Le rapport du Forum de Davos 2008-2009, publié le 8 octobre 2008, classe la Tunisie à la 2ème place mondiale sur un total de 136 pays pour la bonne gestion des dépenses publiques qui consacrent l'intervention de l'Etat soit comme producteur soit comme redistributeur. Cette « médaille d'argent » mondiale, la Tunisie la doit à sa rigueur dans la gestion des deniers publics qui englobent l'ensemble des dépenses effectuées par la puissance publique (gouvernement et collectivités locales). Concrètement, il s'agit des dépenses allouées à la production des biens et services collectifs, des subventions et prêts contractés par l'Etat au profit des activités économiques, des transferts sociaux et de la gestion du service de la dette. Ce bon score, internationalement reconnu, vient récompenser l'effort déployé par l'Etat tunisien aux fins de lutter contre le gaspillage, d'affecter le plus efficacement possible les ressources aux priorités de développement et d'optimiser la valeur des dépenses actuelles et futures. Les dépenses publiques sont gérées, en Tunisie dans le cadre d'un budget voté annuellement par deux chambres : le parlement et le sénat. Ce budget, débattu un mois durant, confère aux recettes et dépenses de l'Etat une transparence totale dans la mesure où toutes les opérations et projets doivent obligatoirement apparaître dans les documents budgétaires. L'exécution de ce budget annuel est soumise ensuite à la supervision des contrôleurs de l'Etat et à d'autres contrôles à postériori. C'est la mission de la Cour des comptes. Cette juridiction assure le contrôle à postériori de la gestion financière des collectivités publiques. Elle publie annuellement un rapport dans lequel elle consigne tout abus et toute mauvaise exploitation des ressources publiques. Autre indicateurs de bonne gestion des deniers publics, l'harmonisation de leur gestion avec celle en vigueur en Europe. Cette harmonisation est perceptible à travers, entre autres la convergence des fondamentaux avec les critères européens de Maastricht, et ce, en dépit d'une conjoncture pas toujours favorable : le déficit courant est maintenu, durant plus de 15 ans dans la limite de 3% , le déficit budgétaire à hauteur de 3% du PIB et l'inflation au taux de 3%. Mention spéciale pour l'amélioration des indicateurs de l'endettement du pays, lequel est estimé à 42,4% en 2008, contre 43,4% du PIB en 2007 et 47,4% en 2006. Le rapport 2008 sur le développement explique ces bons résultats par le remboursement par anticipation des crédits contractés par l'Etat et les entreprises publiques à des taux élevés. Le service de la dette, pour sa part, a baissé sensiblement pour se stabiliser à 11,2% des recettes courantes contre 15,8% en 2006. Le secteur bancaire et financier, qui comporte plusieurs banques publiques et contribue à la création des richesses, se porte bien et se prépare activement à adopter les rigoureuses règles de gestion des risques BâlesII. Ses créances accrochées suivent un trend baissier conformément à un échéancier bien précis. Leur part dans les engagements bancaires est passé de 33% en 1991 à 16% en juin 2008. L'objectif national est de réduire au maximum ces créances douteuses. En amont de ces bons résultats, la Tunisie s'est dotée d'une administration électronique efficace et plus proche des préoccupations des citoyens et des entreprises. L'ultime objectif étant d'assurer aux transactions économiques imposables transparence, célérité et efficacité. L'efficacité de cette administration a valu à la Tunisie de se voir décerner, le 23 juin 2008, à l'occasion de la célébration de la journée mondiale de la fonction publique, du prix d'excellence en matière d'innovation dans la fonction publique au titre de l'année 2008. Ce prix, créé en 2000 par le conseil économique et social des Nations Unies, et qui a été remis à la Tunisie par un comité d'experts de l'ONU, est la plus haute distinction dans le domaine de la gestion des services publics.