas ce qu'ils cherchent dans les valeurs de justice, de civisme et de la République ? Il faudra vite trouver une réponse à cette question.


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