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Crise du Covid-19 : la perception des chefs d'entreprise
Publié dans Business News le 20 - 04 - 2020

L'impact de la pandémie du Covid-19 sur les différentes activités des entreprises et la perception des chefs d'entreprise vis-à-vis des mesures d'accompagnement prises par le gouvernement ont été l'objet d'une enquête réalisée par l'IACE sur 500 entreprises. L'institut propose aussi un plan de déconfinement.
La situation économique était déjà assez délicate avant la pandémie du coronavirus. L'arrêt d'activité a été le coup de grâce pour plusieurs entreprises tunisiennes, surtout que certaines mesures d'accompagnement tardent à être installées. La maitrise de la pandémie devient urgente pour sauver ce qui peut être encore sauvé, les entreprises ayant tiré la sonnette d'alarme risquant de disparaitre si le confinement se poursuit. La réussite de l'après confinement est dans toutes les pensées, car en dépendent la pérennité des entreprises, la sauvegarde du tissu économique, des emplois et de la création des richesses et de la croissance.
Il faut dire que 2019 a été une année difficile et 2020 lui a emboité le pas et cela même sans tenir compte de la pandémie mondiale du Covid-19. Sur l'ensemble de l'année 2019, l'économie a enregistré une croissance de 1% mais les résultats préliminaires indiquent que le PIB en volume a enregistré une croissance de 0,1% par rapport au 3ème trimestre 2019. Avec le retard de la prise de fonction du gouvernement et une économie en stand-by, 2020 ne s'annonçait pas meilleure. Jusqu'à l'épidémie du Covid-19 dans la région et avant-même son arrivée en Tunisie, les principaux marchés d'export européens étaient très touchés. Le confinement sanitaire général qui dure déjà depuis un mois et s'est prolongé pour encore une quinzaine de jours, n'arrange rien à la situation. L'expert en économie et ancien ministre des Finances Hakim Ben Hammouda estime que la Tunisie va souffrir d'une récession économique de 3,8% et d'un chômage de 18,8% sous l'effet de la pandémie. Ce qui n'augure rien de bon.
C'est dans ce cadre que l'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE) a tenté, via une étude menée sur 500 entreprises par la méthode Cati (Computer-Assisted Telephone Interviewing) du 1 au 6 avril et du 8 au 13 avril courant, de mesurer l'impact de cette pandémie sur les différentes activités des entreprises mais aussi d'évaluer la perception des chefs d'entreprise vis-à-vis des mesures d'accompagnement prises par le gouvernement et de proposer un plan de déconfinement.
Ainsi et selon cette enquête, 95,75% des chefs d'entreprises déclarent que la pandémie a eu un impact négatif sur leur chiffre d'affaires. 58,07% estiment qu'il sera élevé et 28,61 qu'il sera significatif.
81,3% des chefs d'entreprise pensent que le Covid-19 aura un impact négatif l'approvisionnement, 65,72% sur leurs exportations, 92,35% sur leurs ventes 76,77% sur la distribution et 84,42% sur la production.

S'agissant des mesures d'accompagnement prises par le gouvernement, près de 69% des chefs d'entreprise interrogés déclarent qu'ils sont plus au moins satisfaits par le report du paiement des impôts durant 3 mois à partir du mois d'avril. Ceci dit, plus de 30% n'ont pas confiance dans la capacité du gouvernement à implémenter ces mesures. Idem pour le report du paiement des cotisations de la CNSS du deuxième trimestre durant 3 mois, les 71,74% des sondés sont plutôt satisfaits mais près de 35% sont sceptiques quant à leur mise en œuvre.

S'agissant du report du paiement des mensualités des crédits bancaires et des établissements financiers, plus des ¾ des répondants sont satisfaits de la mesure mais près de 45% doutent de son application.
Les ¾ des interrogés sont satisfaits de la mise en place d'une ligne de garantie d'une valeur de 500 millions de dinars (MD) afin de permettre aux entreprises de contracter de nouveaux crédits de gestion et de travaux mais 56,66% n'ont pas confiance dans la capacité du gouvernement à l'implémenter.
En ce qui concerne la mise en place de fonds d'investissement d'une valeur de 700 MD pour restructurer les entreprises sinistrées, 73,45% des sondés approuvent mais près de 60% sont sceptiques quant à la capacité de mise en œuvre.

72% des chefs d'entreprise ayant participé au sondage ont fait certaines propositions que l'institut a regroupées en 10 thématiques :
1. Report pour une période plus longue des impôts et taxes
2. Prise en charge totale ou partielle des retenues à la source sur salaires
3. Implémentation des mesures déjà prises
4. Déconfinement progressif pour les entreprises
5. Amnistie générale/ Amnistie fiscale
6. Report du paiement des factures auprès les établissements étatiques (Steg, Sonede, etc.)
7. Prolongement des procédures actuelles du chômage technique pour une période dépassant le mois d'avril
8. Facilitation de la règlementation pour le travail partiel et l'annualisation du temps de travail
9. Baisse des taux d'intérêt/TMM
10. Règlement des dettes de l'Etat au profit des entreprises privées

L'IACE souligne que 82,71% des chefs d'entreprise affirment que la pandémie a eu un impact négatif sur leurs activités (chiffres d'affaires, approvisionnement, ventes, distribution, exportation, production). Il estime que les chefs d'entreprise commencent à perdre confiance par rapport à l'implémentation concrète des mesures annoncés. Seulement 55% ont confiance en l'implémentation contre 73% qui étaient satisfaits lors de l'annonce de ces mesures.
«Cette semaine, le chiffre baisse à 43%, le gouvernement commence à perdre sa crédibilité suite à la non-concrétisation des mesures annoncées», observe-t-il dans son étude.

L'IACE rapporte aussi le malaise des chefs d'entreprise qui se trouvent face à un véritable dilemme : plus la période de confinement se prolonge, plus leurs sociétés risquent de disparaitre et plus les risques de licenciements massifs se dessinent. Ainsi et avec l'actuelle maitrise de la situation, il les encourage à appeler à une reprise d'activité mais avec la mise en place de certaines mesures préventives. Une vision partagée par le gouvernement. Ce lundi matin 20 avril 2020, le ministre de la Santé Abdellatif Mekki évoquait un confinement intelligent à partir du 4 mai. «Le citoyen s'est habitué au coronavirus, on peut l'embarquer dans une nouvelle expérience, avec la reprise d'autres corps mais avec des précautions individuelles extrêmes. Ce sera annoncé en temps opportun, en précisant les corps, les activités et les régions concernés. Ceci demande une force organisationnelle et plus de discipline de la part du citoyen. C'est un pilotage à vue d'œil, on espère réussir et apporter l'utilité pour la société et l'Etat», a-t-il expliqué.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) n'est pas contre une levée des mesures de verrouillage mais recommande d'adopter une approche progressive "par étapes". Dans ce même esprit, l'IACE est pour une levée graduelle du confinent, d'où la nécessité de mettre en place une stratégie appropriée contenant des mesures spécifiques avec des timelines de mise en place. Les autorités doivent procurer aux acteurs économiques qui seront autorisés à reprendre leur travail un guide des pratiques à suivre pour cette période de déconfinement graduel.
L'institut considère que la levée de restriction d'activité pour les acteurs économiques doit être évaluée selon deux critères :
Un critère économique :
* L'entreprise doit avoir un carnet de commande
* L'entreprise ne peut pas assurer le télétravail
* Les petits commerces alimentaires, les services de proximité pourront rouvrir, à condition de faire respecter les gestes barrières
* Autorisations de l'ouverture des restaurants uniquement pour l'activité traiteur : pas de service sur place
* Les services fournis par les indépendants (l'électricien, réparation informatique, le plombier, le mécanicien automobiles, le menuisier) seront aussi autorisés à reprendre leur travail
Critère sanitaire :
* L'entreprise doit assurer le transport des employés
* Les entrées et les sorties doivent être planifiées afin que les travailleurs puissent maintenir la distance interpersonnelle recommandée d'environ 2 mètres. Sinon envisager le «double shift»
* Mettre en place des mesures organisationnelles : Le personnel doit être informé des recommandations sanitaires et mettre les produits d'hygiène nécessaires - savon, solution hydro-alcoolique et mouchoirs jetables - pour pouvoir suivre les recommandations individuelles.
* S'assurer de la distanciation des postes de travail
* Espacer les horaires pour éviter la constitution des foules dans les lieux de travail
* Mesures d'hygiène sur le lieu de travail (masque, gel, ventilation…)
* Mesures de gestion des déchets sur le lieu de travail
* Le déconfinement est appliqué en premier lieu sur toutes les régions à l'exception des zones à forte propagation du virus
* Les entreprises peuvent mettre en place plus de règles à respecter par leurs travailleurs mais qui doivent être validés par une instance dont relève l'entreprise pour un éventuel contrôle
* La reprise des transports publics mais en limitant le nombre de passagers par bus ou train pour le respect des conditions sanitaires et en augmentant les rotations

La reprise d'activité devient de plus en plus urgente avec des entreprises à l'agonie et qui risquent de disparaitre. Les autorités sanitaires ont réussi jusqu'à cette heure, la maitrise de la propagation du Covid-19. Leur nouveau challenge est de réussir le déconfinement en maintenant une courbe d'infection en baisse. La survie de notre pays en dépend.
La Tunisie vit une crise sanitaire aigue sans précédent depuis plus d'un mois avec la propagation du virus mortel le Covid-19 qui l'a obligé à entrer en confinement total depuis le 22 mars et au moins jusqu'au 3 mai 2020. 879 contaminés ont été recensés et annoncés jusqu'au 19 avril courant, sur un total de 16.098 dépistages, avec 43 rétablissements et 38 décès.

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