C'est un fait établi, le gouvernement de Youssef Chahed est devenu la bête noire de l'UGTT qui réclame depuis des mois son changement, l'accusant de tous les maux, notamment d'être à l'origine de la crise économique dans le pays. Profitant de la décision du Conseil d'administration de la Banque centrale de Tunisie (BCT) prise le 13 juin de relever le taux d'intérêt directeur de 100 points pour atteindre, 6,75%, l'UGTT n'a pas raté l'opportunité de s'en prendre au gouvernement. Dans un communiqué, la centrale syndicale a affirmé lundi, que les sources de l'inflation ne sont pas uniquement d'ordre monétaire mais sont liées aux pratiques du monopole et du glissement du dinar ainsi qu'aux effets inflationnistes de certaines dispositions fiscales inscrites dans la loi de finances 2018 et qui a conduit à une pression fiscale. Pour l'UGTT, face à l'incapacité du gouvernement et son manque de volonté de lutte contre l'économie informelle et le trafic et en l'absence de mesures pour contrer le déficit de la balance commerciale et la rationalisation des importations, la BCT a eu recours à la solution de facilité, en rehaussant le taux d'intérêt directeur de 100 points. Selon la centrale syndicale, outre les répercussions négatives sur les investissements et la croissance, cette mesure est de nature à aggraver la crise économique actuelle et à augmenter la détérioration du pouvoir d'achat des salariés qui déjà mal en point. L'UGTT a exprimé son rejet de telles politiques prises au détriment des couches faibles et moyennes, exhortant le gouvernement à lutter davantage contre l'évasion fiscale et l'économie parallèle et à surveiller les circuits de distribution. La Centrale appelle à la coordination avec la Banque centrale pour la mise en place d'une politique fiscale et monétaire de nature à promouvoir l'investissement, et à créer des opportunités d'emplois. On rappelle que l'UGTT a réclamé dernièrement changement du chef du gouvernement et demandé aux institutions constitutionnelles de recourir à l'ARP pour lui retirer sa confiance.