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Tunisair : En attendant le crash…
Publié dans Business News le 13 - 04 - 2017

Tout et parfois n'importe quoi a été dit et écrit à propos de la compagnie nationale Tunisair. La bagarre qui avait opposé un technicien à un pilote avait défrayé la chronique mais il faut savoir que le conflit est derrière un grand nombre d'incidents et de retards jusqu'à aujourd'hui. L'origine du problème est bien plus profonde qu'une simple rixe entre corps de métier. Ajoutons à cela les problèmes de vol de bagages, la réputation de Tunisair est toute faite.

11 avril 2017, aéroport Tunis-Carthage, près de 5 vols au départ de Tunis enregistrent un retard d'au moins quatre heures. Cause ? Le conflit entre techniciens et pilotes. Ce conflit entre pilotes et techniciens a éclaté au grand jour le 9 mars 2017 quand un pilote a agressé physiquement un technicien. Outre la polémique, cet incident avait engendré la suspension de tous les vols ce jour-là pour quelques heures ainsi que des suites au pénal. Par la suite, tout le monde a fait le dos rond en attendant que la tempête médiatique passe, sans qu'aucune solution sur le long terme ne soit trouvée jusqu'à aujourd'hui.
En effet, la commission présidée par le secrétaire d'Etat au Transport, Hichem Ben Ahmed, est parvenue, ce jeudi 13 avril 2017, à trancher définitivement sur le différend qui a opposé les pilotes et les techniciens. Il a été convenu finalement que les techniciens de Tunisair devront porter dorénavant un uniforme différencié de celui des pilotes pendant l'exécution de toute tâche technique à l'étranger et de couvrir leurs badges à l'intérieur de l'avion conformément aux lois internationales de l'aviation civile.
Avant que cet accord ne soit trouvé aujourd'hui, les conflits continus entre les deux corps de métier ont provoqué des retards, au meilleur des cas. Toutefois, le problème est bien plus complexe qu'une simple bagarre dans un cockpit, et sa description dénote d'une mauvaise gestion manifeste.

C'est auprès d'un vieux briscard de la compagnie nationale que nous sommes allés chercher nos informations. Comme il le dit lui-même : « Tunisair était une vache à lait dont tout le monde se nourrissait plus ou moins légalement, aujourd'hui, la vache a été éventrée et nous sommes en train de lui arracher les entrailles ». Au sujet du conflit entre techniciens et pilotes, on commencera par un rappel utile aux néophytes. Il y a deux types d'escale, couverte et non couverte. De point de vue technique, une escale couverte est une escale où il existe un technicien qualifié sur l'appareil Tunisiair qui arrive et qui peut, si le pilote fait appel à ses services, intervenir pour réparer une petite panne ou pour immobiliser l'avion si cela s'avère nécessaire. A contrario, une escale non couverte est une escale où il n'y a pas de technicien. Par conséquent, Tunisair a choisi de faire en sorte que le technicien « maison » embarque dans l'avion pour être présent s'il y a un souci.

Suite à cette décision, les techniciens embarquent, pour les escales non couvertes, en ayant une prime de 160 dinars pour chaque « jour ». Par conséquent, si le technicien embarque dans la soirée pour rentrer à Tunis après minuit, il percevra 320 dinars en bon de caisse, non soumis à une quelconque taxe. Ici, un autre point de règlement s'impose.

La législation internationale et tunisienne impose aux pilotes de ne pas dépasser les 12 heures d'affilée de travail, dont pas plus de 10 heures en vol. Par conséquent, si un équipage fait Tunis-Montréal par exemple, un autre équipage prend le relai là-bas pour assurer le vol du retour alors que l'équipage qui a assuré l'aller est hébergé à l'hôtel aux frais de la compagnie. Les techniciens de Tunisair ont demandé à avoir le même avantage et d'accompagner les équipages, y compris durant leurs séjours à l'hôtel, en étant payés en primes de plus. Il faut savoir qu'avec tout cela, les techniciens ont exigé et obtenu d'ailleurs, d'avoir une prime supplémentaire relative à chaque type d'appareil. Donc, un technicien qui sait réparer deux types d'avion est mieux payé que celui qui n'en connait qu'un seul.

Par la suite, est venue cette histoire d'uniforme. Ainsi, les techniciens qui embarquent pour les voyages ont demandé et obtenu, encore une fois, qu'on leur confectionne des uniformes avec des galons, comme ceux des pilotes. Selon certains, ils ont même obtenu de la compagnie qu'elle leur paye ce que les pilotes appellent « karkara », à savoir la petite valise à roues dans laquelle il y a généralement des documents et quelques affaires. C'est cette histoire d'uniforme qui a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase des pilotes qui regardaient sans broncher, leurs collègues techniciens, accumuler les avantages et les augmentations grâce à un syndicat performant.

Les pilotes ont donc exprimé leur colère, principalement vis-à-vis de ce que pensent les passagers. Ces derniers allaient voir une personne portant un uniforme à galons, à côté d'eux, en Business Class (comme l'ont exigé les techniciens), manger son plateau repas ou dormir dans l'avion. Puisque les passagers risquent de le confondre avec le pilote, quel effet cela pourrait-il avoir sur leur image ?
Indépendamment de cela, les pilotes s'inquiètent de ce qui pourrait se passer en situation de crise ou de panique si l'on prenait le technicien pour le pilote de l'avion. Ils expriment également des réserves concernant le coût financier de l'opération en calculant les primes relatives au voyage, le coût du technicien à l'hôtel en plus du manque à gagner pour la compagnie puisque le technicien occupe gratuitement un siège Business Class à l'aller et au retour.

Face à tous ces problèmes, la direction générale, particulièrement sous la houlette de Sarra Rejeb, ainsi que les autorités de tutelle du ministère du Transport ont fait la sourde oreille. Ils ont préféré, comme l'ensemble du gouvernement, monnayer un semblant de paix sociale contre divers avantages et rétributions sans que la notion de mérite soit prise en compte. Par ailleurs, un grand nombre de nominations sont faites en fonction des appartenances et des proximités politiques plutôt qu'en fonction de la compétence ou de l'expérience en gestion aéronautique.

Alors, est-ce que le seul changement d'uniforme pourrait-être la solution à ce problème de techniciens ? Notre vieux briscard nous répond que détacher des techniciens sur les escales non couvertes pourrait être une solution. Quitte à les payer une dizaine de milliers d'euros. Les techniciens de Tunisair peuvent être détachés et se transformer en centre de profit plutôt que d'être un centre de dépenses puisqu'ils pourront monnayer leur expertise auprès des autres compagnies internationales. Ainsi, ils pourront non seulement couvrir leur propre coût mais aussi dégager un bénéfice pour Tunisair. Ce serait une bonne option pour une compagnie qui plonge financièrement puisque, en guise d'exemple, Tunisair paye une société pour assurer le travail des bagagistes, alors qu'elle en plusieurs milliers dans son personnel…


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