L'ancienne présidente de la commission parlementaire chargée d'enquêter sur les filières djihadistes dans les foyers de tension et élue Machroû Tounes, Leila Chettaoui, est revenue ce mercredi 23 août 2017 sur les ondes de Jawhara FM sur les cas des jeunes tunisiens emprisonnés en Syrie. « Nous avons récolté plusieurs informations sur ces jeunes emprisonnés dans les prisons syriennes grâce au contenu de leurs interrogatoires. Nous avons appris que tout un réseau était en place en Tunisie et que leurs travaux d'embrigadement ont commencé en 2012 » a avancé Leila Chettaoui. Ces jeunes étaient dotés d' « un esprit révolutionnaire et avaient la volonté d'aider les jeunes et le peuple syriens » a-t-elle ajouté.
Ainsi, une combinaison de facteurs a motivé les jeunes tunisiens à voyager en Syrie. En premier lieu, Leila Chettaoui a évoqué les informations relayées par la chaine de télévision qatarie, Al Jazeera TV, où étaient diffusées des exactions commises contre le peuple syrien et qui a « fortement choqué les jeunes tunisiens ». Elle a également fait état de la volonté cachée des réfugiés syriens en Tunisie qui ont lobotomisé le cerveau des jeunes tunisiens dans les mosquées. « Ces personnes tâtaient le terrain dans les mosquées et lavaient les cerveaux des jeunes tunisiens en perte de repères » a-t-elle précisé. En troisième lieu, Leila Chettaoui a évoqué les associations tunisiennes qui ont financé les Tunisiens pour leur voyage dans les foyers de tension, via l'aéroport Tunis-Carthage, en leur facilitant au maximum les procédures.
« Je vous donne l'exemple d'un jeune que j'ai rencontré. Il était berger à Menzel Bourguiba et n'a pas fait d'études. Il n'avait ni carte d'identité nationale, ni passeport et, en 3 semaines, toute sa situation a été régularisée. On lui a même donné de l'argent de poche pour son voyage en Syrie. Imaginez-vous qu'à l'aéroport aucune question ne lui a été posée. On lui a tamponné son passeport et il a quitté la Tunisie le plus facilement du monde» a raconté Leila Chettaoui.