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La monumentale erreur de Qalb Tounes
Publié dans Business News le 14 - 11 - 2019

Après les propos tenus par Rached Ghannouchi selon lesquels Ennahdha ne s'alliera ni avec Qalb Tounes ni avec le Parti destourien libre (PDL) pour la formation d'un gouvernement, en raison des suspicions de corruption qui entourent le premier et le relent d'un retour au despotisme que véhicule le second, il semblait bien que l'affaire était entendue. D'auant que, aussi bien Qalb Tounes que le PDL avaient annoncé la couleur quant à leur participation au sein d'un gouvernement présidé par Ennahdha. L'élection du président d'Ennahdha à la présidence de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) a, visiblement, changé complètement la donne. La décision de Qalb Tounes de voter en faveur de Rached Ghannouchi pour la présidence de l'ARP avait jeté un trouble au sein d'une large partie de son électorat, naturel ou rallié sur le tard. Son souhait que Qalb Tounes se positionne dans l'opposition par rapport à Ennahdha au sein du Parlement a totalement volé en éclats après le décompte des voix de l'élection à la présidence de l'ARP. Le vote des députés Qalb Tounes en faveur de Rached Ghannouchi est massif.

Pourtant, les signes avant coureurs étaient là, présents. La position du parti de Nabil Karoui exigeant que « le chef du gouvernement proposé soit une personnalité indépendante disposant de compétences en matière économique et bénéficiant de l'appui unanime de la majorité des partis en concertation », implicitement Qalb Tounes mais pas le PDL de Abir Moussi, pour la formation d'un nouveau gouvernement, en est l'illustration la plus éloquente. Un premier pas qui en appelait forcément d'autres qui préfigureraient probablement la constitution d'une alliance de gouvernement entre Ennahdha et Qalb Tounes. L'élection de Rached Ghannouchi à la présidence de l'ARP grâce aux votes des députés Qalb Tounes n'est pas seulement un autre pas effectué par le parti de Nabil Karoui vers Ennahdha, il est le révélateur d'un deal beaucoup plus large que le faux-semblant dont a fait preuve la députée Qalb Tounes et nouvelle vice-présidente de l'ARP, Samira Chaouachi, réduisant le deal pour la présidence du parlement à une simple préséance entre les deux principaux partis au sein de la représentation nationale. Si tant n'était que cela, c'est loin d'avoir été cher payé par Ennahdha et Rached Ghannouchi et Qalb Tounes d'avoir fait preuve d'un amateurisme politique.

Alors que le rapport de force était largement en sa faveur, Qalb Tounes n'a pas su s'en saisir. Le parti de Nabil Karoui n'a pas su exploiter politiquement l'impératif absolu pour Rached Ghannouchi d'être élu à la tête du Parlement dès le premier tour du scrutin à la majorité absolue. Pour cela, il aurait accepté tous les compromis. Sinon, cela aurait constitué au mieux un camouflet politique sans précédent et au pire une énorme démonstration de déstabilisation de celui qui, depuis 2011, règne en maître sur le paysage politique du pays. A l'occasion, Qalb Tounes a raté une occasion en or de faire main-basse sur l'ARP en exigeant qu'en retour de son soutien pour propulser dès le première tour le président d'Ennahdha au perchoir de l'Assemblée, Qalb Tounes obtienne non seulement la vice-présidence mais également la présidence de certaines commissions parlementaires clés de l'ARP. Il avait largement le choix entre la commission de la législation générale, celle des droits et libertés ou celle de la sécurité et la défense, celle du règlement intérieur et de l'immunité ou encore celle chargée d'enquêter sur les réseaux de recrutement et d'envoi des jeunes Tunisiens en zones de conflits… Autrement dit, Qalb Tounes a raté l'occasion d'être un maître du jeu au sein de l'ARP.

L'erreur est monumentale car, maintenant que la présidence de l'ARP est acquise, Ennahdha ne fera aucun cadeau s'agissant de la composition du gouvernement. Le parti islamiste traine d'ailleurs une appréciable expérience manœuvrière dans la formation des gouvernements. Il ne faut pas chercher loin pour s'en persuader. Le gouvernement sortant en est un exemple.

Pour Rached Ghannouchi, peu importe que le chef du gouvernement ne soit pas nahdhaoui, l'essentiel est qu'Ennahdha soit présent partout au sein du gouvernement, que ce soit à la présidence du gouvernement à travers des ministres délégués ou conseillers qu'au sein des ministères-clés à travers des ministres et, le cas échéant, des secrétaires d'Etat qui seraient les yeux et les oreilles du parti au sein de ces départements. Cette démarche du parti islamiste a eu cours depuis l'époque de Troïka et jusqu'au dernier gouvernement de Youssef Chahed.
Qalb Tounes tentera-t-il de se rattraper au cours des négociations pour la formation du gouvernement ? Rien n'est moins sûr surtout que dans ce cas de figure, les négociations sont multipartites et non plus en tête à tête avec Ennahdha.

En tout cas, si le parti de Nabil Karoui décide d'intégrer un gouvernement qui comptera en son sein des membres de la Coalition Al Karama de Seifeddine Makhlouf ou du parti Errahma de Saïd Jaziri ou encore de l'UPR (Union populaire républicaine) de Lotfi Mraïhi ou de Tahya Tounes de Youssef Chahed, le risque d'une implosion de Qalb Tounes et d'une vague de tourisme parlementaire de ses élus est une hypothèse à prendre très au sérieux. Le fracassant départ d'Abdelaziz Belkhoja, l'une des figures de proue de Qalb Tounes, à l'annonce du soutien de son parti à Rached Ghannouchi, va-t-il mettre le feu aux poudres ? Wait and see.


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