Un colloque sur le rôle des intellectuels, artistes et hommes de la culture dans la sensibilisation au don d'organes a été organisé, samedi, à l'Institut national des sciences appliquées et de technologie de Tunis (INSAT). Cette manifestation, organisée par l'Association tunisienne de sensibilisation au don d'organes (ATSAD) en collaboration avec le Centre national de promotion de la transplantation d'organes, intervient en marge de la célébration, le 25 octobre 2008, de la 11ème Journée nationale de sensibilisation au don d'organes. M. Mondher Zenaidi, ministre de la Santé publique, a mis l'accent sur l'importance de cette rencontre dans la sensibilisation du plus grand nombre de Tunisiens aux nobles valeurs du don d'organes. Le ministre a indiqué qu'à l'initiative du président de la République, une journée nationale a été consacrée à la sensibilisation du don d'organes, ce qui témoigne de la place privilégiée que la Tunisie accorde à la diffusion de la culture du don d'organes et au développement des actions humanitaires. Il a fait remarquer que l'évolution du domaine de la transplantation d'organes en Tunisie prend en considération les traditions humanitaires de la société et l'éthique médicale, évoquant la mise en place en 2008 d'un plan d'action pour développer les opérations de transplantation d'organes. Ce plan, qui se poursuit jusqu'en 2012, vise à consolider tous les programmes et mécanismes liés à ce domaine. Il a souligné la nécessité d'enraciner davantage la culture du don d'organes et de développer la prise de conscience des citoyens en faveur de ce geste noble, l'objectif étant de réduire le taux des familles tunisiennes réticentes au don d'organes. Le ministre a précisé que la réalisation de ces objectifs nécessite un surcroît d'efforts de sensibilisation, soulignant le rôle dévolu aux intellectuels, artistes et hommes de la culture dans la consolidation de cet efforts et la mobilisation des énergies, partant de la conviction du chef de l'Etat de la contribution des intellectuels à relever les défis nationaux et à mettre en œuvre le projet civilisationel de la Tunisie de demain. M.Mohamed Gueddiche, conseiller auprès du président de la République et Président d'honneur de l'Association tunisienne de sensibilisation au don d'organes, a souligné le grand intérêt accordé à la question du don d'organes par le chef de l'Etat qui a été le premier à inscrire la mention donneur d'organes sur sa carte d'identité nationale. Cet intérêt présidentiel se reflète, également, à travers le suivi constant des efforts déployés dans le domaine du don d'organes. Promouvoir cet acte noble en Tunisie constitue une référence internationale au niveau médical et législatif a ajouté M. Gueddiche, soulignant la volonté de l'Association d'intensifier les efforts de sensibilisation des citoyens. Le domaine de la culture constitue, à cet effet, l'espace idoine pour la promotion du don d'organes auprès des diverses catégories sociales compte tenu du rôle actif de l'intellectuel dans l'affranchissement des esprits et sa capacité à véhiculer la conscience sociale et à traduire les préoccupations des citoyens, a-t-il ajouté. Pour sa part, M. Mohamed Chebil, président de l'association tunisienne de sensibilisation au don d'organes, a salué l'adhésion croissante des intellectuels et des sportifs à l'association ce qui garantit l'efficacité des campagnes de sensibilisation. Il a relevé une augmentation importante du nombre de donneurs précisant que la proportion des familles opposées à l'utilisation d'organe d'un des leurs lors de son décès a baissé, passant de 90% en 1998, à 75% en 2008. Une communication présentée sur l'implantation d'organes en Tunisie a montré que les besoins d'implantation d'organes tels que le rein, le cœur et le foie sont en constante augmentation. De 1986 à fin 2007, il a été procédé à 749 interventions pour l'implantation de rein et 16 pour le cœur et 27 pour le foie. Environ trois mille personnes souffrent déficience rénale, alors que le nombre de malades en attente d'un don du cœur ou du foie est évalué à 200. Par ailleurs, le nombre de détenteurs de carte d'identité nationale portant la mention de donneurs d'organes n'a pas dépassé 8900 personnes du fait de la persistance des idées préconçues et de la méconnaissance des garanties légales et médicales accordées aux donneurs. Cette question a fait l'objet d'une deuxième communication dans laquelle, son auteur a expliqué que l'implantation d'organes d'un donneur vivant ou décédé est soumise à des critères réglementaires et médicaux garantissant les droits du citoyen et la sécurité de sa santé. Une troisième communication a montré que le don d'organes est perçu dans la religion islamique comme étant un acte humanitaire et de charité. Dans leur intervention, des intellectuels et communicateurs ont souligné la dimension humanitaire du don d'organes et ont présenté des témoignages sur des personnes ayant vécu une période de grande détresse psychologique au moment où ils avaient un besoin urgent de don d'organes. Au cours de la conférence, une médaille d'honneur a été décernées à plusieurs personnalités actives dans le domaine et à des médecins spécialistes dans l'implantation d'organes. Ont assisté à cette importante rencontre, le ministre de la Culture et de la sauvegarde du patrimoine, le ministre de l'Education et de la formation et le président du Conseil supérieur islamique.