INFOTUNISIE – Un riche parcours militant, des sacrifices d'honneur au service de la patrie, une contribution efficace et remarquable au mouvement de libération nationale à travers des activités contre l'occupant menant à son exil, tels sont les traits de la vie de Rachid Driss, diplomate et écrivain tunisien, décédé samedi dernier à 92 ans dont les funérailles se sont déroulées hier au cimetière de Carthage Byrsa. Dans un message, transmis aux membres de la famille du défunt, le Président Zine El Abidine Ben Ali leur a exprimé ses sincères sentiments de sympathie et de compassion. L'oraison funèbre du regretté a été prononcé, sur instruction du Chef de l'Etat, par M. Foued Mebazaâ, président de la Chambre des Députés et membre du Bureau politique du Rassemblement Constitutionnel Démocratique (RCD). Rachid Driss était un militant de la première heure. Il avait intégré le mouvement de libération nationale au milieu des années 30 aux côtés notamment de Hedi Saïdi, Habib Thameur, Bechir Zarg Layoun et milité dans le Néo-Destour. Il était également un défenseur de la cause tunisienne et une personnalité qui a agi en faveur des causes humanitaires et du renforcement du prestige de la Tunisie moderne et son éclat à l'étranger. Il a occupé différents postes au sein du gouvernement. Il a été, en outre, un grand militant des Droits de l'Homme en Tunisie et a présidé le Haut comité national des Droits de l'Homme et des Libertés fondamentales dans les années 90. S'agissant de la vie politique et diplomatique de Rachid Driss, M. Foued Mebazaâ a tenu à rappeler que le défunt, exilé durant l'occupation, aurait pu être mort il y a longtemps compte tenu de la peine de mort prononcé à son encontre en 1946. Le grand disparu a été membre de l'Assemblée nationale, du bureau politique du Parti socialiste destourien (PSD), ministre de la Poste et ambassadeur à Washington et à Mexico avant de représenter la Tunisie à l'organisation des Nations Unies. Quant à la contribution du regretté à la vie associative, il a pris l'initiative en 1980 de créer l'Association des études internationales avec sa revue périodique qui constitue une référence en matière des relations internationales. Rachid Driss a reçu en 1993 le prix du Président de la République pour les droits de l'homme. L'ancien Premier ministre tunisien, Hédi Baccouche a parlé, dans une interview à « Assabah » de l'itinéraire de Rachid Driss dont le décès constitue une perte de l'un des plus célèbres hommes de politique. Il n'a épargné aucun effort dans le but de bien protéger sa patrie contre tout danger étranger ce qui explique sa présence parmi les premiers rangs des confrontations malgré qu'elles fussent lourdes en conséquence. D'après Chedly Klibi, Rachid Driss était aussi un poète. En son compte, plusieurs recueils de poésie. De son côté, Rachid Sfar a présenté ses pures condoléances à la famille du défunt insistant sur son rôle important dans la lutte contre la colonisation et son dévouement à protéger sa patrie.