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BCE, l'interview de trop !
Publié dans Business News le 16 - 07 - 2018

L'interview controversée, accordée par le président de la République, Béji Caïd Essebsi, à la chaîne Nessma TV, ne cesse d'alimenter la polémique. Les positions des différents acteurs de la scène nationale ont été mitigées, selon les intérêts et les calculs de chacun.

Le président de la République ne s'est pas prononcé depuis la suspension des tractations de l'Accord de Carthage II. Une décision qu'il a prise, lui-même, suite à un blocage concernant le maintien ou pas du chef du gouvernement Youssef Chahed. Soutenu principalement, d'une part par Ennahdha et l'Utica et rejeté par la centrale syndicale et le fils du président, Hafedh Caïd Essebsi de l'autre.
A vrai dire, la guerre entre le locataire de la Kasbah et le fils du président n'échappait plus à personne. Et elle a même jeté son dévolu sur le parti au pouvoir qui s'est trouvé partagé entre les deux hommes.
Ainsi, plusieurs voix ont réclamé l'intervention du chef de l'Etat, afin de débloquer la situation et donner sa position par rapport à la bataille déclarée entre son fils et l'homme qu'il a choisi à la tête du gouvernement d'union nationale.

Mais, à la grande surprise, ou pas, de tout le monde, et après un discours tant attendu, le chef de l'Etat décide de se prononcer dans des conditions très controversées, allant du choix du média au contenu du discours diffusé.

Béji Caïd Essebsi a, donc, accordé son interview à la chaîne Nessma TV, connue pour son parti pris contre le chef du gouvernement, et à la radio Mosaïque Fm, qui a finalement décidé de ne pas diffuser l'entretien puisqu'elle n'a pas reçu la copie originale de l'enregistrement, suspectant un montage portant atteinte à sa crédibilité.
Sitôt diffusée, les réactions n'ont pas tardé à tomber, révélant au grand jour les tendances et les orientations de plusieurs parties, d'autant plus que le contenu de l'interview a démontré une prise de position de Béji Caïd Essebsi contre son chef du gouvernement.

Ainsi, l'ancien dirigeant à Nidaa Tounes, Lazhar Akremi a exprimé, son étonnement et sa stupéfaction du contenu de l'interview. « Monsieur le président, je ne vous ai pas connu si affaibli et aussi désemparé. On vous a aimé et respecté. Cependant, on ne s'attendait pas à ce que vous évoquiez une neutralité invraisemblable, et que vous vous positionniez du côté de votre fils dans une bataille futile, dont le seul vrai perdant est le pays », indique Lazhar Akremi.

Une position adoptée, également, par la députée Hager Ben Cheikh Ahmed estimant qu'il n'existe aucun article dans la Constitution qui permet au président de la République d'appeler le chef du gouvernement à démissionner, ou encore à se présenter devant l'Assemblée.

Le député Machrouû Tounes, Sahbi Ben Fraj a critiqué l'interview, dans un premier temps, sur le plan de la forme, soulignant que le montage a déformé les informations, notamment, en ce qui concerne la position du chef de l'Etat par rapport à son fils. Quant au contenu, il a estimé que le changement du gouvernement ne permettra pas de résoudre la crise politique.
Faut-il encore noter, l'amertume ressentie par les plus fervents défenseurs du président de la République, et des premiers militants de Nidaa Tounes. Des personnalités qui ont accompagné le parti depuis ses débuts se sentent trahies à la suite de cette intervention, estimant qu'il a été manipulé par la chaîne de Nabil Karoui.

Cependant, l'autre son de cloche vient, en l'occurrence, de la part du député Abdelaziz Kotti qui a indiqué que Mosaïque FM et El Hiwar Ettounsi ont subi d'énormes pressions et menaces de la part du gouvernement pour ne pas diffuser l'interview du président de la République. Abdelaziz Kotti estime qu'on cherche à isoler le chef de l'Etat et préparer un putsch contre le processus démocratique. « Ce qui se passe est très grave. Le chef du gouvernement est sur le mauvais chemin. Il y a des hommes en Tunisie et vous ne passerez pas ! », s'est-il exclamé.

D'autre part, l'ancien chef du cabinet de Béji Caïd Essebsi, Ridha Belhaj a, entièrement, approuvé les propos du chef de l'Etat, estimant qu'il a répondu en toute transparence à toutes les interrogations des Tunisiens.
Et puis comme prévu, le porte-parole de Nidaa Tounes, non reconnu par le comité politique, Mongi Harbaoui a estimé que le discours du président était positif et réconfortant, estimant qu'il fait porter à Ennahdha la responsabilité de la crise politique actuelle.

Par ailleurs, certains journalistes ont exprimé leur point de vue par rapport à cette interview, à l'instar du journaliste Zied Krichen qui a tenu à commenter le contenu diffusé, estimant que le président de la République a laissé de côté son rôle d'arbitre neutre en se positionnant dans le camp de son fils.

Le journaliste, Elyes Gharbi a, quant à lui, rappelé certains principes de base: « le président de la république et la présidence de la république, n'ont absolument pas le droit d'intervenir sur le contenu journalistique d'une interview, qui de surcroît devrait être en direct live, et non pas enregistrée. La règle de base c'est de rencontrer l'équipe du président la veille ou l'avant-veille et de se mettre d'accord sur des axes mais jamais sur les questions. A la fin de l'enregistrement, les rushs appartiennent au diffuseur et la présidence ne doit avoir aucun droit de regard sur le montage. Il s'agit d'une prestation journalistique et non pas de propagande ou de Com'. Si l'interviewé n'est pas bon, c'est son problème, pas celui de la chaîne, encore moins du journaliste, au contraire en principe gêner et bousculer sont le principal moteur de l'exercice. Celle d'aujourd'hui n'est pas une interview, c'est un deal. […] Ce qui devait arriver arriva, c'est parti tellement loin que certaines chaînes ne veulent plus assumer et elles ont bien raison. Moncef Marzouki faisait du direct et il n'a jamais censuré une seule interview… », indique-t-il en substance.

Après cette interview tant controversée et commentée, une réunion consultative a eu lieu, ce matin, sous la présidence du chef de l'Etat au palais de Carthage, en présence de Youssef Chahed, du président de l'assemblée, Mohamed Enaceur, du président de l'Utica, Samir Majoul, du secrétaire général de l'UGTT, Noureddine Taboubi, du président d'Ennahdha Rached Ghannouchi, du directeur exécutif de Nidaa Tounes Hafedh Caïd Essebsi et du chef du cabinet présidentiel Slim Azzabi.
Même si cette réunion avait pour objectif de débloquer la situation de crise actuelle et de rapprocher les points de vue des principales parties politiques et sociales du pays, elle n'a abouti à rien, puisque chaque partie a campé sur sa position.

En tout état de cause, la rupture semble être consommée entre les deux têtes de l'exécutif, la bataille déclarée achèvera l'un des deux hommes, si ce n'est les deux. La course vers 2019 a bel et bien commencé, et tous les moyens semblent permis.


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