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Hafedh Caïd Essebsi : et maintenant… que vais-je faire ?!
Publié dans Business News le 30 - 05 - 2017

Réunion de crise à Nidaa Tounes lundi 29 mai, il y a le feu à la maison. Que va faire le parti après la vague d'arrestations ayant touché l'un de ses principaux financeurs et les soupçons de corruption touchant ses députés ? La réunion s'est bien passée puisqu'on a pris le soin d'éviter d'y inviter les brebis galeuses. A son issue, un communiqué d'autosatisfaction et de déni a été publié puisque le fond du problème a été zappé.

C'est en Chine que Hafedh Caïd Essebsi et Sofiène Toubel ont appris l'arrestation du camarade et ami Chafik Jarraya. C'était mardi dernier et les accusations dont il fait objet sont extrêmement graves : atteinte à la sûreté externe de l'Etat ; trahison et complicité ; et sa mise à la disposition d'une armée étrangère en temps de paix et ce après avoir reçu des plaintes contre lui faisant part de son implication dans des actes portant atteinte à la sûreté de l'Etat. On ne peut pas en dire davantage pour le moment, secret de l'instruction oblige, mais les quelques fuites qui sont parvenues à Business News laissent entendre que Chafik Jarraya risque le pire : la peine capitale. Des enregistrements, des vidéos et des rencontres sont là pour étayer les accusations du parquet.

Le duo Hafedh Caïd Essebsi et Sofiène Toubel devait rentrer de Chine jeudi dernier. Ils ont préféré temporiser pour rentrer vendredi, puis samedi. Finalement, ils sont rentrés dimanche midi via Doha. Pendant le voyage, et à la lumière des photos publiées, le visage de Sofiène Toubel ressemblait à celui d'un diarrhéique

Il est accablé de toutes parts sur les réseaux sociaux puisque le président du groupe parlementaire de Nidaa est connu pour être très proche de Chafik Jarraya.
Le soir même de leur retour, une première réunion en comité restreint a eu lieu aux Berges du Lac autour de HCE pour préparer celle du lendemain, lundi. Il fallait choisir ses invités parmi les hauts cadres ayant rejoint en mars dernier le parti, dont une bonne quarantaine de personnalités.

La réunion du mardi s'avère être un flop cependant. Une belle gifle à Hafedh Caïd Essebsi qui ne s'attendait pas à une désaffection (semblable à un désaveu) de la part de ses « poulains ».
Le lieu a été choisi par défaut, le parti n'a pas les moyens de louer une grande salle dans un hôtel, comme de coutume. On s'est alors rabattu sur l'assemblée du Bardo dans l'ancienne grande salle des plénières, question de pouvoir accueillir tout le monde. Hafedh Caïd Essebsi annonce la présence de 51 députés . Sauf que les violons ne sont pas bien accordés puisque Mongi Harbaoui annonce la présence de 44 députés.
Faux, l'un et l'autre ne disent pas la vérité ! Vu que nous n'étions pas conviés, nous nous sommes rabattus sur les 153 photos publiées par le parti et les témoignages de quelques présents, il y avait moins d'une trentaine de députés. Certaines de nos sources osent carrément la précision en parlant de 27 députés seulement. Bon à rappeler, le bloc parlementaire de Nidaa compte 62 députés.
Au total, il y avait un cinquantaine de présents dans la salle entre députés et cadres du parti, d'après les photos prises sous différents angles ainsi que la photo de groupe. Sur la cinquantaine de présents, trois ministres (Salma Elloumi, Anis Ghedira et Majdouline Cherni) et un conseiller du président de la République (Slim Chaker).


Le communiqué final est en langue de bois et d'une faiblesse inouïe. Il se veut menaçant en promettant des recours judiciaires contre les accusateurs des députés, pleurnichant en dénonçant la campagne hostile qui surfe sur la dernière vague d'arrestations, paranoïaque en disant que cette campagne vise à toucher les députés, le président de Nidaa et l'unité du parti, mensonger en déclarant que le parti continue à soutenir l'accord de Carthage et tout référent politique au gouvernement d'union nationale. Il promet enfin une initiative parlementaire globale pour lutter contre la corruption et asseoir la transparence dans les espaces politiques, civils ainsi que les mécanismes de financement et de gestion.
Une initiative de plus assimilable à de la poudre aux yeux puisque le bloc parlementaire bloque, depuis un bon bout de temps, des projets de loi et des propositions de loi déjà déposées au parlement. Initiative qu'on peut qualifier d'hypocrite quand on sait que nombre de députés n'ont toujours pas déposé leurs déclarations de biens, comme le stipule la réglementation en vigueur. Et quand on se rappelle que l'on n'a toujours pas idée sur les origines de financement de Nidaa Tounes, à l'instar de quasiment tous les autres partis (à deux exceptions près), on se fait rapidement une idée sur le degré de sérieux et de sincérité du communiqué nocturne de Nidaa.

Concrètement, on a zappé l'essentiel car le parti ne s'est pas prononcé sur ce qu'il va faire après l'arrestation de Chafik Jarraya et sur la nature des relations qui existent entre lui et le parti. Le bonhomme est accusé de faits très graves portant atteinte à la sûreté de l'Etat et il était nécessaire de se désolidariser de lui. « Tout accusé est présumé innocent jusqu'à ce que sa culpabilité ait été légalement établie » ? Mais ceci n'est pas valable en politique surtout quand on est parti au pouvoir et quand c'est le parquet qui accuse en se basant sur des faits établis. Mais il n'y a pas que Chafik Jarraya, il y a également Néjib Ben Ismaïl arrêté à Ben Guerdène le même jour que Jarraya, alors qu'il essayait de prendre la fuite vers la Libye, selon des sources autorisées à la présidence du gouvernement. Figure notoire à El Djem, centre du pays, il est suspecté d'être lié à de grosses affaires de contrebande et est spécialisé notamment dans les fruits secs. Ses liens avec Chafik Jarraya, mais également Sofiène Toubel et Hafedh Caïd Essebsi ne sont un secret pour personne. Fin avril, il a mobilisé ses troupes et offert une salle couverte pour une réunion de Nidaa présidée par Sofiène Toubel, Borhène Bsaïes et Samir Abdelli, entre autres.


Et puis, il y a la question à laquelle tout le monde cherche une réponse, la nature des relations entre Hafedh Caïd Essebsi et son père Béji Caïd Essebsi, président de la République. Elles seraient excellentes si l'on croit ce que laisse entendre le fils et si l'on témoigne de la présence de Slim Chaker. Elles seraient exécrables depuis plusieurs mois si l'on croit des proches de la famille et elles seraient totalement coupées si l'on croit d'autres sources proches à la fois de la famille et du cabinet du président de la République.
Ce que l'on sait, d'une manière officielle, c'est que le président de la République a donné carte blanche à son chef du gouvernement Youssef Chahed pour lutter contre la corruption. « Les moyens financiers et législatifs devraient être mobilisés dans le cadre de cette lutte », a noté le communiqué officiel de la présidence de la République après la dernière rencontre entre Béji Caïd Essebsi et Youssef Chahed. « Nul ne sera épargné quel que soit son nom. », nous confirme un proche de M. Chahed.
Les déclarations et les aveux de Chafik Jarraya, Néjib Ben Ismaïl, Yassine Chennoufi et autres devraient nous éclairer, sans doute, sur la nature des relations entre ces suspects et les dirigeants de Nidaa. Leurs smartphones et ordinateurs, saisis, parleront également et fourniront des preuves accablantes, si ces relations sont délictueuses. Si l'on se tient aux propos de Lazhar Akremi, ils seraient 25 députés « achetés » par Jarraya. Aucune plainte n'a été déposée contre lui puisque l'ex nidaiste sait de quoi il parle.
La réunion de Nidaa du mardi n'a pas cherché à anticiper les scandales, comme si Chafik Jarraya n'avait rien à voir avec le parti, son financement et ses actions. Comme si le suspect d'atteinte à la sûreté de l'Etat n'a jamais eu affaire à Toubel, Caïd Essebsi ou Bsaïes. A chaque jour suffit sa peine, carpe diem.


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