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Leila Chettaoui, une coupable idéale
Publié dans Business News le 16 - 03 - 2017

Ebranlé par le scandale des enregistrements fuités, publiés par Acharaâ Al Magharibi et Business News, le parti Nidaa Tounes cherche à renverser la vapeur et à se renforcer. C'était le principal objectif de la réunion de l'instance politique du parti, tenue hier, 15 mars 2017, et présidée par Hafedh Caïd Essebsi. Les fuites dont s'est gaussée la presse nationale pendant près d'une semaine risquent cependant de laisser des traces indélébiles sur la cohésion, déjà fragile, de Nidaa Tounes.

C'est un triste spectacle que livre le parti gagnant des dernières élections de 2014, Nidaa Tounes. Les enregistrements fuités d'une réunion de ses dirigeants, ont donné l'image d'un parti qui complote contre le gouvernement et qui se pense invulnérable de part le fait que son fondateur est le président de la République. La polémique a entamé les liens des dirigeants de ce parti puisqu'ils se sont échangés des accusations quant à l'origine de ces fuites.

Les accusations ont fusé et, tour à tour, Sabrine Ghoubantini, Wafa Makhlouf et Leila Chettaoui ont été accusées d'être à l'origine de ses enregistrements. C'est l'élue Leila Chettaoui qui semble avoir été retenue par ses pairs comme étant la responsable de ces fuites. Une commission de discipline s'est même réunie hier pour « cuisiner » la députée. La décision à son encontre a été prise : le gel de l'adhésion de Leila Chettaoui au parti qui sera suivie par le gel de son adhésion au bloc parlementaire. Selon la commission du règlement inétreireur, présidée par Kamel Hamzaoui, il s'est avéré, après la lecture d'un rapport technique sur l'incident, que c'est Leila Chettaoui qui serait derrière ces fuites.
Pourtant, d'après nos sources, les preuves retenues contre Leila Chettaoui sont pour le moins minces, pour ne pas dire inexistantes. Par ailleurs, les journaux qui ont publié les enregistrements fuités de Nidaa ont été contactés et l'on a cherché, au sein du parti, à en connaitre la source par tous les moyens.
D'un autre côté, il se dit dans certains cercles que Leila Chettaoui paye en fait le prix de sa présidence de la commission parlementaire chargée d'enquêter sur les circuits par lesquels des milliers de jeunes tunisiens ont rejoint le théâtre syrien. Elle avait déclaré à ce propos qu'elle n'hésiterait pas à divulguer les noms de n'importe quelle personne qui entraverait le travail de la commission. Une menace à peine voilée qui aurait du mal à passer. Les mêmes sources n'hésitent pas à supposer que la campagne de dénigrement visera ensuite Wafa Makhlouf ou Sahbi Ben Fradj.

En ce qui concerne Nidaa Tounes, ce sont des décisions d'un autre type qui ont été prises. La plus importante d'entre elles est sans doute celle de la nomination de Borhen Bsaïes en tant que chargé des affaires politiques du parti. Il s'agira pour lui de remettre de l'ordre à Nidaa et de déterminer, surtout, les marges de manœuvre politiques du parti dans le contexte d'une alliance durable avec Ennahdha d'un côté, et au vu des élections municipales qui arrivent à grands pas, d'un autre côté. Borhen Bsaïes semble être le seul, dans ce parti, qui a l'entregent nécessaire et le background politique indispensable pour conclure les futures alliances ou les éventuelles ruptures. Par ailleurs, il sera un élément à forte valeur ajoutée quand il s'agira d'attaquer les frères ennemis du Front du salut…

Il a également fallu trouver une place à un revenant au sein du parti : Khaled Chouket. Un poste sur mesure lui a été conçu, il sera le directeur d'un centre d'études que le parti devra créer. Autant dire que Chouket retourne au bercail et ses services de tribun enflammé ne seront pas de trop en vue des échéances électorales qui s'annoncent.

Mais le « mercato » opéré par Nidaa Tounes dernièrement ne s'arrête pas à ses deux noms. L'actuelle ministre de la Jeunesse et des Sports, Majdouline Cherni, fait son entrée à Nidaa Tounes augmentant ainsi le nombre de ministres de ce parti dans le gouvernement d'union nationale. Maher Ben Dhia, ancien titulaire du portefeuille, fait également son entrée en compagnie de Férid El Béji, Samir Abdelli, ancien candidat à la présidentielle et Mohsen Hassen, ancien ministre du Commerce, notamment. Le retour de Mondher Belhaj Ali est également à noter même s'il est loin d'être acté et définitif. L'intéressé lui-même parle de « pas positif mais qui demeure insuffisant ».

Ainsi, Nidaa Tounes étoffe ses troupes et tente de donner au moins l'image d'un parti crédible au pouvoir, comptant dans ses rangs un nombre de compétences et de ministrables. Toutefois, il serait plus juste de dire que le parti, sous la houlette de Hafedh Caïd Essebsi, se prépare à entamer une guerre d'usure contre le gouvernement et surtout contre Youssef Chahed. Les enregistrements fuités de Nidaa Tounes ont révélé une animosité grandissante de la part de HCE contre le locataire de la Kasbah. « Lorsqu'on a placé M. Chahed à la tête du gouvernement, le but était qu'il compose avec nous et non qu'il nous tourne le dos » disait Hafedh Caïd Essebsi à ses compères. « On ne l'a pas mis à ce poste pour qu'il nomme des collaborateurs qu'on ne connait pas ou bien encore qu'il traite des ministres issus de Nidaa Tounes de la sorte. Youssef Chahed exclut délibérément les secrétaires d'Etat de Nidaa Tounes des réunions qui concernent les secteurs dont ils ont la charge ». Dont acte.

Le parti semble se rappeler que des élections municipales arrivent à la fin de l'année en cours, probablement, et qu'il est devenu urgent de s'y préparer. De l'autre côté, Ennahdha peaufine ses préparatifs et les sondages récents le donnent gagnant aux municipales. Donc, pour Nidaa, il faut éviter les ajustements politiques que pourraient engendrer une défaite aux élections locales, comme un nouveau gouvernement par exemple.

Nidaa Tounes fait son possible pour donner une image de solidarité et de cohésion avant la venue des élections municipales. Un rendez-vous important pour tous les partis tunisiens. Un rendez-vous qui avait été sans cesse repoussé par la connivence des partis à l'ARP mais il est clair qu'aujourd'hui, il n'y a plus de marge pour s'en dépêtrer. Ce sera également un rendez-vous qui donnera une nouvelle cartographie de la situation politique du pays, une photographie qui donnera beaucoup d'enseignements en vue des élections législatives et présidentielle prévues en 2019.


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