Le limogeage du ministre de l'Energie et des Mines, Khaled Kaddour, ainsi que du secrétaire d'Etat aux Mines, Hachem Hmidi, ainsi que du PDG de l'Etap et de deux directeurs généraux du ministère a surpris la scène politique, ce vendredi 31 août 2018. D'après les informations obtenues à chaud par Business News, auprès de sources gouvernementales, le chef du gouvernement avait de solides raisons pour procéder à ces limogeages aussi spectaculaires que surprenants. Pour ce qui concerne le secrétaire d'Etat, la raison serait liée à une instruction judiciaire en cours frappant M. Hmidi à propos d'une relation suspecte qu'il entretiendrait avec un investisseur irakien. Le secrétaire d'Etat serait d'ailleurs frappé par une interdiction de voyage depuis quelque temps.
Pour ce qui est du ministre, du PDG de l'Etap et des deux directeurs généraux, le limogeage serait justifié par l'entrée en activité, la semaine prochaine, d'un puits de pétrole alors que l'Etap n'y est pas associée. Les lois actuelles exigent que l'Etap, entreprise de l'Etat, soit associée à tout champ pétrolier existant en Tunisie. Or, il s'avère que le champ en question est en situation irrégulière depuis 2009 et sans que l'Etat n'y soit associé. Le champ avait une licence depuis 1979 pour 50 ans avant la promulgation de la nouvelle loi des hydrocarbures qui limitait les licences d'exploitation à 30 ans seulement. On lui a alors donné le choix de continuer à explorer, sur 50 ans, comme convenu ou bien de bénéficier des avantages fiscaux de la nouvelle loi et de voir sa licence limitée à 30 ans. Il a alors choisi la deuxième option.
Sa licence devait donc théoriquement s'achever en 2009, mais il aurait, parait-il, obtenu des autorisations (sans que l'on sache comment) en 2011 et sans qu'il ne soit associé à l'Etap. A l'occasion de l'entrée en activité de son champ, la semaine prochaine, le promoteur du champ a sollicité la présidence du gouvernement pour assister à l'inauguration. C'est alors qu'on a découvert l'irrégularité de sa situation. Une enquête judiciaire est d'ailleurs ouverte à ce sujet. Outre cette affaire, Khaled Kaddour fait l'objet, lui aussi, d'une autre instruction judiciaire dans une autre affaire.