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Nidaa Tounes, l'appel de la bassesse
Publié dans Business News le 22 - 11 - 2016

Nidaa Tounes surprendra toujours, mais dans le mauvais sens du terme. La guerre en son sein a repris de plus belle ce week-end avec des réunions parallèles, des insultes et des agissements indignes. Désormais, la bande de Hafedh Caïd Essebsi est à couteaux tirés avec ce qui est appelé « comité de sauvetage » de Nidaa Tounes. Et c'est une guerre sale qui s'annonce.

Les derniers épisodes du feuilleton Nidaa Tounes sont particulièrement glauques. Ça a commencé avec la réunion organisée le 20 novembre 2016 par le « comité de sauvetage » de Nidaa Tounes. Il s'agit d'un groupe de membres du parti hostiles à Hafedh Caïd Essebsi et à toutes les décisions prises à la suite du triste congrès de Sousse. Le comité de sauvetage regroupe des personnalités comme Ridha Belhaj, Faouzi Elloumi, Moncef Sellami, Khemaïes Ksila et Boujemâa Remili.

A la suite de la réunion, le comité de sauvetage décide de nommer Moncef Sellami, élu Nidaa Tounes et membre du comité politique, en tant que coordinateur général du courant de réforme et de sauvetage. M. Sellami sera chargé de finaliser les contacts de réconciliation avec toutes les franges du parti et d'en communiquer les résultats à l'opinion publique afin de mettre chacun devant ses responsabilités. Il sera également chargé d'annoncer la feuille de route devant mener au premier congrès électif du parti. Le point le plus important est que Moncef Sellami sera chargé de rencontrer le fondateur du parti, Béji Caïd Essebsi pour l'informer des décisions de ce comité et de sa stratégie pour sauver le parti et tenir son congrès sans exclure qui que ce soit. M. Sellami devra, enfin, tenir une conférence de presse le 10 décembre pour communiquer les résultats de ses efforts.

La réaction de la partie adverse, menée par Hafedh Caïd Essebsi, ne s'est pas fait attendre. Le comité politique du parti s'est réuni le lendemain, 21 novembre, en présence notamment de Slim Chaker, Sofiène Toubel, Néji Jalloul, Selma Elloumi et Wafa Makhlouf. Un communiqué laconique est sorti de cette réunion. Le comité politique « dénonce et refuse » le « cheminement putschiste » de « ce qui est appelé » comité de sauvetage. Le comité politique défère les membres de ce comité à celui du règlement pour prendre des mesures à leur encontre. Après deux références à la situation économique et sociale du pays et à la conférence pour l'investissement qui doit se tenir les 29 et 30 novembre, le comité politique annonce une réunion du bureau exécutif du parti le 11 décembre à Kasserine, soit le lendemain de la date de la conférence de presse que devrait tenir Moncef Sellami. A cette réunion, devra être présente l'instance indépendante qui doit préparer le congrès électif pour donner un aperçu de l'avancement des travaux de préparation.

Pendant ce temps-là, devant le siège du parti qui a gagné les élections, une vingtaine de personnes d'apparence douteuse scandaient des slogans dans la plus pure tradition RCDiste. Ils criaient des slogans d'insulte envers Moncef Sellami en lui demandant de « dégager ». Les membres de la frange dont fait partie M. Sellami sont traités de « dégueulasses ». D'autres insultes ont été proférées et le niveau était au ras des pâquerettes.

Faouzi Elloumi, membre du comité de sauvetage, n'a pas manqué de le relever : « On a tenu des réunions dans tous les gouvernorats de Tunisie et personne, dans nos réunions, n'a porté des slogans contre quiconque et personne n'a prononcé de gros mots à l'encontre d'un des leaders du parti ». Il ajoute : « Il y a une grande différence entre la direction du comité de sauvetage qui invite à sauver le parti et à tenir un congrès intègre sous un leadership collectif et leurs agissements qui défendent des personnes… ». C'est aussi ce qui semble avoir motivé la décision de Ons Hattab de geler son adhésion au comité politique de Nidaa Tounes. Elle a publié, le 22 novembre 2016, un statut sur sa page Facebook pour dénoncer le fait que le parti n'arrive pas à se sortir de ses conflits. Elle rappelle que la non-exclusion, le dialogue et la diversité sont des principes fondateurs de Nidaa Tounes qui sont aujourd'hui bafoués.

Dans un discours sentant la demande de légitimité, Hafedh Caïd Essebsi a déclaré que Nidaa Tounes était la cible d'attaques de l'extérieur et de l'intérieur, dans une allusion à peine voilée au groupe de sauvetage. D'ailleurs, les soutiens de HCE, amassés pour écouter cette déclaration, l'ont bien compris et se sont mis à scander : « Faouzi Elloumi dégage ! ».


Le décor d'une guerre sanglante est donc bien planté. Deux camps se disputent le leadership de Nidaa Tounes. Cela est le cas depuis plusieurs mois mais aujourd'hui, on semble être passés à la vitesse supérieure en préparant le terrain aux attaques personnelles et surtout, à l'implication de l'Etat. Il faut se rappeler que Youssef Chahed, chef du gouvernement, était à deux doigts de devenir le président du comité politique de Nidaa Tounes, sous la houlette de Hafedh Caïd Essebsi. Un projet qui a été avorté, selon Ridha Belhaj.

Toutefois, le comité de sauvetage cherche à impliquer le président de la République, Béji Caïd Essebsi, en sa qualité de fondateur et président d'honneur du parti. C'est la délicate mission de Moncef Sellami. En réalité, l'objectif est d'évincer Hafedh Caïd Essebsi ou au moins de le reléguer à un rôle moins dominant que celui de directeur exécutif. Le seul qui peut mettre un terme aux velléités de HCE, c'est son père. La question est : a-t-il envie de le faire ?

Cette bataille au sein de Nidaa Tounes concerne uniquement des égos qui n'arrivent pas à tenir dans la même pièce. Aussi pompeux que puissent être les discours, aussi solennels que peuvent être les protagonistes, il ne faut pas oublier qu'aucun projet concret n'est porté par l'un ou par l'autre. La bassesse des procédés et le minable des attaques est indigne d'un parti qui a, quand même, remporté les élections de 2014. BCE acceptera-t-il de prendre part à cette bataille en se positionnant pour ou contre un camp ou un autre ? Rien n'est moins sûr sachant que le président s'est tenu éloigné du parti depuis son élection et que l'opinion publique risque de mal prendre une telle ingérence. Les différents protagonistes auront-ils la sagesse de ne pas exposer le linge sale de cette manière ? La question est définitivement pliée et il est clair qu'aucune limite n'existe à la bassesse et à l'indécence dans ce parti. Qu'en sera-t-il de l'avenir de Nidaa ? Un des camps finira forcément par gagner mais le parti ne s'en remettra pas et il est devenu pour les Tunisiens synonyme de discorde, de désaccord et de mal de crane.


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