Dans une interview accordée mercredi 2 septembre 2015 à la radio nationale, Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahdha, est revenu sur le projet de réconciliation économique proposé par la présidence de la République. Le leader islamiste s'est dit compréhensif des inquiétudes et des craintes que pourraient susciter ce projet. « Les gens s'inquiètent et ils ont raison », a-t-il dit. Toutefois, poursuit-il, il ne faut pas surfer sur cette peur et en faire un prétexte pour diviser la société et « la présenter comme si elle était scindée en deux camps radicalement opposés : Un camp qui protège les corrompus et un autre partisan des bonnes valeurs ».
Rached Ghannouchi a assuré que la réconciliation économique ne se fera pas aux dépens de la justice transitionnelle, comme elle ne laissera pas les corrompus impunis. « D'ailleurs nous ne permettrons pas que cela arrive », a-t-il martelé, ajoutant que cette loi vise à récupérer l'argent placée à l'étranger et l'exploiter dans des projets qui profitent aux citoyens et au développement.
Le président d'Ennahdha a, par ailleurs, justifié l'intérêt de la réconciliation économique par l'urgence d'injecter de l'argent dans l'économie et les caisses de l'Etat, avançant que le processus de justice transitionnelle est lent et s'étend sur plusieurs années.