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Success Story : Pathé Ouédraogo, le styliste burkinabè qui a habillé Nelson Mandela
Publié dans Business News le 03 - 06 - 2018

Il a fait ses débuts en tant qu'apprenti chez un tailleur à Abidjan en Côte d'Ivoire. Pathé Ouédraogo, alors tout jeune et livré à lui même, ne pensait jamais qu'il habillerait un jour Madiba. Nous avons rencontré, à Busan en Corée, en marge de l'Africa Day, évènment organisé à l'occasion des 53èmes Assemblées annuelles de la Banque aficaine de développement (BAD), le styliste africain coqueluche de Nelson Mandela...



Pathé Ouédraogo, n'est pas un styliste comme les autres et son métier n'est ni une marmite dans laquelle il était tombé tout jeune, ni une passion qui l'a animé depuis l'enfance. Pathé est un de ceux qui récoltent le fruit d'un dur labeur et qui n'ont eu pour unique raison de succès que la détermination de survivre, tout simplement.
« Je suis Burkinabé de naissance et Ivoirien d'adoption. Je suis arrivé à Abidjan en 1969 et sans parents là bas, sans ressources, j'ai atterri comme apprenti dans l'atelier d'un tailleur à Treichville. Etre tailleur pour moi était une nécessité. Ce métier, qui ne demandait pas d'avoir fait d'études poussées, allait me permettre de survivre et pour cela je m'y suis mis corps et âme » nous a confié le désormais célèbre styliste.
Pathé Ouédraogo nous a raconté son parcours, encore étonné d'en être arrivé là mais un peu amer de ne pas avoir les moyens d'en faire plus, « dans une Afrique qui délaisse ses artisans ».
« Je n'ai jamais pensé qu'un jour j'allais habiller Nelson Mandela, encore moins que j'allais le rencontrer. Moi qui devait coller des machines à coudre pour me trouver une place où dormir dans l'atelier, j'entendais parler de ce grand homme qui croupissait en prison sans jamais penser une seconde à ce qui allait arriver par la suite » a pousuivi Pathé Ouédraogo.
Quelques années après son départ de chez son employeur, Pathé avait ouvert son propore atelier de couture et avait auparavant suivi une formation durant quatre ans pour pouvoir coudre des vêtements féminins. Très apprécié de ses anciens clients, grâce au bouche à oreille, il en a fidélisé quelques uns dont la célèbre chanteuse Miriam Makeba. Pathé avait aussi été lauréat du concours des ciseaux d'or récompensant les jeunes tailleurs et avait pu en 1987 acquérir des machines à coudre pour son atelier.
« J'avais acquis grâce à ce concours une certaine notoriété et à un moment j'avais plus de commandes que de moyens pour pouvoir y répondre, toutefois il était impensable d'en refuser surtout quand elles émanaient de personnalités. C'était alors très difficile et cela faussait nos rendez-vous! Miriam Makeba était venue un jour me voir dans mon atelier, c'était en 1994. Elle a alors vu les chemises bariolées que je faisais et a tout de suite pensé qu'elles allaient beaucoup plaire à Nelson Mandela qui était alors tout juste devenu président de l'Afrique du Sud. Elle m'en avait acheté trois et, très ému, je lui en avais offert une autre, lui disant que c'était un cadeau de ma part au père de la nation. Quelque temps plus tard, je recevais une lettre de la main de Mandela » nous a raconté le styliste.
« Dans cette lettre, Mandela m' a dit, entre autres, la chose suivante : l'Afrique de demain, appartiendra aux créateurs de richesse. Une chose qu'il m'avait expliqué lors de notre première rencontre, plus tard, en 1998 à Ouagadougou » poursuit Pathé.
« Mandela avait quelque chose de spécial. Bien que très entouré et très sollicité, il n'était pas de ces chefs qui vous entendent sans vous écouter. Et quand je l'ai rencontré j'en étais si ému qu'il a tout suite senti que je n'osais même pas lui parler. Il m'a alors pris par la main et nous sommes allés dans le jardin. C'est à ce moment là que je lui ai demandé ce qu'il voulait dire par créateurs de richesse et il m'a dit que c'était ceux qui façonnent des choses de leurs mains et qui font d'une matière première un produit utile » raconte le créateur.


Pathé Ouédraogo a aquis le titre de « styliste qui habille Mandela », lors d'une visite qu'avait effectué l'ancien président sud africain en France, invité alors par le président français en 1997, Jacques Chirac. Sa chemise bariolée avait alors interpelé un journaliste et le nom de Pathé avait ensuite été cité dans les médias africains.
« Pathé'O », la marque créée par Pathé Ouédraogo a vite fait de conquérir l'Afrique. Si l'atelier est resté en Côte d'Ivoire, les boutiques ont ouvert dans de nombreux pays dont le Burkina Faso, le Mali, le Cameroun ou encore le Gabon. La griffe de Pathé c'est les couleurs africaines qui viennent orner ses cotonades. Couleurs impossibles à copier, car faites par des artisanes, et qui font de chaque vêtement une pièce unique convoitée par les plus grands. Pathé qui déplore une occidentalisation poussée du continent mère et la « négligeance d'une culture commune et unificatrice », nous a confié qu'il avait, il y a quelques années, failli ouvrir une boutique à Tunis.
« Nous manquons de moyens, je suis un créateur et un artisan. Je ne suis pas un industriel et pour pouvoir conquérir des marchés, je dois trouver des partenaires, alors si un partenaire tunisien vient me solliciter ce serait évidemment merveilleux car je suis sûr que ce que nous faisons plaira beaucoup aux Tunisiens » a souligné le styliste.



Pathé Ouédraogo, a enfin terminé notre échange par un message d'espoir. L'espoir d'une Afrique développée et grande, unie dans son métissage et forte de sa culuture commune. « La Tunisie a beaucoup d'avance sur nous en matière de mode. Développer les échanges, les mélanges, je pense que cela nous ferait à tous beaucoup de bien ! Nous avons tellement de talents bruts qui sont gâchés en Afrique et la BAD s'est rendue compte que comme l'agriculture par exemple, la mode était aussi une industrie qui peut aider au développement et c'est dans ce cadre que nous avons été conviés et allons organier un défilé à l'Africa Day » a-t-il conclu.


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