Afef Nahhali, juge de deuxième grade et conseillère à la chambre criminelle au Tribunal de première instance de Tunis, également membre du comité directeur de l'Observatoire national pour l'indépendance de la Magistrature et ancienne jugé détachée à l'IVD (Instance Vérité et Dignité) a été l'invitée de l'émission Houna Shems sur les ondes de Shems FM. Au micro de Sameh Meftah et de Mohamed Bayar, Mme Nahhali est revenue sur les problèmes que rencontrent les juges en leur relation avec l'Instance présidée par Sihem Ben Sedrine. Rappelons que Mme Nahhali, ainsi que 3 autres juges, a été affectée à l'IVD par l'Instance de l'Ordre judiciaire afin d'enquêter sur les dossiers de l'Instance et qu'elle a débuté l'exercice de ses fonctions depuis le mois d'août 2015. « On a été assignés à un poste où on s'occupe essentiellement d'enquêter sur les dossiers de l'Instance. Cependant, tous les juges chargés de cette mission ont démissionné, on se demande aujourd'hui qui va s'occuper des dossiers de l'IVD et qui va effectuer ces investigations » a-t-elle déclaré.
L'invitée de Houna Shems a, par ailleurs, indiqué que la présidente de l'Instance a procédé à une réforme au sein de la commission d'investigation sans préavis, et ce en remplaçant un juge par un avocat. Afef Nahhali a également ajouté qu'au mois de mai 2016, elle avait été nommée par le Conseil de l'Instance à la tête de l'unité d'urgence pour traiter les demandes pressantes et qu'au mois d'août de la même année, Mme Ben Sedrine lui avait demandé de signer des listes nominatives présentées par le président d'une association. « Cet individu est une personne privilégiée par l'Instance, il jouit de plusieurs avantages et détient un pouvoir au sein de l'IVD. Il avait exercé des pressions sur les membres et j'étais obligée d'avoir recours à la justice afin d'y présenter les preuves de son harcèlement. Néanmoins, malgré ces dépassements flagrants, j'ai appelé à la nécessité de prolonger le mandat de l'IVD pour qu'elle puisse achever sa mission et répondre aux attentes des victimes tout en apportant des réformes au processus de l'Instance Vérité et Dignité» a-t-elle martelé.