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Béji Caïd Essebsi : le prestige de l'Etat, la force de la loi et la légitimité des urnes
Publié dans Business News le 10 - 05 - 2017

Le discours de Béji Caïd Essebsi du 10 mai 2017 a bien divisé les Tunisiens : les uns ont été séduits, les autres déçus. Pour les premiers, on rappelle la confirmation par le président du respect de la constitution et des principes démocratiques, la sécurisation de l'appareil de production par l'armée, et sa volonté de recouvrer la force de l'Etat par l'application stricte de la loi. Pour les seconds, on relève qu'il n'a annoncé aucune véritable mesure, qu'il s'est entremêlé les pinceaux et qu'il n'a fait que brasser du vent à sa manière en jouant la carte du populisme à outrance.

C'est au palais des congrès, en plein cœur de Tunis, que Béji Caïd Essebsi a choisi de faire son discours. Loin de l'habituel palais de Carthage en dépit de toute la logistique mise en place et des embouteillages créés à l'occasion. « On cherchait à casser l'habitude justement, il fallait montrer que ce discours est différent de ses précédents », explique un cadre de la présidence de la République.
A 10h45, la salle semble pleine, malgré quelques chaises vides. On y voit les principaux chefs de parti, malgré les absences de grandes figures symboliques qu'elles soient proches de BCE ou qui lui sont totalement opposées ou hostiles : Hamma Hammami, Mehdi Jomâa, Mohamed Abbou ou Moncef Marzouki. Quand on est président de la République, et dans un moment qu'on voulait fort, on se devait de convier toutes les forces vives de la nation. Qu'on le veuille ou pas, l'opposition en fait partie, aussi extrémiste soit-elle. Que dire alors quand cette opposition caracole dans les sondages si l'on veut prendre le cas d'Attayar.
Le discours commence par un lapsus affirmant que la vérité est tuée. Est-ce vraiment un lapsus quand on voit toutes les distorsions de vérités ces derniers temps ?
Les sujets évoqués sont en rapport avec la loi de la réconciliation nationale, les manifestations et le sit-in au sud du pays, la primauté de la loi et la nécessité de respecter les règles démocratiques.

Elu avec la promesse principale de rétablir le prestige de l'Etat, Béji Caïd Essebsi s'en donne à cœur joie. Les blocages au sud ? Il va mobiliser l'armée pour sécuriser les sites sensibles de production. L'administration, colonne vertébrale de l'Etat, mérite mieux que le traitement qui lui est infligé actuellement. Dans sa ligne de mire, la loi de la réconciliation nationale, objet de toutes les polémiques. Béji Caïd Essebsi est offusqué, mais il est habitué. « Je n'en veux pas à ceux qui m'insultent, je suis conciliant, je suis musulman ». Il relève cependant haut et fort la supercherie de traiter tous ceux qui sont pour cette loi d'être des corrompus ou de chercher à encourager la corruption.
Pour résoudre cet épineux problème, il n'y a pas 36.000 solutions, mais une seule : l'assemblée. C'est ainsi que fonctionnent les démocraties. Le président de la République le rappellera à de multiples reprises. Reste que certains n'en veulent pas et menacent d'aller à la rue. A ceux-là, Béji Caïd Essebsi prend un malin plaisir à les regarder avec mépris. Un peu trop même quand il dit : « Dieu en a voulu ainsi, c'est ce qu'on a pu avoir ! ». Il vise naturellement les partis opposés à son projet de loi de la réconciliation et à leur tête Irada de son prédécesseur Moncef Marzouki. Ce dernier aura une autre cerise sur le gâteau avec un rappel du b.a.-ba protocolaire : « Moi, je n'ai jamais critiqué mon prédécesseur à l'étranger, car je respecte le prestige de l'Etat. » Il ne prend même pas la peine de le nommer.
Sûr de son bon droit, certain d'avoir raison, d'aller dans le bon sens et d'être cartésien, Béji Caïd Essebsi semble sincère. La salle l'applaudit plus d'une fois. Elle lui est acquise ? Rien n'est moins sûr.

Le discours fini, les réactions sont mitigées. Certains trouvent que Béji Caïd Essebsi a excellé, d'autres qu'il n'a rien dit de particulier. Idem sur les réseaux sociaux, tout comme les médias, voire au sein même des rédactions. Business News ne fait pas l'exception. Entre le directeur de la rédaction, Nizar Bahloul, qui approuve la ligne forte du président sur la chaîne Al Wataniya et le rédacteur en chef, Marouen Achouri, qui désapprouve totalement sur Express FM, le gap est visible. Pareil chez nos confrères d'Espace Manager avec le directeur Kaïs Ben Mrad qui semble apprécier et son rédacteur en chef Noureddine Hlaoui qui crie fort sa déception.
Mêmes sons de cloche sur les réseaux sociaux. Kerim Benzarti, directeur de société, est connu pour ses critiques virulentes contre le régime et Béji Caïd Essebsi. Analysant le discours du 10 mai, il s'avère qu'il est plus virulent envers ceux qui critiquent ce discours : « Si j'ai bien compris, en démocratie faire passer une loi par l'assemblée est un passage en force! Si J'ai bien compris sécuriser les sites de production - vitaux pour la sécurité du pays- par l'armée c'est la violence de l'Etat ! Si J'ai bien compris interdire les sit-in qui bloquent les axes routiers et entravent la liberté des autres c'est anti démocratique! Si J'ai bien compris rappeler l'existence des instances constitutionnelles et l'obligation de la stabilité gouvernementale c'est contre productif ! Bon Si j'ai bien compris, plein auraient aimé voir Béji appeler à un référendum, à la dissolution du parlement, à l'éviction du chef de gouvernement et là il aurait fait un discours historique ! ».

Ces applaudissements et ces critiques ont une origine. Chacun partait d'un point de départ différent. Il y a ceux qui n'attendaient que le retour du prestige de l'Etat et la confirmation des principes de la démocratie et du respect de la Constitution dans le strict respect de la loi. Ceux-là ont été bien servis après quatre jours de folles rumeurs prétendant que le président de la République allait mettre en application l'article 80 de la Constitution. En clair, en finir purement et simplement avec la démocratie. Il est donc tout à fait normal que le discours soit rassurant. Non seulement le président de la République ne met pas en application cet article, mais en plus il réaffirme sa disposition de respecter l'Etat de droit et les principes démocratiques si chers.
Et puis, il y a ceux qui s'attendaient à des décisions spectaculaires capables de résoudre tous les problèmes à la fois. Une partie d'entre eux du moins. Pour ceux-là, la déception était au rendez-vous. Et cette déception a un responsable qui s'appelle Noureddine Ben Ticha, conseiller du président de la République. La veille du discours, M. Ben Ticha affirme qu'il y aura un avant et un après 10-Mai. Après le discours et faute de toute décision spectaculaire et digne de ce nom, on ne pouvait que dénigrer ou se moquer. On verra les deux.


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