Le département des sciences politiques à la faculté de droit et des sciences politiques de Tunis a organisé, ce jeudi 22 novembre 2018 au Campus El Manar et avec le soutien de la fondation Hanns Seidel, un colloque international sous le thème « Politiques culturelles au Maghreb, contributions à un état des lieux ». Un colloque qui a vu la présence de plusieurs universitaires, experts et chercheurs en la matière venus essentiellement de Tunisie, d'Algérie et du Maroc. Présents, en effet, à ce colloque, Sami Bostangi, doyen de la faculté de droit et des sciences politiques de Tunis El Manar, Asma Nouira, chef de département de sciences politiques et Sonia Mbarek, ancienne ministre de la Culture et de la sauvegarde du patrimoine, enseignante universitaire, chef de projet et coordinatrice scientifique du colloque.
Intervenant à ce colloque, Tarek Ben Chaâbane, Nébila Mezghanni, Abdelaziz Kacem et Faouzia Hachaichi Trimèche de la Tunisie, Amina Touzani et Ahmed Jazouli du Maroc ainsi que tayeb Rehail d'Algérie. Le débat a porté essentiellement sur l'état des politiques culturelles au Maghreb, les rapports qu'entretiennent les Etats avec leurs cultures comme référentiel identitaire, comme pratiques culturelles et la valorisation de ces cultures notamment à travers le tourisme et la protection du patrimoine traditionnel et immatériel au Maghreb, sur l'adaptation des politiques culturelles au Maghreb après 2011 au nouveau contexte national ainsi que sur les finalités des politiques culturelles dans le contexte actuel régional et mondial.
Ce colloque représente, en outre, un point de départ d'une réflexion autour des politiques culturelles étant donné que la culture ne doit plus être en termes de cloisonnement notamment au Maghreb qui est dotée d'une diversité culturelle importante. Il consiste également à un point de départ pour un projet qui s'inscrit dans la promotion de la culture et les pratiques culturelles incontournables dans l'enjeu du développement durable dans la région. Une plateforme électronique sera, aussi, mise en place établissant un contact entre les chercheurs affiliés à ce projet et d'autres chercheurs dans la transversalité des disciplines.
La valorisation de l'humain à travers la culture, la valeur ajoutée de cette culture dans sa dimension économique ainsi que la promotion de l'industrie culturelle et créative constituent, de surcroît, certains objectifs de ce colloque. Dans ce sens, il a été relevé que malgré l'effervescence de la culture, il n'y a aucun indicateur révélant l'existence d'une nouvelle construction via les industries culturelles et que les investisseurs privés sont réticents par rapport à l'implication dans des projets. En guise de conclusion, il existe 2 éléments essentiels dans les enjeux problématiques de la politique culturelle en Tunisie. Des enjeux qui sont, vraisemblablement, les mêmes dans tous les pays du Maghreb. Il s'agit du leadership culturel en encourageant les initiatives privées ainsi que de l'assainissement institutionnel s'étalant sur deux axes qui sont l'instauration des réformes nécessaires pour une soutenabilité d'un climat culturel favorable à l'initiative privée et la décentralisation culturelle.
Cette décentralisation se repose sur des priorités à savoir l'institution de l'autonomie et le renforcement du rôle des délégations culturelles, la mise en place des structures au sein du ministère en développant une stratégie focalisant sur la créativité artistique et l'innovation, l'association de plusieurs parties afin d'intégrer les différents réseaux comme les maisons de culture, les musées et les sites archéologiques. L'idée est que la politique culturelle ne peut pas être menée uniquement par le ministère des Affaires culturelles. De ce fait, une vraie relance entre le département et la société civile s'impose afin de construire une politique transversale.