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Aïdi Vs Meraï : Deux ministres, deux versions
Publié dans Business News le 03 - 11 - 2016

Le venin de la corruption, les contraintes budgétaires et les résistances syndicalistes ont eu raison de l'ancien ministre de la Santé, Said Aïdi. En plus de sa non-reconduction à son poste au sein du gouvernement d'union nationale, il a été désavoué dans sa gouvernance par la nouvelle ministre, Samira Meraï. Scandales après scandales, les règlements de comptes, les pressions exercées sur le ministère et les sabotages au sein des institutions publiques de la Santé ont, en tout cas, permis à l'opinion publique de saisir la gravité des actions de ceux qui jouent, parient et s'enrichissent sur le dos de notre santé via des réseaux mafieux établis dans la durée.

Avec l'affaire des stents et des anesthésiants périmés le secteur de la santé n'a cessé de nous abasourdir. Intentionnellement et de façon préméditée, nous apprenons que tout un réseau de corruption se joue de nous en implantant des stents dont la validité est expirée et en nous injectant des anesthésiants qui causent la mort et des crises d'épilepsie qui dureraient 48h, selon les dires de la ministre en poste.
L'ancien ministre de la Santé, Said Aïdi qui était l'invité de Myriam Belkadhi dans l'émission 24/7, lundi 31 octobre 2016, a pu s'exprimer, à froid, et revenir sur les différentes affaires qui ont secoué l'opinion publique.

Sur l'affaire des stents périmés, le ministre sortant a averti « le problème est bien plus profond qu'il n'y parait. C'est une corruption profonde et qui date depuis plusieurs années au niveau sanitaire et financier ». Sans donner plus d'éléments, Said Aïdi a questionné : « Pourquoi cette différence de prix dans le public et dans le privé lors de l'implantation des stents? Qui en profite? ». Malgré l'opacité de l'affaire, des indices tendent à laisser penser que c'est au sein des cliniques que le réseau de la corruption est le plus développé et organisé, quatorze d'entre elles ont d'ailleurs été incriminées. L'ancien ministre a ajouté: « L'omerta règne en maître, certains médecins se traitent entre eux de Daech du cœur...Comment expliquer que des médecins implantent des stents à des patients dont l'état de santé ne le nécessite pas et comment expliquer que ceux dont l'état de santé n'en nécessite qu'un s'en voit implanter quatre ? ». A propos de l'inspection menée, Said Aïdi a précisé que l'affaire des stents périmés remonte à 2011 lorsque tous les citoyens avaient les yeux rivés sur la Révolution. D'après les débuts d'enquêtes, le trafic est tentaculaire, le commerce est florissant et l'élément intentionnel est établi.

Said Aïdi, dont la volonté était de neutraliser la corruption, a, ainsi, été menacé de mai à août 2016 de façon récurrente, il le dit lui-même : « Ma personne et ma famille en avons fait les frais", et même le soutien de son parti, Nidaa Tounes, n'a pas suffit pour faire valoir son maintien au sein du ministère.

L'affaire des anesthésiants périmés, qui a vu le jour en juillet dernier, a, quant à elle, revêtu un autre aspect, plus politique. Selon l'ancien ministre : « Cette affaire est apparue pour anesthésier l'affaire des stents périmés... ». Samira Meraï, actuelle ministre de la Santé, dans une déclaration accordée au quotidien Al Chourouk a précisé que « trois personnes sont décédées suite à l'utilisation de ce produit et que 18 autres ont été victimes de crises d'épilepsie ayant duré 48 heures ». A ce sujet, elle a même ajouté que les médecins qui ont dû traiter ces cas étaient complètement démunis car des crises d'épilepsie qui durent 48 heures, c'est du jamais vu!

Revenant sur le scandale du CHU de Sfax Habib Bourguiba et sur les contestations de la part du personnel de l'hôpital et du bureau syndical de l'hôpital qui ont eu lieu suite à la nomination du colonel médecin Chokri Tounsi à sa tête, Said Aïdi a expliqué que la nomination de ce dernier entrait dans le cadre de la lutte contre la mauvaise gouvernance de l'hôpital et de la corruption qui y régnait et y règne encore. Le gouverneur de Sfax et le président du syndicat du CHU, qui se sont fortement opposés à la décision de l'ancien ministre de nommer un colonel appartenant au corps militaire, en sont même arrivés à défier l'autorité de l'Etat. L'ancien ministre a ainsi indiqué : « Il est temps qu'on ait un gouverneur à Sfax, le monsieur qui occupe aujourd'hui ce poste a un mandat d'amener contre lui ». La question qui s'impose est : un gouverneur a t-il le pouvoir de contester une décision jouissant d'une force règlementaire en principe non contestable? Au CHU de Sfax, oui.

C'est d'ailleurs sur ce point que Samira Meraï a le plus désavoué son prédécesseur.Aaprès un long bras de fer entre l'ex ministre et le bureau syndical de l'hôpital soutenu par le gouverneur de la ville, la nouvelle ministre a décidé de céder. Le 18 octobre 2016, un accord a ainsi été conclu entre le ministère de la Santé et l'UGTT, en vertu duquel il a été décidé du changement du directeur « militaire » de l'hôpital en cause par un cadre « civil ». Tous les employés qui avaient été arrêtés ont de ce fait été réintégrés avec - tenez-vous bien- paiement rétroactif de leurs salaires et retrait de toutes les poursuites judiciaires à leur encontre. Se défendant d'avoir pris la mauvaise décision, Samira Meraï a déclaré hier, mercredi 2 novembre 2016, sur les ondes de Shems FM : « Ceux qui me connaissent savent que je résiste aux menaces, j'ai hérité d'une situation catastrophique à Sfax. Sachez que les patients ont peur. L'état de l'hôpital est lamentable, il y a des poubelles partout même dans les salles d'opération ». La ministre a également tenu à saluer Chokri Tounsi et a clôt son passage en déclarant que « Il n'y a aucun accord conclu par Said Aïdi que j'aurais désavoué ». Et pourtant…

En Tunisie, un code de déontologie médical existe, il comporte 123 articles. Dans son article 2, il stipule que "Le respect de la vie et de la personne humaine constitue en toute circonstance le devoir primordial du médecin". Primordial de rappeler cela aux médecins qui pratiquent leur métier de façon douteuse, primordial aussi que justice soit rendue au nom de tous les patients qui ont été abusés et au nom de leurs proches qui se trouvent confrontés à des situations ubuesques. Les ministres successifs de la Santé doivent pouvoir s'entendre au nom de la continuité des politiques de la santé et de la lutte effective contre la corruption médicale organisée.


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