Lors de son passage à la matinale de Shems FM ce mercredi 29 août 2018, l'expert en droit constitutionnel et membre de la Commission pour les libertés et l'égalité (Colibe), Slim Laghmani, a donné sa lecture de la position du conseil de la Choura d'Ennahdha vis-à-vis du principe de l'égalité successorale mentionné dans le rapport de la Colibe. Pour M. Laghmani, Ennahdha refuse catégoriquement une égalité totale et absolue dans l'héritage mais ne s'oppose pas à amender le principe de l'égalité. Cependant, ce principe n'est pas stipulé dans le rapport. Il prône plutôt une égalité par défaut, s'il n'y a pas recours au référentiel religieux, ce qui assure une marge de négociations avec le mouvement islamiste. « Nous sommes dans un Etat civil régi que par la loi et la Constitution, pour un peuple musulman. La législation doit prendre en considération que la majorité est musulmane et qu'il existe une minorité non musulmane dont les droits et les libertés sont protégés par la Constitution. Le rapport de la Colibe a su concilier entre le respect de la majorité et la protection de la minorité. L'égalité successorale est, de ce fait, la base mais l'héritier est libre de renoncer à ce principe s'il a un référentiel religieux islamique », précise Slim Laghmani.
Pour rappel, les déclarations du président du Conseil de la Choura d'Ennahdha ont montré les divergences d'opinion vis-à-vis du rapport de la Colibe en général et le principe de l'égalité en particulier. Abdelkarim Harouni avait, en effet, affirmé dimanche 26 août 2018, qu'Ennahdha qui émettait des réserves sur certains points du rapport, est contre ses dispositions. Il a, de ce fait, affirmé que le parti s'oppose à tout projet qui ne se conforme pas au texte religieux et aux principes immuables de l'Islam.