La projection du dernier film de Salma Baccar « Al-Jaida » entrant dans le cadre des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) a tourné au cauchemar, hier jeudi 9 novembre 2017. Sa projection initialement prévue à 21h à la salle de cinéma le Colisée au centre-ville de Tunis, n'a finalement eu lieu qu'à 23h, soit avec deux heures de retard ! Des actes de violence et de vandalisme ont été enregistrés et les forces de l'ordre qui sont intervenues ont eu recours au gaz lacrymogène pour disperser la foule. Contactée par Business News, l'attachée de presse de Selma Baccar, Asma Drissi, a expliqué que le film diffusé avant « Al-Jaîda » a pris du retard ce qui a expliqué l'entassement des personnes et les bousculades dans le préau de la salle du Colisée. « Des personnes se sont retrouvées prises en sandwich et ne pouvaient plus bouger pour ressortir » a-t-elle déclaré. La situation a empiré lorsque les spectateurs du film projeté juste avant sont sortis de la salle à la fin du film. Les nerfs à vif, des citoyens ont commis des actes de violence en vandalisant les portières de la salle.
Des spectateurs ont, par ailleurs, été refoulés alors qu'ils étaient munis de leurs tickets. Pour cause, les invités VIP ont pris leur place ce qui a doublé leur colère. Ceux qui ont réussi à accéder à la salle ont hué Selma Baccar à coup de « dégage » lors de la présentation de son film. Asma Drissi a expliqué que les personnes qui ont été invitées entrent dans le cadre d'une convention conclue avec la direction des JCC mais que le système de la billetterie ne les a pas comptabilisées d'où le surplus conséquent de citoyens qui se sont retrouvés sur la touche…
L'organisation des JCC, festival phare de la culture et de l'art en Tunisie aujourd'hui à sa 28ème édition, souffre toujours de la même gestion médiocre. Manque de ponctualité, gestion désastreuse des invités, système informatique de billetterie et logistique défaillants, bousculades et attentes interminables sont le lot de chaque édition des JCC. Malgré l'engouement grandissant des spectateurs tunisiens pour le 7ème art, le professionnalisme des organisateurs des JCC n'est toujours pas au rendez-vous.