Le taux de croissance de la Tunisie pour l'année 2009 s'annonce plus bas. En effet, le ministre des Finances, Mr Mohamed Rachid Kéchiche, a annoncé, lors d'un point de presse tenu le 14 avril 2009, que ce taux sera de 4,5% au lieu de 5% (taux annoncé au début de l'année). Selon le ministre, ce taux demeure encourageant malgré cette révision à la baisse vu le contexte actuel de la crise économique. Rappelons dans ce cadre que plusieurs pôles économiques internationaux prévoient des taux de croissance catastrophiques (-6% aux Etats Unis, -3.2% à la zone Euro, -5.8% au japon et -1% au niveau mondial). Mr Mohamed Rachid Kéchiche a insisté sur l'importance de l'actualisation permanente de l'ensemble des programmes et prévisions du ministère des Finances en fonction de la conjoncture économique actuelle. Cette baisse ne peut, en aucun cas, nier ou minimiser les efforts de l'Etat pour la promotion de l'investissement et la réduction du taux de chômage. Cependant, cette baisse peut engendre une régression des ressources fiscales alors que le déficit budgétaire sera maintenu au niveau prévu de 3,5% à condition que l'évolution de la conjoncture le permette. Toutefois, il a relevé que cette régression des ressources fiscales pourrait être compensée par une économie des dépenses de subvention des prix des hydrocarbures, pour peu que les prix soient maintenus à leur niveau actuel. Mr Kéchiche a mis l'accent sur l'importance de la prudence dans la gestion des ressources fiscales ce qui permettra d'alimenter le budget d'une façon stable et éliminer toute hypothèse d'accroître les dettes publiques. Le ministre des finances a expliqué que toute diminution des prix de l'électricité (expliqué par la diminution des prix du pétrole) peut engendrer des dégâts sur le budget de la STEG car cette société est engagée dans un volume d'investissement important. Le ministre a déclaré que les états financiers de la STEG au titre de l'année 2008 présentent un coût de subvention pour le KWH dans l'ordre de 66 millimes soit 37% du prix de revient. Le gaz naturel est subventionné de 295dinars/Tep c'est-à-dire 54% du coût de revient. Néanmoins, le ministre a déclaré que le maintien des prix des carburants dans le niveau actuel ne dispense pas l'Etat de subventionner la STEG. En ce qui concerne l'incitation aux investissements, le ministre a annoncé que quelque 99 dossiers d'entreprises opérant, pour l'essentiel, dans les secteurs du textile-habillement, le cuir et chaussures, les composants automobiles et les Industries mécaniques et électriques (IME), ont été examinés par la commission nationale consultative d'octroi des avantages aux investissements. Jusqu'à ce jour, le montant des aides et/ou des subventions accordées, est seulement de 2 millions de dinars, a-t-il précisé. Autres mesures prises par l'Etat : le renforcement des crédits affectés aux projets d'infrastructure de base et le financement public, outre l'augmentation des salaires pour booster la demande intérieure et améliorer le pouvoir d'achat. Le ministre a demandé aux entreprises privées plus de transparence fiscale afin de maintenir les taux d'impôts et éviter de les réviser à la hausse. Il a également a insisté sur le fait que les entreprises opérant dans des secteurs dispensés des impacts de la crise, doivent payer leurs engagements fiscaux pour consolider la position favorable de la Tunisie par rapport à ses homologues. S'agissant des mégaprojets, le ministre a affirmé qu'aucun investisseur étranger n'a exprimé, jusqu'ici, l'intention d'abandonner la réalisation de son projet et a annoncé par la même, que de nouveaux investisseurs ont manifesté leurs volontés de réaliser des projets prochainement en Tunisie.