« Grâce aux idiots et aux imbéciles, la Tunisie est revenue dans le top titres de l'organisation Amnesty International, exactement comme c'était le cas avant la révolution. Amnesty demande l'arrêt du procès scandaleux de Yassine Ayari, nouveau député à l'ARP ». C'est par ce titre que le député Irada, Imed Daïmi, a relayé le dernier communiqué d'Amnesty International demandant l'annulation des charges frappant récemment le député et le blogueur Yassine Ayari. Un titre et un post rapidement relayés par l'ancien président Moncef Marzouki.
Si le procès de Yassine Ayari, soutenu dans sa campagne par le parti de Marzouki, ne suscite pas vraiment le débat dans le pays, tant le blogueur est sujet à controverse, il n'en demeure pas moins qu'Amnesty International joue pleinement son rôle de défense des droits humains et de la liberté d'expression. Ses communiqués demeurent mesurés et justes et n'attaquent l'intégrité de personne, contrairement à ce qu'a toujours fait M. Ayari et ce que font actuellement MM. Daïmi et Marzouki. Insinuer ou qualifier nos militaires sont idiots parce qu'ils ont traduit le blogueur nouvellement élu devant un tribunal militaire est abject et insulte tout le peuple tunisien et non uniquement son institution militaire. Et c'est assez lâche, parce que MM. Daïmi et Marzouki savent qu'ils sont intouchables, le premier bénéficie d'une immunité parlementaire (qu'on a étendu comme un élastique pour toutes sortes d'activités et non uniquement l'activité parlementaire comme le stipule la loi), alors que le second bénéficie d'une sorte d'immunité politique. Personne n'ose le toucher en dépit de toutes les violations qu'il commet.
Pour rappel, la Tunisie n'a jamais quitté les rapports d'Amnesty. Il n'y a aucun retour à la période d'avant la révolution, comme le dit Imed Daïmi et le répète Moncef Marzouki, car la Tunisie a été épinglée des dizaines de fois quand Marzouki était à la présidence de la République et Daïmi son chef de cabinet. Nous avons sélectionné une liste non exhaustive des communiqués d'Amnesty dénonçant les violations des droits quand ce duo, se prétendant défenseur des Droits de l'Homme, était à la tête de l'Etat et où l'on ne comptait plus les procès politiques frappant les militants et les journalistes. On rappelle même une célèbre phrase de Moncef Marzouki à propos du caricaturiste Jabeur Mejri, en septembre 2013, quand il a dit qu'il est en prison pour sa sécurité vu que sa libération pourrait le mettre en danger. Quatre mois plus tard, en janvier 2014, et alors que le même Mejri était toujours en prison, c'est une délégation de la Fédération internationale des Droits de l'Homme qui a pris l'affaire en main et a rendu visite au caricaturiste emprisonné. « Aucune écoute n'a été perçue de la part des officiels dont Moncef Marzouki, président de la République au grand parcours de militant des droits de l'Homme », a déclaré alors Bochra Bel Haj Hmida, avocate du caricaturiste. MM. Marzouki et Daïmi osent insinuer ou qualifier d'idiots nos militaires et un procès devant la justice militaire alors que cette même justice militaire a traduit devant elle le propre ancien conseiller de Moncef Marzouki, Ayoub Massoudi, tombé à l'époque en disgrâce. C'était en janvier 2013, M. Massoudi était accusé et jugé coupable de diffamation et a vu sa condamnation alourdie en appel passant de 4 à 12 mois de prison avec sursis. Si Amnesty peut exercer aujourd'hui normalement, on ne peut pas dire la même chose à l'époque puisque l'organisation mondiale était carrément interdite d'accès au palais de Carthage, comme le témoigne son SG de l'époque Zouheir Makhlouf, alors qu'il était muni d'un carton d'invitation. Non, MM. Marzouki et Daïmi, la Tunisie n'est pas revenue au top des titres d'Amnesty, la Tunisie n'a jamais quitté la titraille d'Amnesty, mais il se trouve qu'elle est aujourd'hui nettement moins citée que sous votre période !