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Les étudiants tunisiens face à la jungle française
Publié dans Business News le 01 - 02 - 2019

Facultés de médecine, écoles d'ingénieurs, grandes écoles de commerce…les étudiants tunisiens sont parmi les premiers étrangers intégrant les universités françaises. Voilà pourquoi la dernière décision du parlement européen de doubler les frais d'inscription pour les étudiants extra-Européens est tombée comme un couperet pour tous ces jeunes qui voient les universités de leurs rêves de moins en moins accessibles.

L'université Aix-Marseille Université a pris la décision d'exonérer les étudiants tunisiens de la majoration des frais d'inscription annoncée par le gouvernement français pour la prochaine rentrée universitaire. Cette décision, annoncée hier jeudi 31 janvier 2019, a été prise à l'issue d'une réunion entre le ministre de l'Enseignement supérieure et de la Recherche scientifique, Slim Khalbous, et une délégation d'Aix-Marseille Université (AMU) conduite par son président Yvon Berland et accompagnée par l'ambassadeur français, Olivier Poivre d'Arvor.
En plus de l'AMU, qui rassemble près de 10.000 étudiants étrangers, plus d'une dizaine d'autres universités françaises se sont élevées contre la hausse des frais d'inscription qui sera infligée aux étudiants extra-Européens d'ici la rentrée 2019. Il s'agit des universités de Tours, Le Mans, Angers, Rouen Normandie, Caen Normandie, Bretagne Occidentale, Aix-Marseille, Grenoble, Clermont–Auvergne, Clermont-Ferrand, Toulouse 2 Strasbourg, Paris Saclay, Paris Nanterre…


Le 19 novembre 2018, le gouvernement français avait annoncé une nouvelle stratégie censée attirer de nouveaux étudiants étrangers en France. Cette stratégie prévoit, affirme-t-on, une politique de visas améliorée et plus de bourses octroyées aux étudiants étrangers. En parallèle, on prévoit d'augmenter sensiblement, les frais de scolarité des étudiants extra-Européens. En effet, alors qu'ils versaient 170 euros (578 dinars) en frais d'inscription en licence, 243 euros (826 dinars) en master et 380 euros (1292 dinars) en doctorat, les étudiants qui viennent en dehors de l'Europe devront débourser, dès la rentrée prochaine, 2.770 euros (9.418 dinars) en licence et 3.770 euros (12.812 dinars) pour les masters et doctorats. Si cette stratégie est placée sous le label « Bienvenue en France », c'est plutôt l'effet inverse qu'elle promet d'engendrer et la colère des étudiants étrangers ne s'est pas longtemps fait attendre. Le Premier ministre français Édouard Philippe justifie cette mesure en affirmant qu'il est aberrant et injuste qu' «  un étudiant étranger fortuné paie les mêmes droits d'inscription qu'un étudiant français peu fortuné dont les parents résident, travaillent et paient des impôts en France depuis des années  ».

La France est le pays privilégié des étudiants tunisiens souhaitant poursuivre leur cursus à l'étranger. Elle arrive avant l'Allemagne et la Roumanie, deux autres destinations de choix. 45% des étudiants étrangers en France sont africains et 3,8% d'entre eux sont Tunisiens. Des Tunisiens qui représentent 18,3% des étudiants doctorants dans les universités françaises. Le pays faisait ainsi partie du top 5 des nationalités doctorantes en 2016 et occupait la première place en 2012.
La Tunisie est un des pays les plus représentés parmi les étudiants étrangers en France avec plus de 12.300 étudiants. Elle arrive en 4ème position après le Maroc (11,7%), la Chine (8,9%) et l'Algérie (8,1%). (Chiffres du ministère français de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation 2017). Par ailleurs, les Tunisiens sont en troisième position des étudiants étrangers intégrant les écoles d'ingénieurs en France.


Depuis son annonce, fin 2018, l'Union nationale des étudiants de France et la Fédération des associations générales étudiantes avaient appelé à une mobilisation générale contre cette augmentation des frais de scolarité. Plusieurs présidents d'universités françaises ont dénoncé cette mesure jugée « discriminatoire », « brutale » et « allant à l'encontre d'une université ouverte à tous et du principe même de l'égalité de traitement ». Mais si les universités se rebiffent contre ce décret et appellent à sa suspension, ils ne pourront cependant pas aller à l'encontre de cette loi.


De son côté, le gouvernement tunisien juge cette mesure « inadmissible » et affirme qu'il ne compte pas l'accepter. S'exprimant sur Express Fm, le mardi 29 janvier, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Slim Khalbous a affirmé qu'il était «inadmissible que les frais d'inscription soient multipliés par 10 pour un étudiant étranger voulant s'inscrire dans une université française », ajoutant que des discussions sont en cours avec les autorités françaises afin d'obtenir des exonérations en faveur des étudiants tunisiens. Le ministre a même menacé : « Nous n'enverrons plus nos lauréats étudier en France si ces frais ne sont pas revus à la baisse ! Nous avons été très clairs à ce sujet ».


A l'affut d'un enseignement plus prestigieux, ou parfois même à la recherche d'opportunités qui leur sont inaccessibles dans leur propre pays, les universités françaises semblent être un choix idéal pour de nombreux étudiants tunisiens. La proximité géographique et culturelle ainsi que l'avantage d'un enseignement francophone accessible, font des universités françaises une opportunité pour planifier sa carrière à l'étranger ou de retour en Tunisie. Des ambitions qui pourraient se heurter à une mesure très restrictive qui, conjuguée à la baisse du taux de change du dinar tunisien, pourrait réduire les chances de certains étudiants à néant. Ce qui semble être la finalité même de cette hausse des tarifs.
Cette nouvelle mesure du gouvernement français - sous un appel qui est ironiquement à l'opposé de ce qu'elle annonce - confirme encore une fois, l'ambigüité de la politique française à l'égard des étrangers. Entre une vision libérale et une politique migratoire de plus en plus restrictive, la France en est à oublier qu'elle a besoin de l'apport des étudiants étrangers et de leur contribution à son développement et à son rayonnement international…


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