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Le danger est entre les mains de Kaïs Saïed
Publié dans Business News le 18 - 02 - 2020

Kaïs Saïed, garant de la Constitution, président de tous les Tunisiens, et chef suprême des forces armées, détient aujourd'hui le sort du pays entre les mains. Mais il ne devrait pas. Pas de cette manière du moins.

Le blocage constitutionnel actuel fait que l'interprétation de la Constitution n'est pas sans danger. Nous avons hérité de la « meilleure constitution du monde » disent ceux qui nous ont laissé une véritable bombe truffée de pièges. Kaïs Saïed prétend que le texte de la Constitution est sans équivoque, que l'article 89 doit être appliqué, face au blocage actuel, et non un autre. Il ajoute ainsi que ceux qui veulent aujourd'hui retirer la confiance au gouvernement de Youssef Chahed outrepasseraient la constitution puisque, selon son interprétation, « un tel gouvernement n'a pas de comptes à rendre à ce parlement puisque ce n'est pas lui qui a accordé sa confiance ». Mais peut-on faire confiance à Kaïs Saïed dans ce point très délicat pour décider de faire dire à la Constitution ce qu'elle pourrait dire différemment ?
Oui car si on ôte à Kaïs Saïed sa cape de super président de la République, en matière de droit constitutionnel, il n'a pas le monopole du savoir. Lui qui est, ne l'oublions pas, professeur-assistant en droit constitutionnel, pourra-t-il faire taire les interprétations contradictoires de ceux qui pourraient le dépasser en crédibilité ?
Le constitutionnaliste Slim Laghmani, pour ne citer que lui, ne voit en effet pas les choses du même œil que Kaïs Saïed. Laghmani explique que le recours aux articles 97 et 98 est possible pour interpréter le flou du fameux article 89. Ainsi, selon son interprétation, non seulement le président de la République n'est pas dans l'obligation de dissoudre le Parlement (ceci reste simplement une option), mais aussi une motion de censure contre le gouvernement Chahed est tout à fait possible, et ce en vertu de l'article 97 et à 109 voix au minimum et « à condition que les promoteurs de la motion de censure présentent, en même temps, un candidat en remplacement du président du Gouvernement objet de la motion de censure. Ainsi, la balle sera alors dans le camp d'Ennahdha ».
Tout est donc sujet à interprétation. Mais la tournure de cette interprétation peut agir sur l'avenir de tout un pays. Cela, Ennahdha l'a bien compris et Rached Ghannouchi n'a pas hésité à consulter l'instance de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi. Toujours en l'absence d'une précieuse et nécessaire cour constitutionnelle.

Rached Ghannouchi n'a toujours pas digéré l'affront qui lui a été fait hier. Au palais de Carthage, il a été rappelé à l'ordre par Kaïs Saïed qui a tenu à l'humilier, le mettant « face à sa responsabilité historique ». Mais est-ce vraiment le chef du parti islamiste qui l'est aujourd'hui ? Dans cette partie, où les jeux sont faussés et pervertis, la balle a changé de camp et se trouve aujourd'hui entre les mains du chef de l'Etat. En fera-t-il bon usage ? Permettez-nous d'en douter.

Kaïs Saïed nous a prouvé, durant ses 100 jours - et des poussières - de prise de pouvoir, qu'il avait la gâchette facile et avait tendance à s'emporter et à ne pas faire preuve de la raison nécessaire à son poste. Ses communiqués tonitruants et irréfléchis l'ont prouvé, à plus d'une occasion. Sa sortie d'hier ôte tout doute possible. Kaïs Saïed appelle Youssef Chahed et Rached Ghannouchi les mettant face à face et s'adresse à Ghannouchi pour lui dire le fonds de sa pensée. Mais au sujet de quoi exactement ? Ennahdha a-t-il parlé, ouvertement et officiellement, de destituer Chahed ? Aucune annonce officielle ou communiqué de presse du parti ou de son chef ne le mentionnent. Des chuchotements qui devraient pourtant être inaudibles pour celui qui représente Carthage et qui est le garant de la Constitution, le président de tous les Tunisiens et le chef suprême des forces armées…

Le garant de la Constitution devra aujourd'hui trancher sur la voie qu'on pourrait donner à un article des plus équivoques mais aussi des plus dangereux. L'absence d'une cour constitutionnelle, seule habilitée à décider en cas de litige, permet de tomber dans ce genre d'aberration. Kaïs Saïed impliqué politiquement dans le choix du chef du gouvernement désigné – qui n'a pas manqué une occasion de se présenter comme étant le Premier ministre obéissant aux desiderata de son maître, sera ainsi juge et partie. Il ne pourra donner aux textes constitutionnels que l'interprétation qui lui sied. Comment pourra-t-il faire autrement ?


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