Le but du Front populaire à travers ce procès est de dévoiler «la vérité, toute la vérité» sur le meurtre de Chokri Belaïd, a affirmé son leader Hamma Hammami dans une déclaration à Mosaïque Fm ce mardi 30 juin 2015, jour d'ouverture du procès. Lors de cette séance, seulement une partie des inculpés seront auditionnés, a-t-il précisé ajoutant, que cette partie représente le chainon manquant dans l'affaire de ce meurtre odieux. «Les accusés dans cette affaire sont les éléments qui ont commis le crime, le plus important reste, car comme le souligne une décision de la Cour de cassation, un meurtre politique est une idée, une décision, un plan et un ordre. Ce dernier maillon est le plus important et n'a pas été découvert jusqu'à cette heure. Il y a des investigations diligentées par la Cour de cassation que le juge d'instruction devrait continuer. Ce qu'on veut c'est que ce procès aide ouvrir la voie pour révéler la vérité. Ceci sera possible, si le tribunal va dans laen profondeur, notamment dans l'interrogatoire des accusés», a expliqué M. Hammami.
Hamma Hammami a estimé qu'après 2 ans et 5 mois de l'assassinat, ce procès intervient tardivement. «Pour nous, ce qui a entravé l'enquête, ce ne sont pas les détails techniques, mais des facteurs politiques, notamment sous le règne de la Troïka, où il y a eu beaucoup de blocage dans l'avancement de cette enquête. Cela est visible lorsqu'on lit la décision de la Chambre de mise en accusation et celle de la Cour de cassation, on comprend que l'enquête n'a pas été réalisée de la façon requise qui permettrait de découvrir la vérité», a-t-il argumenté.
Il a noté qu'en Tunisie, on s'est habitué, que ce soit sou l'ère de Bourguiba ou Ben Ali, à ce que les procès politiques se fassent en été, lorsque les Tunisiens ne sont plus concentrés sur ce genre de sujet, en espérant que ce procès soit retardé à la nouvelle année judicaire, pour qu'il se déroule dans de meilleures conditions vu qu'il intéresse le peuple tunisien et l'opinion publique mondiale.
Notons qu'un dispositif sécuritaire important a été déployé autour du tribunal de première instance de Tunis. En outre, un rassemblement important a été organisé par le Front populaire devant le tribunal. Les personnes présentes levant les photos du défunt Chokri Belaïd et plusieurs écriteaux. Elles ont scandés plusieurs slogans comme «Le peuple veut une justice indépendante», «Vivant, Chokri est toujours vivant», «Voleurs de notre pays, tueurs de nos enfants».
