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Immobile et sclérosé, faites connaissance avec le pouvoir tunisien !
Publié dans Business News le 16 - 12 - 2015

Comment faire du neuf avec du vieux ? Depuis les élections de 2014 c'est la question que l'on se pose et le résultat, aujourd'hui, tend à montrer qu'on ne peut pas faire du neuf avec du vieux.

Pendant un moment, nous avons sincèrement pensé que l'on pouvait construire une démocratie avec ceux qui avaient officié dans les couloirs de l'administration tunisienne pendant des dizaines d'années. Il n'est pas question ici de tomber dans le « révolutionnisme » qui refuse aux anciens le droit de servir leur pays. Mais il est quand même important de se demander si l'on peut se projeter dans le futur avec des sexagénaires englués dans de vieilles habitudes.

Il ne s'agit pas non plus de faire du jeunisme béat et de réclamer une place « offerte » pour les jeunes du pays. Plusieurs questions de société interpellent ce pouvoir qui se montre si rétrograde et si peu regardant sur les libertés. Les homosexuels condamnés à des peines de prison pour « sodomie » et les jeunes jetés en prison pour avoir été interpellés avec du papier à rouler montrent à quel point ce pouvoir est emmuré dans des conceptions qui viennent tout droit des années 60. On notera que la Tunisie n'a toujours pas de ministre de la Justice. C'est-à-dire que le ministère public est actuellement en roue libre sans que personne, dans le gouvernement, n'y trouve quelque chose à redire.

Pour ce qui est de la question des homosexuels et de la suppression de l'article 230, le président de la République avait opposé une fin de non recevoir en déclarant en Egypte que cet article ne serait pas supprimé. Lui, l'avocat, sait bien que cet article pernicieux condamne la sodomie et se trouve en criante contradiction avec la Constitution qu'il est supposé défendre. Mais bon, comme la majorité des Tunisiens déteste les homosexuels, on fera en sorte de ne pas voir cette contradiction. La révision de l'article 52 concernant la prison ferme pour les fumeurs de cannabis était une promesse de campagne. Une fois élu, Béji Caïd Essebsi n'en a plus reparlé.

La présidence du gouvernement ne vaut pas mieux puisque Habib Essid est un pur produit de l'administration sclérosée et incapable d'évoluer. D'ailleurs, il le montre à chaque apparition médiatique. Il semble ne pas être encore convaincu de la nécessité d'apprendre à communiquer correctement ne serait-ce que pour éviter de sortir des bourdes devant des millions de téléspectateurs. Cela montre, si besoin était, qu'il est encore à l'âge où le dirigeant était dans un bureau obscur et qu'on ne connaissait même pas son nom.

Il s'agit d'une conception archaïque de la politique à l'heure où le monde change et évolue. Une conception basée sur l'ordre, l'obéissance, le respect des procédures et l'application bête de lois venues d'un autre âge. Une conception de la politique qui ne laisse aucune place à la remise en question et à la critique. La conséquence est que tout est figé et que rien ne bouge. Par exemple, il n'y a pas encore de textes d'application pour notre si belle constitution que l'on ne cesse de briguer à tort et à travers. C'est pourtant la responsabilité de la présidence du gouvernement. Habib Essid préfère aller s'acoquiner avec le Qatar en nous expliquant qu'il y a « une convergence de vues entre le Qatar et la Tunisie sur les question régionales » ! Première nouvelle !

Il n'est pas dit que des jeunes feraient mieux, mais il est sûr qu'ils auront une autre manière de voir les choses, plus contemporaine, plus en connexion avec l'époque. Ce qui est sûr aussi c'est que ce n'est pas en reprenant les mêmes recettes de ces trente dernières années que les choses vont s'améliorer. Il semble que nos dirigeants ne sentent pas le regard de l'Histoire. Malgré leur âge, ils ne sont pas conscients du contexte historique dans lequel ils se trouvent.

Pour changer les choses, il faut avoir une conviction, un plan et une volonté. Aucune des trois ne semble étouffer nos dirigeants enfermés dans le classique, le consensuel et le politiquement correct. On n'améliore pas les choses, on les subit. Et le prestige de l'Etat qui devait être restauré part en lambeaux chaque jour un peu plus. Un jour peut-être, on nous dira que critiquer le gouvernement et son rendement porte atteinte à l'image de la Tunisie…comme le faisait un certain gouvernement.


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