- Ennahdha joue toujours avec le double langage, pour imposer ses principes, tout en cherchant à faire croire qu'elle est un partenaire dans le Document de Carthage, mais en cherchant à tirer profit de toutes les situations, mais, il semble que le discours du président de la République du 13 août a remis ce mouvement politique à sa place, pour démontrer concrètement, qu'il a bien séparé entre le politique et le religieux. Le mouvement islamiste a fait des tentatives pour faire obstruction au rapport de la COLIBE (Commission des libertés individuelles et de l'égalité). Il a mobilisé ses partisans qui ont été amené àTunis, dans des bus pour manifester devant l'Assemblée des représentants du peuple, mais, il semble, aujourd'hui, qu'il est revenu à la raison et qu'il fait le dos rond, surtout que ce sont-là les conséquences de la Constitution qu'il avait adopté, en 2014. "L'initiative présidentielle en faveur de la consécration de l'égalité successorale est le point de départ pour un dialogue que le mouvement Ennahdha avait déjà réclamé aux fins de rapprocher les vues", a déclaré mardi le porte-parole du Mouvement, Imed Khemiri.Dans le discours qu'il a prononcé lundi à l'occasion de la fête de la femme, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a proposé la consécration de l'égalité successorale, à travers l'institution d'une loi garantissant l'égalité dans l'héritage et de réviser le Code du statut personnel (CSP) pour qu'il soit adapté à l'évolution de la société et à la législation en vigueur conformément aux dispositions de la Constitution de la deuxième République. Contacté par l'agence TAP, Imed Khémiri a estimé que "la COLIBE n'était pas équilibrée dans sa composition, tout comme elle n'avait pas été confrontée à des opinions différentes". Dans le message qu'il avait adressé au chef de l'Etat, le Mouvement Ennahdha a émis des réserves au sujet de certains points du rapport de la Colibe dont notamment la question de l'égalité successorale. "Une fois le projet de loi sur l'égalité successorale sera soumis au parlement, le Mouvement va discuter cette question avec responsabilité et dans le respect des constantes du parti", a-t-il dit. Ennahdha ne peut pas adopter un texte législatif qui s'oppose au texte de la Constitution ou qui risque de porter atteinte à l'identité de son peuple ou heurter ses sentiments religieux, a-t-il ajouté. Dans le même contexte, Khémiri a fait remarquer que plusieurs autres questions soulevées dans le rapport devraient faire l'objet d'un dialogue approfondi telles que la peine capitale, la torture morale et physique, les droits des étrangers et les conditions d'obtention de la nationalité tunisienne. Pourtant, Ennahdha sait que le rapport de la COLIBE n'est qu'un brouillon qui doit être discuté et négocié, afin que le pays trouve le juste milieu entre son Islam et sa modernité qui ne cesse de subjuguer le monde entier. D'ailleurs, le chef du gouvernement Ennahdha a répliqué, hier, qu'il accepte l'arbitrage de l'Assemblée des représentants du peuple, en affirmant "le Mouvement Ennahdha réagira à l'initiative présidentielle sur l'égalité successorale une fois officiellement soumise au parlement". Il a, en outre, fait remarque, par sous-entendu, que " Ennahdha avait voulu que la Constitution soit un instrument d'union et non de division ou de dissension", avec l'utilisation du passé, pour dire que le consensus est enterré.