A la veille du 113ème anniversaire du Leader Habib Bourguiba sa statue équestre à l'Avenue principale du centre ville de Tunis a fait l'objet d'une agression par un tag entrant dans le cadre de la campagne menée contre le président de la République, son fils et Youssef Chahed, nouveau chef du gouvernement. Les deux auteurs de l'agression sont deux étudiants connus pour leur activisme dans le milieu et se revendiquant comme étant des militants des « Jeunes du courant populaire ». Ils ont été arrêtés et pourraient être déférés bientôt devant la justice. Or, certains milieux de la société civile et autres militants estudiantins veulent faire croire qu'il s'agit d'une répression à cause du contenu des tags et de la campagne contre la famille de BCE, alors qu'en réalité, il s'agit d'arrestations à cause du saccage et du préjudice porté à la mémoire du Combattant suprême, surtout que le délit a été commis, comme mentionné, la veille de la célébration de son anniversaire.
Ces jeunes étudiants n'auraient sûrement pas agi de la sorte s'ils étaient réellement conscients de la gravité du délit, voire le crime perpétré, contre la mémoire et contre l'honneur de toutes les Tunisiennes et tous les Tunisiens. Ces jeunes n'auraient sûrement pas agit de la sorte s'ils étaient conscients que s'ils étaient là où ils sont, promus pour une belle carrière universitaire, c'est surtout grâce à Bourguiba et à son œuvre. Grâce à Bourguiba, le bâtisseur de l'Etat moderne qui a été à l'origine de la gratuité de l'école pour tous et de la gratuité de la santé pour tous. Ces jeunes étaient-ils au courant et conscients de l'ampleur de l'œuvre moderniste de Bourguiba qui a libéré la Femme tunisienne grâce à la promulgation, un certain 13 août 1957, du Code du statut personnel (CSP). Un Code qui exigeait immensément de courage à l'époque où le monde arabe et islamique se plaisait dans une léthargie paralysante.
Certes, tout ce que faisait Bourguiba n'était pas parfait. Il avait commis des écarts, notamment au niveau du respect des règles du jeu démocratique ou à celui du respect des droits de l'Homme, mais il était précurseur voire carrément un grand visionnaire en matière de modernisme et d'équilibre social.
Père de l'Indépendance et de la Nation, Bourguiba savait parler aux populations le langage qu'elles comprenaient. C'était un homme qui avait, terriblement, le sens de la communication. Il ferait rougir de honte plus d'un politicien des temps en cours en leur montrant les vraies facettes de l'art de communiquer. C'est dire que nos politiciens auraient intérêt à étudier les différentes adresses du « Zaïm » pour améliorer leurs capacités dans ce domaine où ils font preuve de maladresses et d'un manque extraordinaire de maturité.
En tout état de cause, et hormis une certaine minorité parmi la classe politique et certains jeunes, une bonne majorité de Tunisiennes et de Tunisiens apprécient à leur juste valeur, les prouesses et autres performances du Combattant suprême qui connaît une réhabilitation mérité à grande échelle.
En effet, après la remise de la statue du Leader à Monastir, il en a été de même à Tunis qui a repris son standing en dépit de quelques récalcitrants, avant que la ville de Sousse ne retrouve, elle aussi, son « Zaïm » qui trône, désormais, au cœur de la Perle du Sahel. Ceci prouve, si besoin est, que les Tunisiennes et les Tunisiens sont fiers de revivre avec le symbole de la libération du pays et le fondateur de la Tunisie moderne, ayant coupé avec le sous-développement, plus précisément au niveau de l'état d'esprit et des mentalités.
Le libérateur de la Nation s'est illustré par ses prises de position et ses approches en matière de politique internationale. On se rappelle les positions courageuses qu'il avait prises en osant défier le Maroc avec une reconnaissance qualifiée de trop risquée de la Mauritanie, fraîchement indépendante en 1960. Il a fallu attendre 1960 pour que la question de la souveraineté de la Mauritanie soit réglée avec la décision du Maroc de renoncer à ses velléités territoriales sur ce pays. Il en avait fait de même en reconnaissant le Koweït indépendant en 1961 malgré les prétentions territoriales de l'Irak d'Abdelkerim Kacem à l'époque.
On se rappellera, jusqu'aujourd'hui, le célèbre discours de Bourguiba en 1965 à Ariha où il avait appelé les Palestiniens à accepter la décision de partage de la Palestine. Il avait été, alors, fustigé et traité de traitre à la cause arabe commune et lui a valu une rupture violente avec l'Egypte du charismatique Nasser. Mais l'histoire et les événements de 1993 avec les accords d'Oslo, dits « Gaza et Ariha d'abord », signés par le défunt Arafat ont mis en relief la justesse de la vision de Bourguiba qui avait réussi à faire condamner Israël, pour la première fois de son histoire, par le Conseil de sécurité de l'ONU après les frappes aériennes contre Hammam Chott.
Autant de faits d'histoire à l'échelle nationale, arabe et internationale prouvent, indéniablement, l'extraordinaire « vista » du Leader et qui fait de lui, la grande idole des jeunes et moins jeunes qui s'inspirent de son œuvre et de ses visions politiques plus d'actualité que jamais.