La Chambre syndicale des concessionnaires automobiles a réagi, ce vendredi 17 juin 2016, dans une déclaration à Business News, aux dernières déclarations notamment celles du directeur général du commerce extérieur, Lazhar Bennour. M. Bennour a avait indiqué que le coût des importations des voitures a dépassé, fin mai 2016, les 500 millions de dinars (MD) et devrait atteindre les 1.000 MD la fin de l'année, en dénonçant "la facilité avec laquelle les banques et institutions de leasing accordent des crédits pour les voitures", ce qui cause selon lui le déséquilibre de la balance commercial en faveur de l'importation et impact négativement le dinar qui déprécie.
Ainsi, la Chambre syndicale a exprimé son étonnement et son mécontentement, suite à ces déclarations qu'elle estime en contradiction avec les annonces du ministère du début de l'année : d'une part elle veut permettre aux Tunisiens d'avoir accès à la mobilité en revenant à la voiture populaire, et d'une autre part elle fait un scandale sur le laxisme des banques alors seules les 4 chevaux peuvent être financée avec un crédit avec un autofinancement de seulement 20%. Elle ne comprend pas pourquoi le ministère a accordé un quota supplémentaire de 5.000 véhicules (pour la voiture populaire) et de l'autre côté veut lui imposer de nouvelles restrictions.
Autre point, la chambre rappelle que l'importation des véhicules ne représente que 1,5% de la balance des paiements alors que les entreprises de pièces de rechange du secteur exportent 41% du chiffre à l'export. En outre, les concessionnaires payent leurs fournisseurs à 180 jours. Plus que ça, les concessionnaires participent au budget de l'Etat avec des impôts et taxes, d'investir et de créer de l'emploi. Elle ne comprend pas cette cabale contre le secteur automobile, étant le seul à subir des restrictions d'importation : Si les autorités craignent pour la balance commerciale et pour les réserves en devises, elles devraient imposer des quotas à tous les importateurs et non seulement à ceux du secteur automobile. Elle précise que les voitures ne sont pas fabriquées ou assemblées en Tunisie, donc c'est un produit qui ne peut qu'être importé. Elle note que bien que l'interdiction d'importation des pick-up simple cabine 4x2 ait été levée depuis 2014, la chambre n'a rien réclamé et ceci afin d'encourager les industries tunisiennes et l'emploi. Elle rappelle que dès que le programme d'importation est fixé, les concessionnaires prennent des engagements avec les constructeurs et sont planifiés dans la production de ces derniers, donc aucun retour en arrière n'est possible ! En contre partie, des produits alimentaires et agricoles importés inondent le marché. Il en est de même pour divers produits.
La chambre réclame la lever des restrictions : elle veut aller vers l'application de la loi, afin que les accords passés avec l'OMC soient respectés et que le marché soit libre et ouvert.
Autre point, la chambre note que les voitures n'est plus un produit de luxe c'est un outil de travail, et que 90% des importations du marché officiel sont soit des petites cylindrées, soit des utilitaires, soit des taxis. Elle attire l'attention que la majorité de voitures luxueuses sur les routes sont achetées sur le marché parallèle.
Enfin, la syndicale des concessionnaires automobiles s'est formellement exprimée contre un retour en arrière ou vers tout ce qui peut être illégal : elle estime, dans ce cadre, que le système de compensation est un retour en arrière. Elle veut aller de l'avant et milite pour l'ouverture du marché.