La Tunisie vit depuis ce week-end au rythme du ramadan. Dans ce pays où l'islam est la religion principale, certains ont décidé de ne pas jeûner, par conviction, mais sans l'afficher. Le mois de jeûne cadre désormais le quotidien des Tunisiens. Rares sont les restaurants ouverts dans la capitale, la plupart dissimulés par des rideaux. Seif, étudiant, les connaît bien. Il n'est pas croyant et n'a jeûné qu'une fois dans sa vie, contrairement au reste de sa famille. « Il faut rester vraiment discret, explique-t-il. Je dois respecter les gens, il ne faut pas manger et boire devant eux. Je n'ai pas de problème parce que je mange à la maison, ma mère me prépare tout. Pourtant, ma mère est voilée. Ce n'est pas un sujet de conflit. Le seul problème, c'est que je ne trouve pas d'alcool pendant le ramadan, et je ne peux pas entrer dans un bar. » « J'adore l'ambiance du ramadan » Pas question de provoquer non plus pour cet autre étudiant qui aimerait pouvoir faire ses choix ouvertement. Car si la liberté de conscience est inscrite dans la nouvelle Constitution depuis janvier, la vivre pleinement n'est pas encore simple. « J'adore l'ambiance du ramadan lorsque la famille se regroupe sur la même table et on fait le dîner ensemble. Je ne dis pas à ma famille que je ne fais pas le ramadan pour ne pas les blesser, c'est un peu tabou. La société n'est pas prête pour ça, dommage. » En plein été, le jeûne dure chaque jour une quinzaine d'heures.