Huit mois de prison ferme, 1000 euros de dommages et intérêts, trois ans d'interdiction du territoire. Tel est le verdict prononcé hier soir, mercredi 15 juin 2016, par le tribunal correctionnel de Nice, au sud de la France, contre un Tunisien en situation irrégulière après avoir agressé une Tunisienne, serveuse dans un bar. Il a été jugé en comparution immédiate dans une affaire qui a suscité l'émoi aussi bien en France qu'en Tunisie. C'était le lundi 6 juin, correspondant au 1er jour du ramadan, deux individus ont fait irruption dans le bar de Nice. L'un d'eux, le Tunisien clandestin de son état, a tancé la serveuse lui reprochant de servir de l'alcool pendant le ramadan. « Je fais mon travail », lui a-t-elle répondu. « Tu devrais avoir honte de servir de l'alcool en période de ramadan Si j'étais Dieu, je t'aurais pendu», réplique le Tunisien en dialecte tunisien, avant de partir pour revenir quelques secondes plus tard la gifler violemment la faisant écrouler (voir vidéo de la caméra-surveillance ci-dessous). «Ce n'est pas parce que je sers de l'alcool que je n'accomplis pas mon devoir. Si je le fais, c'est parce que je suis serveuse. En Tunisie, j'exerçais le même métier et je n'ai jamais eu le moindre problème. Je ne pensais pas qu'en France, pays de libertés, je puisse être agressée pour ça», a indiqué par la suite la serveuse lors du dépôt de la plainte. Elle était accompagnée par son patron qui a affirmé que les mêmes individus avaient déjà tenté, trois jours auparavant, de le dissuader de vendre des boissons alcoolisées pendant le mois du jeûne. Les investigations ont pu identifier l'agresseur et l'arrêter. Il s'appelle Ali, il a 32 ans et il a feint l'émotion devant la salle de tribunal où il a comparu en état d'arrestation. Après avoir essuyé une larme, il a admis les faits, précisant même qu'il a dit à la serveuse qu'elle était « une fille sale, ça veut dire une pute ».