Le ministre des Finances, M. Mohamed Ridha Kéchiche, a annoncé que le taux de croissance sera, cette année, dans la limite de 4,5 %, et ce, compte tenu de la récession de l'économie mondiale et du peu de visibilité qui caractérise la conjoncture internationale. Le ministre, qui tenait, mardi, une conférence de presse, a qualifié de « satisfaisant » ce taux en comparaison avec les dernières projections du Fonds monétaire international (FMI) qui tablent sur des taux de croissance mondiaux négatifs (-3,2 % pour l'Union européenne, -2,6 % pour les Etats unis d'Amérique et -5,8 %c pour le Japon). Le ministre a ajouté que cette révision à la baisse aura, éventuellement, pour corollaire, une réduction limitée des ressources fiscales de l'état tandis que le déficit budgétaire sera maintenu au niveau prévu de 3,5 pc, à condition que l'évolution de la conjoncture le permette. Toutefois, il a relevé que cette régression des ressources fiscales pourrait être compensée par une économie des dépenses de subvention des prix des hydrocarbures, pour peu que les prix soient maintenus à leur niveau actuel. Dans cette perspective, le ministre a indiqué que le prix du pétrole a atteint 45 dollars le baril, au cours du premier trimestre 2009, alors qu'il était de l'ordre de 90 dollars, selon les premières estimations du budget, sachant que le prix du brut a augmenté ces derniers jours à 54 dollars environ. M. Kéchiche a mis l'accent sur l'intérêt qu'il y a à associer les acteurs économiques en général et les entreprises en particulier à l'«effort fiscal », aux fins de réaliser plus d'équité fiscale et d'élargir l'assiette de l'impôt. L'ultime objectif étant de renforcer les ressources fiscales de l'Etat et de soutenir les entreprises, notamment, les sociétés off shore, qui connaissent une baisse d'activité. Le ministre a rappelé l'engagement du gouvernement à concrétiser les mesures ordonnées par le chef de l'Etat pour stimuler la croissance et venir en aide aux entreprises. Parmi celles-ci, il a cité les dispositions de la loi du 30 décembre 2008, relative à la prise en charge par l'état, au taux de 100 % ou 50 %, selon le cas, de la cotisation patronale des entreprises les plus exposées aux effets pervers de la crise. Il a fait savoir que quelque 99 dossiers d'entreprises opérant, pour l'essentiel, dans les secteurs du textile-habillement, le cuir et chaussures, les composants automobiles et les Industries mécaniques et électriques (IME) ont été examinés par la commission nationale consultative d'octroi des avantages aux investissements. Jusqu'à ce jour, le montant des aides, voire des subventions accordées, a atteint, seulement, 2 millions de dinars, a-t-il précisé. Autres mesures prises par l'Etat : le renforcement des crédits affectés aux projets d'infrastructure de base et le financement public, outre l'augmentation des salaires pour booster la demande intérieure et améliorer le pouvoir d'achat. S'agissant d'une éventuelle baisse des prix locaux des hydrocarbures, le ministre a fait savoir que l'Etat ne peut réviser les prix que si ceux-ci évoluent, à la baisse ou à la hausse, de 10 dollars ou plus, pendant 3 mois consécutifs sur les marchés internationaux. Pour ce qui est de la tarification de l'électricité, M. Kéchiche a relevé qu'à l'heure actuelle, toute baisse éventuelle des prix aura un impact négatif sur les équilibres financiers de la Société Tunisienne de l'électricité et du gaz (STEG), soulignant que si les prix des hydrocarbures sont maintenus à leur niveau actuel, c'est à dire entre 50 et 55 dollars le baril, l'Etat continuera à subventionner, en 2009, la STEG qui réalise, actuellement, d'importants investissements. S'agissant des mégaprojets, le ministre a affirmé qu'aucun investisseur étranger n'a exprimé, jusqu'ici, l'intention d'abandonner la réalisation de son projet et annoncé, en même temps, que de nouveaux investisseurs se sont manifestés pour réaliser d'autres projets prochainement.