INFOTUNISIE-En prolongement de la célébration de « Kairouan : capitale de la culture islamique 2009 » et parallèlement à la Fête nationale de la Femme, une conférence nationale s'est déroulée, hier, à Kairouan, sur le thème « La femme et ses droits : les constantes et les changements, depuis le contrat de mariage kairouanais jusqu'au Code du statut personnel » (CSP). Cette manifestation a été organisée à l'initiative du ministère des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées. Une copie d'un contrat kairouanais Les intervenants à cette rencontre, dont la plupart du sexe féminin et représentant le tissu de la société civile, ont traité, entre autres, des sujets oscillant autour de l'approche tunisienne en matière de la promotion de la Femme. En outre, les travaux de la conférence comportaient notamment des allocutions quant au model du contrat kairouanais, jugé, par les chercheurs, comme étant la première pierre dans la promulgation du CSP et les réformes qu'il avait introduites, ainsi que le concept de la famille en tant que cellule socioéconomique qui consacre le principe d'entraide, de solidarité et de partenariat entre les conjoints. En effet, la pertinence ainsi que l'originalité du contrat de mariage, en usage à Kairouan depuis la conquête islamique, réside du fait qu'il était permis à l'épouse, d'interdire la bigamie à son mari, et ce par des clauses strictement exigées dans le contrat-même. Dans ce cas, il devrait choisir entre divorcer sa première femme en la dédommageant et renoncer au deuxième mariage par le divorce. « La cerise sur le gâteau » ! Ce type de contrat contraignait le mari à octroyer à son épouse toutes les commodités nécessaires au foyer, dont notamment une femme de service pour l'aider aux travaux ménagers ! Inimaginable aujourd'hui. L'exemple le plus flagrant était l'union du Khalife abasside Abou Jaâfar Al Mansour, interdit à se marier d'autres femmes, avec Al Houmairya, connue par « Arwa Al Kairawania ». Mme Sarra Kanoun Jarraya, ministre des Affaires de la femme, de la famille et des personnes âgées, a passé en revue, à l'ouverture des travaux, les différentes clauses du contrat kairouanais dont le respect des droits de la femme, dans les relations conjugales, facteur prédominant dans la quatrième ville sainte de l'Islam. Ce qui fut la preuve du penchant de la femme tunisienne depuis toujours, à son droit de décider et de son mariage et de sa destinée dans sa famille. Par ailleurs, Mme Jarraya a dénombré les principales dispositions du Code du statut personnel. Appuyée par la quasi-totalité des participants à cette conférence, la ministre a tenu d'ailleurs à préciser que le CSP – depuis 1957 – bénéficiait d'un héritage juridique en or, ajouté aux décisions avant-gardistes du Chef de l'Etat, et les mesures clairvoyantes qui ont touché de nombreux textes législatifs en la matière. A ce propos, maintes réformes apportées par ces amendements ont été évoquées, notamment l'instauration du concept d'entraide entre époux, dans l'éducation des enfants et la gestion des affaires familiales…