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Success Story Jwebi d'Asma Ben Jemaa et de Bayrem Foudhaili, la plateforme de crowdshipping à la sauce tunisienne !
Publié dans Business News le 30 - 07 - 2017

Asma Ben Jemaa et Bayrem Foudhaili, sont deux Franco-tunisiens, qui n'ont pas eu peur de croire en leurs idées et de lancer leur propre boîte de crowdshipping, Jwebi. Focus sur un parcours pas comme les autres.

L'idée de Jwebi est née, en réponse à un besoin, alors que Asma Ben Jemaa et Bayrem Foudhaili avaient eu des difficultés pour recevoir des documents administratifs en provenance de Tunisie et qu'aucune alternative n'existait en ce temps-là sur le marché pour avoir rapidement leur courrier. Les deux jeunes ont dû, comme le font beaucoup de Tunisiens, poster des annonces sur Facebook «en priant le bon Dieu qu'une âme charitable veuille bien les aider». En plus, le fait d'avoir vécu dans plusieurs pays et villes différentes, a accentué leur besoin d'envoyer, de recevoir ou s'acheter des biens.
Ces tracas coïncidaient avec le boom dans le monde des plateformes collaboratives (Airbnb, Blablacar,…), précisent les deux jeunes gens. Ils ont, donc, pensé que ça serait intéressant de matcher tous ces voyageurs (plus de 3 milliards dans le monde) et les personnes qui souhaitent envoyer des courriers/colis, ou mieux pourquoi pas, acheter des biens.

Lancement de Jwebi
Ainsi, et suite à une mission aux Etats-Unis dans le cadre de son travail, Asma, influencée par le modèle américain, décide de se donner un peu de temps de réflexion et de se mettre à son compte, «loin du modèle de l'entreprise hiérarchique et fermé». Elle décide de créer une Start-up qui faciliterait aux expatriés partout dans le monde l'envoi et la réception des biens et propose à son mari de se lancer dans l'aventure ensemble.
Une étude de marché démontre à Asma (la présidente) et à Bayrem (le directeur technique) que ce besoin n'était pas uniquement lié aux Tunisiens mais à tous les expatriés à travers le monde. Ils choisissent, donc, rapidement la raison sociale. Ils ont mis en place une "Landing page" pour voir si les gens s'y connecteraient et ce fut le cas puisque des milliers de personnes ont laissé leur adresse email pour être tenues au courant du lancement. Ils mettent en place une première version du site, développée en Tunisie. Jwebi est né !

Mais, c'est quoi Jwebi ?
Jwebi est une plateforme collaborative de crowdshipping, qui met en relation des particuliers souhaitant expédier ou acheter un bien à l'étranger avec des voyageurs prêts à les aider. Le crowdshipping est un système de livraison par lequel on fait appel à des particuliers pour effectuer tout ou une partie de la livraison.
«Jwebi est sans aucun doute la meilleure solution sur le marché concernant le crowdshipping, l'envoi de biens. Nous sommes la seule start-up à offrir une telle étendue de services aux utilisateurs. Notre ambition est de devenir un incontournable de l'économie de partage», insiste Asma. Ainsi, avec Jwebi, des voyageurs proposent aux expéditeurs de transporter leurs objets ou courriers ou carrément de faire du shopping, en échange d'une commission. Le voyageur rend non seulement service, mais aussi rentabilise son voyage par le transport d'un colis ou l'achat de biens. L'expéditeur, lui, a l'assurance que son colis sera remis dans un temps défini, en main propre auprès de son destinataire, tout en maîtrisant le délai et en limitant le coût de ses envois de colis. Ceux qui font du shopping par le biais des voyageurs, profitent de prix plus bas ou ont accès à des produits qui n'existent pas dans leur pays de résidence, un service rendu également contre une commission fixée à l'avance et payée si le contrat est dument rempli. La plateforme met, non seulement, en relation les voyageurs et les expéditeurs, mais elle sécurise surtout la transaction financière : le montant de la commission reste bloqué jusqu'à ce que l'opération soit validée par l'expéditeur ou l'acheteur. Dès que la transaction est validée, le voyageur est payé par Jwebi et la plateforme reçoit une commission de 19%, sur chaque opération.
Pour exemple, Asma explique qu'«envoyer un courrier urgent vers la Tunisie peut coûter jusqu'à 140€ pour un délai de deux jours. Avec Jwebi, les utilisateurs peuvent trouver des voyageurs qui les dépannent en moins de 24h à partir de 8€».

Depuis son lancement, une deuxième et une troisième version, plus élaborées, ont suivies. Elles répondent aux besoins exprimés par les utilisateurs. «Après avoir déjà développé deux premières versions du site, nous continuons à innover», souligne Asma. La dernière en date a été lancée il y a quelques mois. Elle a été développée en collaboration avec un UX designer pour essayer de créer la meilleure expérience utilisateur possible. «Au lancement de cette nouvelle version, nous avons décidé de faire connaitre Jwebi non seulement aux communautés africaines, mais aussi en Europe puisque nous avons remarqué que nous avions de plus en plus d'utilisateurs français sur la plateforme», nous explique Asma, en soulignant fièrement : «Nous avons actuellement autour de 20.000 inscrits sur www.jwebi.com dont la moitié a déjà proposé ses services en tant que voyageurs. Nos utilisateurs sont Tunisiens, Marocains, Malgaches, Français…».
Et d'ajouter : «Notre ambition est de devenir la référence du crowdshipping et pour cela, nous devons accélérer et soutenir notre croissance par une levée de fonds. Cette levée nous permettra de faire connaitre Jwebi au plus grand nombre et de recruter les ressources manquantes pour cette accélération. De plus, il y a d'autres services complémentaires à Jwebi que nous souhaiterions développer. C'est la prochaine étape et nous souhaitons clôturer cette levée de fonds d'ici l'automne prochain».


Le financement et ses tracas
Côté financement, Asma Ben Jemaa et Bayrem Foudhaili ont dû batailler et bataillent toujours pour mettre sur les rails leur projet.
Asma nous a confié, ainsi, que la plus grosse difficulté qu'elle a rencontrée fut le financement, car les banques prêtent très difficilement aux startups, et quand c'est le cas, cela prend beaucoup de temps. En effet, Jwebi a reçu des subventions de l'Etat français, qui finance l'innovation : ils ont postulé pour avoir ces aides publiques. Ils ont, en parallèle, fait une campagne de crowdfunding sur Cofundy (une plateforme tunisienne de crowdfunding) et réussi à collecter 4.000 euros.
«Nous avons donc demandé des financements publics en France, et c'est ce qui nous a aidé à enclencher la machine. La banque a par la suite suivie, mais cela a quand même pris plus de 9 mois. 9 mois est une éternité dans la vie d'une startup», précise-t-elle, en ajoutant «la levée de fonds est très importante car notre business est basé sur les volumes, nous gagnons en moyenne 4 euros par transaction : une commission sur le montant perçu par le voyageur. Pour avoir de gros volumes, il faut un gros budget marketing, et la levée de fonds servira en premier lieu à cela. Nous cherchons, donc, des business angels ou des fonds d'investissement qui investiront dans Jwebi contre des parts dans la boîte».
La levée de fonds permettra de faire grandir leur communauté encore plus, conquérir de nouveaux voyageurs et atteindre la rentabilité, note-t-elle.

Les perspectives de Jwebi
Il faut préciser que pour l'instant Jwebi n'est pas encore rentable : il le sera à partir de 2018, selon le business plan. Les deux jeunes entrepreneurs tablent sur un bénéfice entre 1 et 2 millions d'euros en 2020, avec un volume de colis transportés dépassant les 4.000 colis par mois (contre 200 actuellement).
En effet, la réalité des choses fait que pour réussir son projet, Asma ne touche pas de salaire pour le moment. Bayrem a dû, quant à lui, préserver son emploi pour faire vivre sa petite famille qui s'est agrandie récemment par l'arrivée d'une petite fille. La réalité économique rattrape vite les rêves, mais c'était sans compter sur la témérité des deux époux, qui croient dur comme fer en leur projet.
Le couple travaille, donc, beaucoup avec des freelances et a plusieurs stagiaires dans l'équipe. Il est dans un incubateur et côtoie plusieurs autres startups qui interviennent sur des projets innovants. «Nous essayons de nous en inspirer pour toujours faire mieux», explique Asma pour dépeindre leur environnement de travail.

Jwebi a commencé par desservir le trajet Paris-Tunis, et petit à petit, elle a ciblé d'autres trajets. Il y a maintenant sur la plateforme des trajets entre plus de 50 villes dans le monde. Mais, certaines destinations fonctionnent mieux que d'autres, tel que Paris-Tunis, Paris-New York, Nice-Tunis, Casablanca-Paris, Paris-Tananarive, etc.
«Notre objectif est de faire en sorte que chaque trajet existant ait de la demande et que chaque expéditeur trouve le trajet qui lui corresponde, ce qui demande beaucoup de travail en communication, puisque nous n'avons pas un seul type d'utilisateur client mais deux : le voyageur et l'expéditeur», indique Asma.
L'objectif final étant de devenir la référence du crowdshipping.

Un parcours similaire à celui de plusieurs jeunes Tunisiens
Rien ne les destinait à ouvrir leur propre boîte, mais ils l'ont fait. Bayrem Foudhaili est né en 1981 au Kef. Il a vécu en Tunisie jusqu'à l'âge de 25 ans où il a fait ses études à l'école de Jeanne d'Arc Tunis passant par le collège "Beau Site" puis le lycée "El Menzah 6". Il a fait l'école préparatoire avant d'intégrer l'ENSI, l'école d'ingénieur en informatique, où il a décroché son diplôme en 2005 après un stage de fin d'étude à Paris.
Bayrem a quitté la Tunisie en 2006 pour effectuer un mastère spécialisé en sécurité et système d'information avant de commencer une carrière dans le secteur privé. Il rejoint, d'abord, le Groupe Capgemini en tant que consultant pendant 3 ans. Il rejoint après le groupe Darty où il occupe 4 postes en 6 ans.
Asma Ben Jemaa est née, quant à elle, à Tunis en 1985. Elle a vécu en Tunisie jusqu'à l'âge de 23 ans. Elle a enchainé des études à l'école Bouabdelli puis au collège "Beau Site" puis le lycée les Pères Blancs" avant de rejoindre l'IHEC en 2004. Elle passe le concours pour les grandes écoles françaises en 2008 et a été accepté à l'Ecole de management Lyon Business School où elle a fait un master en sciences de management. Elle a dû faire deux long stages pour avoir son diplôme, le premier a eu lieu chez Nielsen et le second chez l'Oréal. Elle rejoint, par la suite, le groupe BIC en 2012 en tant que chef de produit écriture avant de partir en mission à New York jusqu'à fin 2013. Et c'est à son retour à Paris qu'elle décide de lancer Jwebi.

Les deux jeunes entrepreneurs avaient, donc, des métiers stables et bien rémunérés, mais c'est l'envie d'entreprendre, la flamme de changer le quotidien et une croyance sans défaillance dans leur projet qui les a poussé à se lancer dans leur propre projet.


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