Le renforcement du dialogue autour de la participation de la femme à la vie politique, tel fut le thème d'une table ronde organisée à Tunis conjointement par l'Institut des Nations Unies de Formation et de Recherche pour la Promotion de la Femme (UN-INSTRAW) et le Centre de la Femme Arabe pour la formation et la recherche (CAWTAR). Cette table ronde, tenue les 2 et 3 juin à Tunis, a vu la participation de treize députés, hommes et femmes et des représentants des différents partis politiques tunisiens, ainsi qu'un nombre d'experts, de chercheurs et de journalistes. Les interventions se sont articulées autour de la participation politique de la femme dans le monde arabe et en Tunisie, les médias et la participation politique de la femme et les mécanismes juridiques influents sur la présence de la femme dans les instances législatives. D'autres communications ont porté sur les obstacles, défis, opportunités et recommandations stratégiques pour renforcer la participation de la femme à la vie politique. En outre, les participants ont souligné la faiblesse de la participation des jeunes, surtout les jeunes femmes, aux associations de la société civile considérée comme un espace à même d'encourager la formation et la participation à la vie politique. Par ailleurs, les participants ont exprimé leur satisfaction quant au système électoral tunisien actuel et appelé cependant les partis de l'opposition à fournir plus d'efforts pour impliquer davantage les femmes dans la sphère politique. En effet, soulignent-ils, le président Ben Ali avait pris l'initiative, le 7 novembre 2007, en tant que président du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), d'élever à 30% au minimum le taux de présence de la femme sur les listes du parti dans les élections législatives et municipales. Cette décision au profit de la femme, notent les participants à la table ronde, s'inscrit « en harmonie avec l'évolution de notre société et investit la femme tunisienne d'une grande responsabilité dans la préservation et le développement de ses acquis », comme l'a expliqué le président de la République dans son discours du 7 novembre 2007 à l'occasion du 20e anniversaire du Changement. Les participants à la table ronde ont été unanimes à souligner la nécessité de recourir au système de quotas comme choix stratégiques à adopter jusqu'à ce que la femme puisse s'imposer dans les instances législatives, dans les partis politiques ainsi que dans tous les postes de prise de décision. A l'issue des travaux, des recommandations ont été formulées, suggérant, notamment : l'intégration de l'approche genre garante des droits de l'Homme et de l'égalité entre les hommes et les femmes notamment dans le domaine politique.