« La grève des médecins qui a lieu ce mercredi 8 février 2017 est le résultat d'une accumulation de problèmes rencontrés dans le secteur public comme dans le secteur privé. Les médecins sont malades ! »a déclaré le président du syndicat tunisien des médecins spécialistes de libre pratique, Faouzi Charfi, dans la matinale de Hamza Belloumi sur Shems FM. Il a expliqué que la grève organisée ce jour a des sources multiples en plus de l'arrestation de deux médecins exerçant à Gabès et à Sousse. Concernant Slim Hamrouni, médecin anesthésiste exerçant à Gabès qui a été placé en garde à vue par le juge d'instruction pour une affaire qui a eu lieu un mois auparavant, le président du syndicat a déclaré : « Cette personne ne représente aucun danger pour la société, la présomption d'innocence n'a pas été respectée, pourquoi l'avoir emprisonné à Kebili alors qu'il exerce à Gabès ? Il faut savoir que ce médecin âgé de 37 ans a fait une crise cardiaque et qu'il a dû être hospitalisé à l'hôpital militaire ».
Le second incident est relatif à la mise en garde à vue puis à la libération de la médecin résidente à l'hôpital de Sousse, Abir Omrane suite au décès d'un nouveau-né. A ce sujet, Faouzi Charfi a insisté : « Je voudrais préciser que ce sont les médecins et les familles qui, en premier lieu, sont exposés à la douleur que représente la mort. Notre travail est fondé sur la confiance et l'humanité, les naissances et les morts sont notre lot quotidien ». Il a poursuivi en déclarant : « Cette affaire a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase et nous disons stop à la dégradation de notre fonction ». Concernant la crise « profonde » que vit le secteur de la santé, le président du syndicat a affirmé : « La grève est réellement notre dernier recours pour faire entendre nos voix » ajoutant que les revendications de la corporation sont claires : « Nous demandons la libération de notre confrère de 37 ans emprisonné à Kebili ». Faouzi Charfi a par ailleurs indiqué qu'il avait confiance en la justice et que le médecin, comme tout citoyen, doit être jugé pour ses erreurs « mais en respect des procédures qui prévalent dans un Etat de droit ».