INFOTUNISIE – La promotion des relations tuniso-sud africaines ainsi que la prospection des moyens et mécanismes permettant d'enrichir et diversifier les domaines de la coopération bilatérale afin qu'elle soit au diapason de la volonté politique qui anime le président Zine El Abidine Ben Ali et le président sud-africain Jacob Zuma, ont été au centre de la séance de travail organisée, mercredi 14 avril 2010 au palais du gouvernement à la Kasbah, sous la présidence de M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, et M. Kgalema Motlanthe, vice-président de la République d'Afrique du Sud. M. Mohamed Ghannouchi a souligné que les relations bilatérales entre les deux pays remontent à l'époque de la lutte du peuple sud-africain pour l'éradication de la ségrégation raciale et l'obtention de l'affranchissement. Il a par la même affirmé le souci du Président Zine El Abidine Ben Ali quant au renforcement des relations de coopération bilatérale, l'intensification de la concertation ainsi que la multiplication des rencontres entre les responsables respectifs, tout en rappelant, à ce propos, la visite du président Nelson Mandela en Tunisie, en 1994, pour participer pour la première fois au sommet de l'Unité Africaine. En effet, aboutir à la consolidation des liens de coopération et la garantie des attributs de l'efficience et de la pérennité, revient à fixer un ensemble de points et de priorités, a précisé le Premier ministre, qui s'est, par ailleurs, félicité de l'expérience d'avant-garde dans le domaine de la coopération médicale entre les deux pays. Cette coopération, représente, a-t-il poursuivi, «un exemple de la démarche escomptée et un stimulant pour élargir la coopération à d'autres domaines à l'instar de la recherche scientifique, l'innovation technologique, les technologies de l'information et de la communication ainsi que d'autres domaines stratégiques», selon l'agence TAP. Le Premier ministre a par la même fait part de l'engagement de la Tunisie à «partager son expérience et son expertise dans les divers domaines avec ses frères sud-africains», s'agissant notamment de la lutte contre la pauvreté, la promotion de la femme, l'aide aux démunis, la réalisation de logements sociaux ainsi que la couverture sociale. Notons dans ce sens que le modèle tunisien de développement est fondé sur l'étroite corrélation entre les dimensions économique et sociale, permettant au pays de réaliser des acquis «louables reflétés par l'obtention de la première place mondiale en matière de rapidité de progression de l'indicateur de développement humain». Par ailleurs, parmi les questions jugées «importantes» lors de cette séance de travail: le développement des mécanismes de coopération ainsi que l'impulsion des échanges commerciaux «qui demeurent en deçà des attentes et des opportunités offertes dans les deux pays», a souligné M. Ghannouchi réaffirmant l'importance de développer des mécanismes de coopération dans ce domaine, tant au niveau bilatéral ou multilatéral qu'au plan continental. La Tunisie aspire, dans ce contexte, au soutien de l'Afrique du Sud pour conclure un accord commercial préférentiel avec l'Union Douanière d'Afrique Australe (SACU) et la Communauté de Développement d'Afrique Australe (SADC). Le Premier ministre a renouvelé, sur un autre plan, les félicitations de la Tunisie à l'Afrique du Sud, étant donné qu'il s'agit du premier pays africain à organiser la plus grande manifestation sportive au monde, le Mondial 2010 de football. «Cet honneur est un hommage pour l'ensemble du continent africain». Evoquant la proclamation de l'année 2010, année internationale de la jeunesse», M. Ghannouchi n'a pas manqué d'exprimer la reconnaissance à la République Sud-africaine pour son soutien à cette initiative du Président Zine El Abidine Ben Ali, et son souci de contribuer à la réussite de toutes les manifestations qui seront organisées dans ce cadre, dont notamment le Congrès international de la Jeunesse. Le vice-président de la République d'Afrique du Sud, M. Kgalema Motlanthe, a exprimé, de son côté, sa considération pour le soutien constant de la Tunisie à l'Afrique du sud notamment durant la période de l'édification de son pays, à la lumière des relations de fraternité et de coopération établies entre les deux pays. L'hôte sud-africain a, par ailleurs, fait part de la volonté de son pays de «s'inspirer de l'expérience tunisienne dans divers domaines en vue de réaliser davantage de progrès et de prospérité et de relever les paris posés», soulignant que la Tunisie est «un modèle du pays émergent qui a réussi à améliorer les conditions de vie de sa population». Rappelons que l'évolution des relations bilatérales entre la Tunisie et l'Afrique du Sud s'est concrétisée notamment par la création en 1996 d'une commission mixte, l'échange de visites de responsables respectifs ainsi que par la signature d'une vingtaine d'accords de coopération dans plusieurs domaines, comme les secteurs scientifiques, la technologie, les technologies de la communication, la formation, la culture, les arts, la jeunesse outre le domaine militaire. Pour ne citer que le secteur de santé, 80 médecins tunisiens travaillent actuellement dans des régions rurales en Afrique du sud. Mieux encore, 1300 malades issus des zones rurales sud-africaines défavorisées ont retrouvé la vue, dans le cadre de l'initiative caritative menée par le club tunisien «Al Bassar» (la vue), en 1997.