L'Union générale tunisienne du travail a réagi, ce lundi 18 juin 2018 dans un communiqué, à la hausse de taux d'intérêt directeur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) de 100 points de base, passant de 5,75% à 6,75%. La centrale syndicale fait porter la responsabilité à l'«incapacité du gouvernement et l'absence d'une volonté de contrer le marché parallèle et la contrebande ainsi qu'à prendre les mesures nécessaires pour limiter le déficit commercial et rationnaliser les importations, ce qui a poussé la BCT à choisir la solution de facilité et à augmenter le taux d'intérêt». Pour l'UGTT, ce genre de mesure débouche sur des répercussions négatives sur l'investissement et la croissance, de quoi accentuer davantage la crise économique actuelle tout en détériorant encore plus le pouvoir d'achat des travailleurs qui est déjà frappé de plein fouet.
L'Union a exprimé, ainsi, son refus face à ce genre de politiques prises aux dépens des catégories les plus faibles. Elle appelle le gouvernement à continuer son action de lutte contre l'évasion fiscale, l'économie parallèle et le contrôle des circuits de distribution, tout en cordonnant davantage avec la BCT afin de mettre en place des politiques fiscales et monétaires, capables de booster l'investissement, la croissance et la création d'emploi
Le taux d'intérêt a été augmenté pour endiguer la hausse de l'inflation. L'UGTT estime qu'elle est causée par les pratiques monopolistiques et le glissement à un rythme accéléré du dinar ainsi qu'à l'effet inflationniste de certaines mesures budgétaires incluses dans la Loi de finances de 2018, et qui ont conduit à l'augmentation de la pression fiscale.
Le lendemain de cette décision l'Utica avait exprimé son mécontentement face à cette hausse exorbitante. Pour sa part, l'Association professionnelle tunisienne des banques et des établissements financiers (APTBEF) avait annoncé, sa décision de ne pas appliquer le nouveau taux d'intérêt directeur sur les crédits d'acquisition et de construction de logements.