INFOTUNISIE – Dans le cadre de la célébration de la naissance du prophète Mohamed, la ville de Kairouan abrite la 37ème conférence annuelle du Mouled, placée sous le haut patronage du Président Zine El Abidine Ben Ali, et dont l'ouverture a été présidée, lundi, par M. Boubaker Al Akhzouri, ministre des Affaires religieuses. La conférence se penchera cette année, qui coïncide avec l'an 1431 de l'hégire, sur «le rôle des savants tunisiens dans la lutte contre l'hérésie et le confessionnalisme». Le ministre a souligné, à cette occasion, que la Tunisie a pu éviter les hérésies, déviations et confessionnalismes, considérés comme handicaps à l'essor et au développement intégral. La Tunisie a, en effet, été à l'abri de ces obstacles grâce à une démarche judicieuses, pour laquelle, les principes éternels et les nobles valeurs de l'islam sont très chers et très soucieuse quant à l'ancrage de l'identité musulmane. Etant un pays africain et méditerranéen bien attaché à son identité arabo-musulmane, la Tunisie, ajoute le ministre, est connue pour sa tolérance et sa modération. Elle suit l'école sunnite et le rite malékite issu de la prestigieuse école kairouanaise. Rappelons que les premiers Ulémas tunisiens ont joué un rôle primordial dans la sauvegarde de l'unité de la société et dont la pensée représentait un véritable rempart pour l'Ifriqiya, c'est pour cette raison que l'extrémisme n'a pas vraiment sévi dans l'histoire de la Tunisie. M. Al Akhzouri n'a pas manqué de souligner la contribution des penseurs et jurisconsultes tunisiens, à travers l'histoire moderne et contemporaine, dans la lutte contre l'hérésie et le confessionnalisme. Leur pensée demeure un bastion contre toute dérive religieuse. La première séance de la conférence a été entamée par une conférence du professeur à l'université Ezzitouna, M. Béchir Bouzidi, qui a abordé «les hérésies dans la pratique des rites religieux et le rôle des Ulémas tunisiens dans la lutte contre ce phénomène». Après avoir passé en revue les différents types d'hérésies, et les fatwas d'Ulémas tunisiens empêchant la propagation de ce phénomène, le conférencier a expliqué la différence entre les objectifs de la sublime religion et les courants déviationnistes prêchant les dissensions confessionnelles et le fanatisme religieux. «Une lecture sociologique du phénomène du confessionnalisme» par l'universitaire M. Ali Hammami, a révélé le grand apport de l'environnement géographique dans l'apparition et la multiplication des écoles islamiques, soulignant que le phénomène de confessionnalisme est le résultat du rejet de toute opinion contraire allant jusqu'à légitimer la violence pour imposer une certaine vision de la religion.