INFOTUNISIE – Célébrant ses 50 ans d'existence en tant que point focal du financement agricole en Tunisie, la Banque Nationale Agricole (BNA) a organisé mardi un séminaire sur «le secteur financier face aux mutations internationales», en présence de MM. Mohamed Rachid Kchich et Taoufik Baccar respectivement ministre des finances et gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) ainsi que le président directeur général de la BNA et Pierre-Henri Cassou, expert français. Dotée du réseau le plus dense sur le marché bancaire et financier tunisien, gérant plus de 910 mille comptes bancaires, répartis sur les 155 agences implantées sur tout le territoire tunisien avec 29 points de ventes prévus dans le cadre du contrat programme 2009-2013, la Banque nationale agricole a parié sur la tendance réformiste qu'elle a adopté durant les dernières années afin d'enregistrer des indicateurs rassurants notamment l'élévation, en 2009, de son capital pour atteindre 160 millions de dinars, d'où un chiffre d'affaires, en 2009, avoisinant les 427 MD. Mieux encore, l'endettement dans le secteur agricole est en régression remarquable, surtout que le remboursement des prêts relatifs aux grandes cultures a atteint 92%. La BNA, bien placée pour humaniser le tissu économique national face à l'onde de crise, a pu ramener les dettes classées de 21,1%, en 2004, à 12% actuellement, avec un taux de couverture de 60%. Concrétisant le soutien incessant, au développement de la plateforme bancaire et financière nationale, de la part du Président Ben Ali, voulant, dans son programme présidentiel 2009-2014, faire de la Tunisie «un pôle de services bancaires et une place financière régionale», ces performances vont de pair avec la justesse de la stratégie tunisienne et sa bonne gestion des périodes de crise. Compte tenu de l'ampleur de la crise économique et financière mondiale des deux dernières années, la Tunisie a mis en place une panoplie de mesures et ambitions prospectives, relatives au prochain quinquennat, notamment l'augmentation du capital minimum des banques à 100 MD, faire passer la contribution des services bancaires au PIB à 5% d'ici 2014 contre 3% actuellement, réduire la part des créances classées dans les engagements bancaires à moins de 7%, généraliser les services bancaires à distances sachant que les transactions monétiques à distance ont atteint à la fin de 2009, environ 40 MD contre 4MD en 2004. M. Pierre-Henri Cassou, a conclu, quant à lui, que la crise financière a explicité des opportunités pour le secteur bancaire, notamment l'identification des nouveaux besoins de sa clientèle, dont le comportement et les méthodes de gestion sont en métamorphose. L'expert français a ajouté que les établissements financiers se sont retrouvés contrariés à ajuster leurs offres aux attentes des clients à travers l'introduction de nouveaux produits et l'adoption de nouveaux procédés de commercialisation et de gestion interne.