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Quand la police s'occupe des non-jeûneurs, les terroristes ne peuvent que danser !
Publié dans Business News le 26 - 06 - 2015

Une trentaine de morts et de blessés dans deux actes terroristes survenus vendredi 26 juin 2015 à Sousse, zone touristique la plus huppée de Tunisie. C'est le deuxième acte terroriste spectaculaire opéré en zone urbaine en 2015. Que fait la police ? Bien qu'elle ait été avertie à l'avance que le mois de ramadan n'allait pas être de tout repos, la police et son ministre de tutelle étaient occupés à pourchasser les non-jeûneurs dans les cafés.

La polémique de la semaine en Tunisie était sans conteste les descentes policières spectaculaires dans les cafés ouverts durant le mois de ramadan. On pourchassait les non-jeûneurs et l'ordre était venu directement du ministre de l'Intérieur, d'après une note de service (la 967/7) datée du 16 juin 2015, soit deux jours avant l'entame du mois saint. En dépit des contestations de la société civile et des communiqués officiels des partis de l'opposition (notamment Attayar), la police a continué sa chasse des non-jeûneurs. Pour calmer la polémique, le ministère de l'Intérieur a déclaré qu'il n'y absolument rien de nouveau et qu'aucune mesure spéciale n'a été prise contre les cafés ouverts, cette année. La police est donc occupée à d'autres priorités, fermez le ban !
Il a fallu une vidéo d'une caméra de surveillance d'un vendeur de fruits secs à Monastir pour que l'on sache que le ministère de l'Intérieur n'a pas tout dit et que sa chasse aux non-jeûneurs était prioritaire. Comment cela ?
Au cours de l'une des descentes, un haut gradé a agressé physiquement une jeune fille, étudiante et employée dans un café ouvert en milieu de journée (voir l'article à ce sujet). La vidéo a créé la polémique et le ministère de l'Intérieur a dû rapidement sévir en décidant le limogeage immédiat du haut gradé en question.

Pour se défendre et justifier sa descente au café, ce dernier a répliqué jeudi 25 juin qu'il n'a fait qu'exécuter les ordres du ministre de l'Intérieur et il a fait part de la note ministérielle en question. Il a déclaré qu'il s'est occupé lui-même de l'exécution de la note ministérielle, qu'il a verbalisé le tenancier et qu'il est descendu sur terrain pour faire fermer le café (voir notre article à ce sujet). Le haut gradé n'est pas n'importe qui, il est le chef du district, c'est-à-dire le plus haut gradé de toute la région de Monastir. Cette même Monastir, zone touristique, qui se trouve à moins de 30 kilomètres de l'autre zone touristique Sousse-El Kantaoui où ont eu lieu les deux actes terroristes du vendredi 26 juin 2015.
En clair, la veille des deux actes terroristes, le plus haut gradé de la région était occupé à faire exécuter un ordre ministériel polémique, liberticide et anti-constitutionnel.

Le ministre en question Najem Gharsalli n'est pourtant pas connu pour être un enfant de chœur et encore moins proche des islamistes. C'est un homme issu de l'appareil sécuritaire qui sait parfaitement ce que terrorisme et lutte contre le terrorisme veulent dire. Idem pour son chef du gouvernement Habib Essid, qui a occupé le poste de ministre de l'Intérieur en 2011.
Pourquoi donc l'appareil sécuritaire tunisien n'a plus la lutte contre le terrorisme comme priorité et occupe ses plus hauts gradés à des actions des plus futiles, polémiques de surcroit ?

On a longtemps dit que cet appareil sécuritaire a été infiltré par des islamistes et des gradés proches des partis islamistes. C'est ce qui a été d'ailleurs mis en évidence quand la chasse aux cafés ouverts a été déclarée. C'est ce qui a été également dit contre le chef du district de Monastir, en se basant sur ses publications Facebook, comme pour montrer qu'il est proche des islamistes et cherche à appliquer la loi divine sur les non-jeûneurs tunisiens.
Les faits sont là et la responsabilité du ministre de l'Intérieur et de son chef du gouvernement est évidente. Une note ministérielle de chasse aux cafés ouverts, alors que le pays vit une guerre contre le terrorisme, est du non-sens et reflète un amateurisme certain de la haute hiérarchie politique dans sa gestion du dossier terroriste.
Il fut un temps où les cafés étaient l'endroit idéal de la police pour chasser les malfrats, grâce aux différents indics.
Il fut un temps où le renseignement était une pièce maitresse dans la lutte contre le terrorisme et tout discours religieux radical. Tout comme certains services spéciaux en étroite relation avec les affaires délicates liées à la sécurité de l'Etat. Depuis la révolution, et à cause de certains militants de la société civile et d'acteurs politiques à l'idéologie bien précise, le ministère de l'Intérieur a été vidé de ses meilleures compétences et ses services-clés ont été démantelés. Durant la troïka, on a nommé des personnes politisées à des postes sensibles. La priorité de l'actuel ministre était de redonner au ministère de l'Intérieur son efficacité sécuritaire d'avant, tout en le professionnalisant pour qu'il soit digne d'un pays démocratique, respectueux des Droits de l'Homme et des libertés.

Aujourd'hui, quand on dénonce certains abus, la réponse classique fournie était de trouver des boucs émissaires en désignant du doigt certaines parties.
Mais cette excuse de police parallèle, de police religieuse et d'infiltrés tombe à l'eau avec la révélation de l'officier de Monastir déchu. Cette fameuse note 967/7 du 16 juin est signée par le ministre et pointe du doigt le manque de professionnalisme de la haute hiérarchie sécuritaire et politique et les deux actions terroristes sont la conséquence logique de ce manque de professionnalisme et de l'étrange classement des priorités de l'heure du ministre et de ses généraux. Une trentaine de morts et de blessés, une saison touristique totalement tuée et une opinion publique qui ne sait plus à qui faire confiance, tant elle a été déçue par sa classe politique, qu'elle soit islamiste ou pas.


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